Avant son élection, Nicolas Sarkozy nous avait annoncé un grand Ministère pour le sport, avec 3% du budget de l’Etat et de grandes réformes pour que la France rattrape son retard sur le plan international. En deux ans, il l’a complètement dépouillé : nous avons assisté au fur et à mesure à la suppression des missions de jeunesse, d’éducation populaire, de la vie associative. Dernièrement nous constatons la baisse du budget du Ministère, la baisse du nombre de postes et la diminution de moitié du nombre d’athlètes sur la liste des sportifs de haut niveau.

Prochainement, certains CREPS vont disparaître ainsi que les Directions Départementales de la Jeunesse et des Sports. Les grands projets que nous attendons ne sont toujours pas débattus avec le mouvement sportif et les élus locaux. Comme beaucoup, nous nous posons des questions sur l’avenir de plusieurs dossiers : la gouvernance et le financement du sport, la lutte contre le dopage, la construction des grandes infrastructures, le statut et la formation des sportif de haut niveau ou encore les paris sportifs en ligne. Le gouvernement n’a organisé aucun débat et avance par amendements et cavaliers comme cela été le cas dernièrement pour la création des grands stades dans la perspective de l’Euro 2016.

Avec ce bilan ministériel et l’absence de perspective, le mouvement sportif jugera par lui-même comment le Président de la République l’a considéré jusqu’à présent.

Maintenant, nous attendons de savoir ce que Madame Rama Yade veut faire. Soit elle redonne du sens et des moyens à la politique sportive nationale et à la mission de service public du sport dont nous avons besoin, soit elle continue dans la voie de son prédécesseur en laissant le bateau couler. Dans ce cas, nous pourrons considérer que cette nomination aura été une bouée de sauvetage pour Rama Yade, qui s’estime déjà heureuse car sa « peau et sauve » !

Pour notre part, nous ne resterons pas de simples spectateurs face à la disparition d’un grand ministère en une commission sportive de haut niveau qui abandonne le sport à la loi du marché. Nous mobiliserons au coté du mouvement sportif pour arrêter le massacre et que s’ouvre une véritable concertation sur l’avenir des pratiques et disciplines sportives en France.