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Solidarité avec le Pakistan :Rencontre avec Imdad Kazi, du Parti Communiste du Pakistan

Jean Pestieau pour Solidaire.org

Les membres, jeunes et sympathisants du Parti communiste du Pakistan sont très actifs dans les actions d’aide et de sauvetage. Le PTB invite à les soutenir financièrement. Rencontre avec Imdad Kazi, du Parti Communiste du Pakistan (PCP)

Les inondations qui touchent 20 millions de Pakistanais sont doublement grave parce qu’elles viennent s’ajouter aux catastrophes provoquées dans le pays par l’impérialisme et les intégristes islamistes, affirme Imdad.

Le quartier général du parti est installé à Hyderabad, dans la province de Sindh. Avec son 1,5 million d’habitants, c’est la sixième ville du pays. Elle est située sur le puissant fleuve Indus. Et, aujourd’hui, ce n’est pas une bénédiction, mais une malédiction. « La situation devient intenable, ici. Les inondations ont atteint Hyderabad, la pression de l’Indus, dont le cours est très rapide, est devenue trop forte. Des dizaines de milliers de personnes habitant sur ses rives sont directement menacées. »
Deuxième catastrophe : les extrémistes religieux et l’armée

Les intérêts politiques qui sous-tendent une grande partie de l’aide sont une catastrophe de plus pour les victimes. « La crédibilité du gouvernement est très faible », raconte Imdad. « Les gens ne doivent pas savoir que les actions d’aide des autorités sont trop limitées et très, très lentes. Deux autres forces sont aussi présentes. Vous avez les extrémistes religieux, qui sont très actifs dans la province de Sindh et qui reçoivent des millions de dollars du Moyen-Orient. Avec ça, ils peuvent proposer aux gens tous les secours possibles. Et ce que le gouvernement élu néglige de faire est volontiers repris par l’armée pakistanaise et ses généraux. L’establishment militaire a établi de vastes camps de secours de l’armée. Les quelques hélicoptères qui larguent des marchandises de secours sont hyper-médiatisés ; c’est uniquement de la propagande. »

Et là où se trouve l’armée pakistanaise, les États-Unis ne sont sans doute jamais loin. Au moment de l’interview, l’influent sénateur américain John Kerry était en visite au Pakistan. « Et, la semaine prochaine, nous aurons encore Hillary Clinton dans les pattes », ajoute Imdad Kazi. Kerry a annoncé une hausse de l’aide américaine, la portant ainsi à 150 millions de dollars. Il a également visité la base aérienne de Ghazi, à Tarbela, depuis laquelle l’armée américaine entreprend des actions d’aide. Sans doute dans les intentions humanitaires les plus nobles…
La reconstruction va demander des années

Le PCP voit les choses tout autrement. Il n’est pas évident, aujourd’hui, au Pakistan, d’être ouvertement actif en tant que communiste. « Toutefois, dans 60 % de la province de Sindh, c’est faisable. Ailleurs, nous travaillons via des comités paysans locaux ou des conseils de solidarité et, pour des raisons de sécurité, nous devons utiliser des noms d’emprunt. » Le parti envoie des équipes mobiles vers les camps de réfugiés afin d’aider à la distribution de nourriture et des vêtements et de contribuer à l’aide médicale. Depuis Karachi, le parti organise des équipes médicales qui se rendent dans les régions touchées. Il s’agit d’un effort de longue durée, dit Imdad : « Cette inondation catastrophique va encore durer trois mois au moins. La reconstruction, elle, va sûrement demander quelques années. »
Appel au soutien de la part du PTB

Le PTB lance un appel afin de soutenir l’aide apportée par le Parti Communiste du Pakistan. C’est faisable en versant une contribution sur le compte n° 001-1151486-75 du Fonds de soutien du PTB, en mentionnant « solidarité Pakistan ». Merci !


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