Perspective communiste
La vidéo de Ségolène Royal, candidate du Parti socialiste, Imposer que les enseignants soient présents 35 heures par semaine dans leurs établissements.
Cette idée, «révolutionnaire» selon elle, la championne de la transparence ne
tenait toutefois «pas encore à la crier sur les toits» pour «ne pas prendre
des coups des organisations syndicales»! Une vidéo de cette réunion, diffusée
sur internet ces jours derniers, a mis le problème sur la place publique.
Mais
il est révélateur des mœurs de ces partis dits de gouvernement, qui pratiquent
l’art du croc en jambe et de la peau de banane avec dextérité. Ségolène n’a
cependant pas démenti ses propos «piratés». Les enseignants ne les ont guère
appréciés. D’autant que Ségolène Royal ne peut ignorer que leur travail ne se
réduit pas à leurs heures de cours devant les élèves. Il s’y ajoute des heures
de préparation de ces cours, le temps consacré aux corrections des devoirs,
aux contacts avec les parents. D’année en année, de ministre en ministre, on
leur demande, comme aux autres salariés, toujours davantage. Et Ségolène Royal
voudrait qu’ils en fassent plus, soient présents dans des locaux déjà insuffisants.
Mais est-ce pour améliorer l’encadrement des élèves? Non, pour cela il suffirait
d’embaucher du personnel. Son objectif est, à l’inverse, d’utiliser les effectifs
actuels pour ne pas créer de postes supplémentaires. Du même coup elle entonne
le refrain de tous ces démagogues qui considèrent que les enseignants, et plus
généralement les fonctionnaires, auraient la part belle! C’est ce qu’elle appelle
être à l’écoute du peuple! Mais Ségolène Royal s’inscrit dans une continuité.
Elle fut en effet, de 1997 à 2000, l’adjointe du ministre socialiste de l’Éducation
d’alors, Claude Allègre, lorsque celui-ci voulait selon son expression «dégraisser
le mammouth», affirmant par là qu’il y avait trop de personnel dans l’Éducation
nationale. Faire travailler plus les enseignants pour réduire le service public,
réclamer le secret sur ses projets futurs jusqu’à l’élection, on ne peut dire
qu’une telle attitude soit originale. La «favorite des sondages», qu’on présente
comme voulant introduire des pratiques et des idées neuves en politique, utilise
les vieilles recettes politiciennes qui préparent des plats ni nouveaux, ni
digestes!