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Révision constitutionnelle : « Mettre un terme à l'examen du texte en votant contre » (PCF)

Perspective communiste

Communiqué du Parti communiste français

Le vote à l'arraché, hier soir à l'Assemblée, de la déchéance de nationalité confirme que la révision constitutionnelle peut être mise ne échec. Elle ne rassemble pas les 3/5 des parlementaires nécessaires à sa ratification. J'appelle l'ensemble des députés de gauche et les partisans de la République à mettre un terme à l'examen de ce texte en le rejetant cet après-midi lors du vote solennel à l'Assemblée nationale.


La révision constitutionnelle proposée par le Président de la République n’apporte aucune réponse aux enjeux auxquels doit faire face notre peuple. La banalisation et la glorification de l’état d’urgence alimentent l’illusion d’une solution sécuritaire. L’invocation de la déchéance de nationalité contribue à nourrir des réflexes identitaires dangereux et des analyses erronées de la situation. Dans le même mouvement, la réforme pénale qui s’annonce vise à faire entrer dans le quotidien des mesures d’exception réduisant les droits et libertés individuelles. Les communistes s’opposent à cette dérive sécuritaire du pouvoir et à l’approfondissement des logiques de division populaire. A l’inverse, c’est en étant pleinement elle-même, en s’appuyant sur la vitalité démocratique de notre peuple que la République pourra relever le défi de l’avenir. C’est en s’efforçant d’honorer sa promesse de liberté, d’égalité et de fraternité qu’elle parviendra à recréer une unité.

Jamais la précipitation et l’improvisation ne devraient présider à la modification des textes fondamentaux de la République. Le tournant pris pas ce débat est de plus en plus politicien et nauséabond. Il ne sert une fois de plus que les idées d’extrême droite dont notre peuple doit se dégager d'urgence. 


Le Parti communiste français appelle à amplifier l'action pour une véritable visée d'émancipation humaine. C’est une tout autre modification constitutionnelle qu’il faut mettre à l’ordre du jour, d’une tout autre ampleur et d’un tout autre contenu : pour un nouvel acte fondateur d’une VIème République s’appuyant pleinement sur la souveraineté populaire et la participation citoyenne.