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Salariat et abolition du salariat

Nicolas Maury

La question du salariat est au coeur de l'idéologie du socialisme. Or depuis plusieurs années l'abolition du salariat a disparut de nos idées, même au PCF ce concept reste cloisonné aux textes de congré. Revenons sur la question salariale

Salariat et abolition du salariat
L'abolition du travail salarié est l'un des fondements du socialisme. Le salariat est une relation de type esclavagiste (Maître/Esclave modifié en Patron/Salarié) entre un homme qui est contraint de vendre sa force de travail pour vivre et un autre qui possède les moyens de productions et/ou d'échanges.

Pour Karl Marx, le travail salarié, c'est-à-dire la vente de la force de travail de l'employé au capitaliste, est un aspect du mode de production capitaliste. Selon lui, il transforme le travail en marchandise, qui permet au capitaliste d'accumuler le capital (et dans le cadre d'une économie plus abouti de le sur accumuler). Ainsi le travailleur salarié est dépossédé de son objet produit, il est aliéné dans le processus de production et par ce biais le capitaliste récupère la plus-value donc accumule le capital.

Exemple: Un salarié produit 100 unités marchandises qui rapportent 100 euros, il reçoit dans le cadre de son salaire 50 euros issue du prix de vente des 100 unités de marchandise. Avec le progrès technique et la productivité, le lendemain il produit 200 unités qui rapportent 200 euros, or il reçoit toujours 50 euros de salaire ce qui veut dire que le capitaliste a reçu une plus-value de 50 euros volé directement de la force de travail du salarié, il accumule donc le capital de 50 euros.

La question du salariat est importante car elle conditionne la vision de la société. Oublier l'abolition du salariat comme but, c'est oublier ce qui fait l'essence du Socialisme, c'est légitimer l'ordre social établit qui repose sur l'exploitation (l'accumulation du capital et la plus-value). Augmenter le SMIC à 1500 euros c'est bien et nécessaire mais ce n'est pas un but en soit, c'est un moyen provisoire en vu d'abolir le salariat.

" En même temps, et tout à fait en dehors de l'asservissement général qu'implique le régime du salariat, les ouvriers ne doivent pas s'exagérer le résultat final de cette lutte quotidienne. Ils ne doivent pas oublier qu'ils luttent contre les effets et non contre les causes de ces effets, qu'ils ne peuvent que retenir le mouvement descendant, mais non en changer la direction, qu'ils n'appliquent que des palliatifs, mais sans guérir le mal. Ils ne doivent donc pas se laisser absorber exclusivement par les escarmouches inévitables que font naître sans cesse les empiètements ininterrompus du capital ou les variations du marché. Il faut qu'ils comprennent que le régime actuel, avec toutes les misères dont il les accable, engendre en même temps les conditions matérielles et les formes sociales nécessaires pour la transformation économique de la société. Au lieu du mot d'ordre conservateur: « Un salaire équitable pour une journée de travail équitable », ils doivent inscrire sur leur drapeau le mot d'ordre révolutionnaire: « Abolition du salariat ». " Karl Marx, Salaire, prix et profit, 1865.


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