Quid de la censure sur Internet ?
Nicolas Maury
J’ai lu sur un autre site que « Les USA sont le premier censeur sur l’Internet ! » par Maxime Vivas
Vrai ! Ils interdisent aussi aux Cubains l’accès au câble (qui passe près des côtes de l’île). Mais la presse française, qui déplore les restrictions pour l’accès à Internet ne l’écrit jamais. Les USA tirent aussi un peu vite sur les journalistes non embedded qui filment leurs guerres.
Quant à la Chine, essayons de nuancer (et merci de ne pas me rétorquer que je suis un partisan du système chinois). Ce qu’on découvre aujourd’hui est conforme à ce qu’avaient dit les Chinois : « Tout sera mis en œuvre pour que les journalistes venus couvrir les JO puissent travailler ».
Les journalistes pour qui les JO sont prétexte à l’obtention d’un visa avec mise à disposition d’équipements performants et de locaux confortables pour se livrer, in situ, à une analyse politique prolongeant celle qu’ils firent en avril sur le Tibet par exemple ou pour élargir sur le Ouïgour sont bridés. Aucune promesse ne leur avait été faite sur ce point. Faire semblant de le découvrir aujourd’hui est un mensonge médiatique qui méprise le lecteur ou le téléspectateur.
Mon propos n’excuse pas la censure, je ne dis pas que c’est bien, mais je recontextualise.
Pour des raisons familiales (et non de «villégiature » comme l’a écrit une journaliste du Figaro qui savait qu’elle mentait), j’étais en Chine en avril.
J’ai mesuré sur place et comparé deux cas flagrants de censure :
1- Il m’a été impossible de me connecter sur certains sites. Parfois, des stratégies simples permettaient le contournement. Dans d’autres cas, la connexion était impossible. Par exemple, quand je tapais « RSF » (c’était dans les jours qui ont suivi les incidents autour de la flamme olympique à Paris).
2- J’ai constaté aussi comment un citoyen, qui n’avait pas parlé comme le souhaitait l’animateur d’une émission, a subi le couperet d’une censure totale à la télévision. Comment le sais-je ? J’ai visionné en Chine sur Internet une émission de France 2 (« Complément d’enquête), violemment antichinoise, à laquelle j’avais accordé une interview de deux heures : pas une seule de mes paroles n’est passée. Je n’y faisais pas plus qu’ici l’éloge de la Chine, j’y parlais de mon livre « La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone ». Finalement c’est Ménard qu’ils ont fait longuement parler, promu par notre télé et non censuré par les Chinois, au moins dans ce cas là. Les ciseaux étaient à 100% français.
L’erreur (outre celle de croire que la censure n’existe pas chez nous alors qu’elle est multiforme et terrible) serait de sous-estimer les conséquences de notre racisme antichinois sous-jacent. La liberté en Chine ne va pas progresser au rythme voulu par Paris ; nos maladresses ont déjà provoqué un réflexe nationaliste qui rapproche les citoyens chinois de leur gouvernement (ce qui n’aide pas la « dissidence »).
Fustigé par les opinions françaises et chinoises,Sarkozy ira à Pékin. Bush aussi, mais moins décrié. Il peut remercier une ONG française qu’il subventionne et qui a fait de la belle ouvrage. Pékin vient de geler toute autorisation d’implantation d’entreprises françaises en Chine, et ce n’est sans doute qu’un début dont se félicitent nos concurrents aux USA.
Mon propos n’excuse pas la censure, je ne dis pas que c’est bien, mais je recontextualise.
Pour des raisons familiales (et non de «villégiature » comme l’a écrit une journaliste du Figaro qui savait qu’elle mentait), j’étais en Chine en avril.
J’ai mesuré sur place et comparé deux cas flagrants de censure :
1- Il m’a été impossible de me connecter sur certains sites. Parfois, des stratégies simples permettaient le contournement. Dans d’autres cas, la connexion était impossible. Par exemple, quand je tapais « RSF » (c’était dans les jours qui ont suivi les incidents autour de la flamme olympique à Paris).
2- J’ai constaté aussi comment un citoyen, qui n’avait pas parlé comme le souhaitait l’animateur d’une émission, a subi le couperet d’une censure totale à la télévision. Comment le sais-je ? J’ai visionné en Chine sur Internet une émission de France 2 (« Complément d’enquête), violemment antichinoise, à laquelle j’avais accordé une interview de deux heures : pas une seule de mes paroles n’est passée. Je n’y faisais pas plus qu’ici l’éloge de la Chine, j’y parlais de mon livre « La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone ». Finalement c’est Ménard qu’ils ont fait longuement parler, promu par notre télé et non censuré par les Chinois, au moins dans ce cas là. Les ciseaux étaient à 100% français.
L’erreur (outre celle de croire que la censure n’existe pas chez nous alors qu’elle est multiforme et terrible) serait de sous-estimer les conséquences de notre racisme antichinois sous-jacent. La liberté en Chine ne va pas progresser au rythme voulu par Paris ; nos maladresses ont déjà provoqué un réflexe nationaliste qui rapproche les citoyens chinois de leur gouvernement (ce qui n’aide pas la « dissidence »).
Fustigé par les opinions françaises et chinoises,Sarkozy ira à Pékin. Bush aussi, mais moins décrié. Il peut remercier une ONG française qu’il subventionne et qui a fait de la belle ouvrage. Pékin vient de geler toute autorisation d’implantation d’entreprises françaises en Chine, et ce n’est sans doute qu’un début dont se félicitent nos concurrents aux USA.