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Seine-Saint-Denis : huit maires portent plainte contre l’Etat

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Un recours indemnitaire va être déposé, d’ici quatre mois, au tribunal administratif pour « rupture d’égalité républicaine ». Les élus demandent une évaluation précise de la situation du territoire

La démarche, ô combien symbolique, est inédite. Huit maires de Seine-Saint-Denis, de tous bords politiques, (Montreuil, Stains, Bondy, Saint-Denis, Aubervilliers, Romainville, Ile-Saint-Denis et Le Pré-Saint-Gervais) attaquent l’Etat pour « rupture d’égalité républicaine ». Ils en ont fait l’annonce, ce samedi, à l’hôtel de ville de Stains.

« Cette bataille est indispensable, insiste Azzédine Taïbi, maire (PCF) de Stains. Depuis trop longtemps, nous constatons une baisse progressive des services publics sur notre territoire. Il n’y a pas d’égalité réelle, sans égalité de territoire ! »

Les maires veulent créer un électrochoc. « Nous voulons dire à l’Etat : « Vous n’êtes plus présents, vous êtes défaillants, vous avez tout oublié » », enfonce la maire (PCF) d’Aubervilliers Meriem Derkaoui.

La parole des élus n’est plus entendue


Un « recours indemnitaire » va être déposé, devant le Tribunal Administratif, par leur avocat Arié Alimi, également conseil des lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie. « La parole des élus n’est plus entendue, observe-t-il. C’est le dernier levier possible. » L’action en justice sera lancée d’ici quatre mois. « Ce sera le Printemps de la Seine-Saint-Denis ! », lance Azzédine Taïbi.

Les élus, soutenus par la députée (PCF) Marie-Georges Buffet, s’appuient sur le rapport parlementaire, rendu public en mai dernier, pointant les manquements de l’Etat en Seine-Saint-Denis.

« L’Etat est faible en Seine-Saint-Denis et fait semblant de ne pas le savoir »

Dans tous les domaines régaliens : police, justice, éducation. « L’Etat est faible en Seine-Saint-Denis, et il fait semblant de ne pas le savoir, dénonce Sylvine Thomassin, maire (PS) de Bondy. Nos concitoyens ne sont pas protégés ! »

Par cette action juridique, et politique, les maires veulent qu’une évaluation précise de la situation du département soit engagée. « Comment savoir où mettre des moyens si on ne sait pas où il y a des manques ?, s’interroge Mohamed Gnabaly, maire (SE) de l’Ile-Saint-Denis. Nous ne demandons pas la charité, simplement d’être traités sur un même pied d’égalité. »

Et à David Proult, adjoint (PCF) au logement à Saint-Denis, de reprendre une citation d’Emmanuel Todd : « Si la France a un avenir, alors il se trouve en Seine-Saint-Denis ».

Le Parisien


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