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Qui étaient les snipers de Kiev ? La télé allemande accuse la junte au pouvoir

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L'enquête diffusée par ARD démontre la présence de deux équipes de snipers, une de miliciens du gouvernement, une autre basée dans le quartier général de l'opposition


Une enquête diffusée par la télévision publique allemande ARD démontre la présence d'au moins deux équipes de snipers lors du bain de sang à Kiev entre le 18 et le 20 février. La première équipe est effectivement constituée de policiers, l'autre était basée dans les étages supérieurs de l'hôtel Ukraïna, le quartier général de l'opposition.

L'existence de ces deux équipes explique notamment pourquoi, parmi les blessés par balles transportés à l'hôpital, se trouvaient à la fois des manifestants et des policiers. "C'était le même type de blessures" pour les membres de la police que de l'opposition, confirme un médecin interrogés par l'équipe de journalistes (Philippe Jahn, Olga Sviridenko et Sefan Schuchlick).

Une enquête préliminaire a été ouverte par la Cour pénale internationale

Parmi les preuves apportées par l'enquête de la télé allemande se trouvent des enregistrements, captés par des radio-amateurs, des échanges entre les snipers "gouvernementaux". On les entend s'étonner de voir des tirs en direction des "manifestants non armés" et finalement comprendre qu'ils ne sont pas seuls à tirer lorsque l'un deux est visé par un sniper de l'autre équipe.

L'existence d'une deuxième équipe de snipers expliquerait aussi pourquoi certains manifestants ont été tués d'une balle tirée dans le dos. Des manifestants confirment aux reporters qu'ils ont subi des tirs croisés, dont certains venaient de l'hôtel Ukraïna.

Si le reportage d'ARD ne permet pas de dire qui étaient ces tireurs de l'hôtel Ukraïna (l'extrême droite ukrainienne, qui possédait des armes?), elle détruit en tout cas la version officielle délivrée par Kiev début avril qui impute la responsabilité des morts par balles sur Maidan à la seule Russie et à l'ancien président prorusse Viktor Ianoukovitch.

Dans le reportage, des représentants des victimes dénoncent l'absence de transparence de l'enquête menée par les autorités ukrainienne. "Ils couvrent leurs hommes", lâche l'un d'eux.

Des manifestants témoignent dans le reportage d'ARD qu'ils ont été soumis à des tirs croisés, dont certains provenant de l'hôtel Ukraïna, le quartier général de l'opposition. Image prise le 20 février

Les espoirs reposent maintenant dans l'enquête préliminaire qu'a ouverte ce vendredi la Cour pénale internationale. Elle couvre "les crimes commis avant et pendant la chute de l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch", a annoncé la CPI. L'idée est de déterminer si les critères nécessaires à l'ouverture d'une enquête (au long cours) sont réunis".

L'Ukraine, qui n'a pas ratifié le statut de Rome fondant la CPI, a toutefois indiqué un peu plus tôt ce mois-ci qu'elle acceptait la juridiction de la CPI pour l'enquête sur les événements allant du 21 novembre au 22 février et avait même demandé cette enquête.





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