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Rencontre du 25 juin entre le Parti de Gauche et le PCF

Nicolas Maury

Deux délégations du Parti Communiste Français et du Parti de Gauche conduites respectivement par Marie-Georges Buffet et Jean-Luc Mélenchon se sont rencontrées le 25 juin au siège du PG

Il s’agissait de la première rencontre officielle entre les deux partis après les élections européennes. L’objet de la rencontre était de faire un bilan de ces élections, de la campagne du Front de Gauche, de ses résultats et de la poursuite à donner à cette dynamique.

Les deux partis ont soulignés l’abstention massive des classes populaires et des jeunes dans cette élection, le recul en France et en Europe des forces qui se réclament de la sociale démocratie ou du social libéralisme, le résultat ambigu de la liste Europe écologie qui a su capter la sensibilité aux questions écologiques mais sur une base voulant transcender le clivage gauche/droite. Ils dénoncent l’attitude de Nicolas Sarkozy qui se réclame du résultat des élections pour se considérer légitime à poursuivre sa politique de fuite en avant dans un sens toujours plus libéral.

Les deux délégations ont porté une appréciation positive sur les résultats et la dynamique du Front de gauche et insisté sur la campagne militante qui l’a porté.


Le PCF et le Parti de Gauche disent leur volonté de poursuivre cette dynamique sans attendre.

Il s’agit de travailler sur des contenus alternatifs, tout en proposant des mobilisations contre les projets de la droite. Le Front de Gauche veut travailler à une alternative permettant un rassemblement majoritaire sur un véritable contenu alternatif aux orientations du pouvoir actuel, pour les élections à venir : régionales, présidentielles, législatives.

Une première réflexion s’est tenue sur les élections régionales.

Dans le prolongement des Européennes, le Parti de gauche a fait état des conclusions de son CN pour des listes autonomes de large rassemblement de l’autre gauche au premier tour. Ces listes auront pour ambition d’être en tête de la gauche à l’issue du premier tour, moyen le plus sûr pour faire des régions des « boucliers régionaux » capables à la fois de s’opposer à la politique de Sarkozy et de mettre en œuvre des mesures portant une logique de rupture avec la logique capitaliste et le productivisme. Au 2ème tour, hors tout accord avec le Modem, le PG a rappelé qu’il aurait pour préalable d’empêcher toute victoire de la droite.

Le parti communiste français a rappelé que dans le cadre de la poursuite et de l’élargissement de la démarche du front de gauche, il entendait tout faire pour empêcher la droite de reconquérir des régions, pour créer les conditions de majorités politiques clairement ancrées à gauche sur des projets nettement plus combatifs que ceux mis en œuvre depuis six ans, pour renforcer dans ces assemblées l’influence et l’autorité d’élues et d’élus au service de tels projets.

Afin d’inscrire la démarche du Front de gauche dès maintenant dans la durée, des rendez-vous sont déjà pris : le Forum débat « 3 heures pour une alternative de gauche » le 3 juillet à la Mutualité, la fête de l’Humanité mais aussi des mobilisations unitaires sur les propositions de loi déposées conjointement contre les licenciements ou une loi demandant l’abrogation de la loi LRU que les deux partis entendent porter ensemble.


Commentaires (2)
1. Pingouin094 le 03/07/2009 13:48
Je me félicite bien sûr de ces nouveaux pas en avant dans la construction et l'élargissement du Front de Gauche.

A titre personnel, je regrette néanmoins une certaine pulinanimité dans la posture de notre parti.

Comment se fait-il que les mots "rupture avec la logique capitaliste" se trouvent sous la plume du PG et pas du PCF, qui leur préfèrent les mots "condition d'une majorité politique clairement ancré à gauche" qui fleurent bon la langue de bois ?

Nous "communiste", ne pouvons nous pas nous dire clairement anticapitaliste et prêt à marcher main dans la main avec ceux qui ont les mêmes références.

Refuser comme nous le faisons de nous démarquer nettement du PS est une grave erreur :

Refuser de le dire, c'est -chacun le sait- un casus belli avec le NPA. Est-ce ce que nous voulons ? Disons le alors franchement et choisissons notre camp, plutôt que cet éternel attermoiement qui nous fait rater tous les trains.

Deplus, c'est manquer de respect pour le PG. Mélenchon, Dollez et bien d'autres ont quitté le PS, justement parcequ'ils ne pensaient plus possible de "l'ancrer à gauche", et que ça dérive vers le centre était irreversible.

Mais surtout, notre parti "communiste" par la définition même de son nom est anticapitaliste. Alors, pourquoi avoir des pudeurs à la dire ?
2. Nicolas le 03/07/2009 17:36
Que répondre a ça si ce n'est dire que c'est criant de vérité. Lorsque le PG se déclare descendant des communards, de la révolution d'octobre voilà que le PG réoccupe l'espace laissé vacant par un PC muté qui a supprimé sa "matrice bolchévique" pour reprendre une expression sortie au congrès.

Par contre, même si je haïs les toto du NPA, je dois avouer qu'ils ont raison de dire que nous sommes a la remorque du PS et les régionales risquent de confirmer leurs propos. Dans la région PACA ont va voir les Hayot-Coppola courir dans les bras de Vauzelle pour avoir une bonne place au soleil et mettre, comme ils le disent, un peu de "gôche" dans le programme du PS.
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