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RAPPORT POCHARD : NOS LYCÉES SERONT-ILS « VENDUS » DANS L'INDIFFÉRENCE GÉNÉRALE ?

Nicolas Maury

Le rapport Pochard est un « livre vert » de 271 pages de recommandations faites au ministre Darcos, qui a immédiatement déclaré son intention d'en faire appliquer l'essentiel

RAPPORT POCHARD : NOS LYCÉES SERONT-ILS « VENDUS » DANS L'INDIFFÉRENCE GÉNÉRALE ?
Que voudrait dire l'application de ces recommandations?

Le piège de « l'autonomie » des lycées: ainsi, les lycées seraient plus « autonomes », plus « libres » dans la rédaction de leurs projets éducatifs. Mais l'objectif réel est le même que celui de la LRU, loi sur les universités, qui a accentué la soumission des universités aux intérêts des entreprises En fait, tous les lycées auront l'obligation d'enseigner un « socle commun ». Ce socle commun est né de la loi Fillon, qui en 2005, avait fait manifester des centaines de milliers de lycéens. Il se limite à l'apprentissage du simple lire-écrire-compter-cliquer. Pour le reste, c'est-à-dire la réflexion sur le monde, son fonctionnement, les arts, une véritable éducation physique et sportive, etc., les inégalités entre lycées seront renforcées: chaque lycée devra négocier ses moyens auprès de l'académie en fonction... de sa compétitivité !

Chaque lycéen aura droit au minimum et les fils de riches au nécessaire !

Des profs et des personnels plus précaires: la notation des enseignants sera faite uniquement par le chef d'établissement, de même que le recrutement (porte ouverte à toutes les discriminations). Les promotions seront attribuées au mérite et selon les résultats... des élèves ! La bivalence, c'est-à-dire l'enseignement dans deux matières différentes, deviendra progressivement la règle. Mais pas un mot sur les bas salaires ni sur les personnels non titulaires qui subissent déjà la précarité.

Le choix que nous avons devant nous est simple: Soit nous nous résignons, acceptant le rapport Pochard et l'application du projet de la droite. Alors, nous évoluerons dans des lycées inégaux, puis, avec un peu de chance, dans des universités dégradées et privatisées, et enfin nous parviendrons peut-être après des efforts démesurés à un emploi sous-payé et précaire.

Soit nous profitons des difficultés politiques du gouvernement pour amplifier les mobilisations autour des suppressions de postes en contestant la politique éducative de Darcos: alors le projet de société néolibéral de la droite au pouvoir pourra être contrecarré.


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