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Séisme politique en Espagne après les élections régionales à Madrid

Perspective communiste

Selon des résultats quasi définitifs, la droite d'Isabel Díaz Ayuso a remporté, mardi, 44 % des voix et 65 sièges sur 136 au parlement régional de Madrid.

C'est un revers pour le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sachez et pour le chef de file de la gauche radicale, Pablo Iglesias, qui a annoncé dans la soirée son retrait de la vie politique.

Article et traduction Nico Maury

Que retenir des élections régionales de la communauté de Madrid :

La participation à ces élections a été la plus élevée de l'histoire avec 76,7%, cela malgré le fait qu'elle se soit déroulée un jour ouvrable, avec deux ans d'avance sur le calendrier et au milieu de la quatrième vague de la pandémie de Covid-19.

Il y a 12 points de participation de plus que lors des élections de mai 2019 et de 6 points de plus qu'en 1995, année de la plus forte participation enregistrée (70,3%).

Ces élections étaient vues comme un plébiscite en faveur/défaveur de la coalition gouvernementale entre le PSOE et de Podemos/IU. Force est de constater que les positions populistes et réactionnaires de la droite ont trouvé un écho populaire massif.

1- La droite conservatrice conduite par Isabel Díaz Ayuso assomme Pedro Sánchez

La très conservatrice et réactionnaire Isabel Díaz Ayuso a remporté avec force les élections dans la Communauté de Madrid. Son parti remporte 44,74% des suffrages (+22,5) et 65 sièges (+35). Le PP est majoritaire dans toutes les communes de Madrid (sauf 3).

Toute sa campagne a été tournée contre les mesures sanitaires prises par le gouvernement et sur le fantasme éculé de la peur du communisme. Il faut croire qu'ouvrir les bars, les restaurants, fermer les hôpitaux et agiter l'épouvantail du communisme permet de remporter des élections.

Sans majorité absolue, le Parti Populaire devra composé avec le parti d'extrême droite VOX (9,13%) et ses 13 sièges (+1). Comme Ciudadanos (parti d'extrême droite en Catalogne et allié à LREM au niveau européen) est évincé du parlement régional (3,57% et perte de ses 26 sièges), le PP devra, comme en Andalousie, compter sur le soutien de l'extrême droite.

Le PSOE est lourdement sanctionné avec un score de seulement 16,85% des voix (-10,46). Le PSOE conserve que 24 sièges (-13). Le PSOE ne parvient qu'à arriver en tête dans 3 communes.

2- Le PSOE perd le leadership de la gauche au profit de la scission de Podemos, Más Madrid

Más Madrid, coalition construite autour de l'ex-maire de Madrid, Manuela Carmena, et du populiste Íñigo Errejón, s'impose comme la seconde force politique dans la communauté de Madrid.

Avec 16,97% des voix, Más Madrid devance le PSOE de 4500 voix.

3- Pablo Iglésias renonce à la politique après la défaire électorale cuisante de la coalition Podemos/Izquierda unida

Malgré l'engagement de Pablo Iglésias, Unidas Podemos (UP) ne parvient pas remonter la pente et à se remettre de la scission de Más Madrid.

Podemos et Izquierda unida remportent 7,21% des suffrages (+1,61) et seront représenté.e.s par 10 élu.e.s (+3).

Pour Pablo Iglésias, figure incontournable de Podemos depuis 2011, la douche est froide. "Je ne contribue pas à ajouter des voix pour la gauche" déclare t-il à la presse à la suite des résultats. Il a donc annoncé qu'il arrêtait sa vie politique.

Ses derniers mots étaient des vers de Silvio Rodríguez , poète de la révolution cubaine : Je meurs comme j'ai vécu.

"Yo no sé lo que es el destino
caminando fui lo que fui", citó, pero esa canción tiene jugo previo: "Para cederme lugar en su parnaso
Para darme un rinconcito en sus altares
Me vienen a convidar a arrepentirme
Me vienen a convidar a que no pierda
Me vienen a convidar a indefinirme
Me vienen a convidar a tanta mierda". De ahí salta al "Yo no sé lo que es el destino
Caminando fui lo que fui", con un remate mayúsculo: "Yo me muero como viví".


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