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Raymond Barre, le casseur de la sidérurgie française

Bernard LAMIRAND

Premier ministre dans la période la plus noire des plans de casse industriels, il fut celui qui mit des régions entières au chômage pour redresser le taux de profit notamment des maîtres des forges français.

Raymond Barre, le casseur de la sidérurgie française
Barre vient de disparaître en ce mois d'août 2007.

Premier ministre dans la période la plus noire des plans de casse industriels, il fut celui qui mit des régions entières au chômage pour redresser le taux de profit notamment des maîtres des forges français. Il se singularisa par la fermeture d'Usinor -Denain et d'Usinor-Longwy.

Par le démantèlement de la sidérurgie française à travers l'application des plans de restructuration préconisés par la communauté Européenne et le comité consultatif du charbon et de l'acier. La Lorraine et le Nord de la France furent particulièrement touchés et ces régions souffrent encore de ces destructions; elles ne se sont pas relevées avec des taux actuels de chômage élevés.

Barre permit à ces maîtres des forges de quitter l'industrie sidérurgique en empochant des indemnités substantielles et en faisant payer leurs erreurs par les contribuables. Ces derniers maîtres des forges en profitèrent pour placer leur pognon dans d'autres domaines plus juteux à travers de nouveaux groupes ou ils s'enrichirent .

Ce premier ministre avait horreur des défilés et des pancartes comme il disait; il avait aussi horreur des manifestations de sidérurgistes et chacun se souvient qu'il fit intervenir les forces de répression avec violence contre les travailleurs et il y eut de nombreux blessés tant à Denain qu'a Longwy et aussi lors de la grande manifestation de la République à l'Opéra ou des casseurs vinrent prêter main-forte au gouvernement pour essayer de dénaturer la lutte.

Il combattit avec ardeur toutes expressions de défense et de solidarité envers les sidérurgistes et s'opposa à la création des radios libres comme Radio Quinquin dans le Nord et Radio-Lorraine coeur d'acier à Longwy. Beaucoup d'hommes et de femmes furent licenciés, mutés, virés et vécurent très mal cette destruction de leur outil de travail dans ces villes ou avec le chômage grandissant de nombreuses familles vécurent des drames familiaux du fait de la perte de leur emploi.

Ces luttes des sidérurgistes l'obligèrent cependant à reculer et à mettre en place des plans sociaux avec des départs en retraite à 50 ans. Ces plans sociaux ont coûtés des centaines de milliard de francs pour liquider et restructurer les entreprises de la sidérurgie au nom de la compétitivité et du devenir de l'acier européen; ces plans dit sociaux ont servis de moyens jusqu'à aujourd'hui pour liquider des pans entiers de l'industrie française et de la délocaliser.

Ce devenir de l'acier qu'il préconisait par la compétitivité était , tout compte fait, celui du capital. Aujourd'hui les entreprises de la sidérurgie française appartiennent à des actionnaires étrangers: Mittal en particulier. Nous sommes loin d'une sidérurgie Européenne forte et compétitive: elle n'existe plus.
S'il faut faire l'éloge de Monsieur Barre en ces circonstances, c'est l'éloge de celui qui a mérité du capital.


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