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Succès populaire pour la 75ème fête du Travailleur Catalan

Nicolas Maury

Il y a toujours foule à la fête du Travailleur catalan. Cette "tradition" née voilà 75 ans à Saint-Feliu, importée avec succès au bocal du Tech, continue d'animer l'été. La fête du TC ne connait pas la crise

L'obus découvert mardi dernier sur la plage du Bocal du Tech n'y est pour rien. C'est chaque année pareil, la fête du Travailleur catalan est explosive. Quelque 10 000 personnes font chaque été le déplacement pour fouler ces pelouses brûlées de soleil sur lesquelles sont installés stands d'associations, buvettes de sections communistes locales, tables de dédicaces ou de débats. Hier après-midi, chaque acteur de la fête tenait son poste. Avant que la grande scène n'accueille Jacques Higelin, tête d'affiche de cette 75e édition.

Baba La petite scène des Félés du Bocal, elle, n'accueille que des artistes locaux. Directement du producteur au consommateur. Un circuit court et musical qui permet cette année à quinze groupes de trouver public. Parmi eux, les "Lili Baba" (www.myspace.com/lilibaba66) qui effectuaient hier après-midi la balance. Ce groupe composé de sept membres (qui peut aussi se produire en trio) distille des "chansons métissées", précise dans un sourire Aurélie Noguès, la "Lili" chanteuse et guitariste autour de qui se fédèrent des musiciens de Matemale, Perpignan, Thuir... ravis de se retrouver dans ce bocal.

Les JC à l'abordage La bodéga tenue par les Jeunes communistes catalans n'avait pas vraiment des airs de cuirassé Potemkine, Argelès n'est pas Odessa mais l'idée y était. "Chaque année, on choisit un thème pour la fête du TC, expliquaient-ils hier, cette fois c'est "La croisière s'insurge" et tout le monde est habillé en marin." Ou comment continuer la lutte sans faire chavirer ses idéaux.

Henri Alleg en dédicace L'homme est discret. Sous ce chapiteau planté au milieu du bocal du Tech, Henri Alleg dédicace des dizaines d'exemplaires de ses ouvrages. Enfin, surtout un, "La question". Publié pour la première fois en 1958, clandestinement, l'ouvrage d'à peine 70 pages, dénonçait pour la première fois la torture pratiquée en Algérie, lors des "événements". Alors directeur de "L'Alger républicain", un quotidien interdit pour trop ouvrir ses colonnes à "toutes les tendances de l'opinion démocratique et nationale algérienne" (dixit la préface des éditions de Minuit), l'homme écrit son récit en prison. Publié en février 1958, le livre est "interdit 15 jours après", se souvient l'auteur, ça a bien participé à son succès." Traduit en "30 ou 35 langues", il continue encore à être édité. Un livre en forme de témoignage historique qui trouve toujours écho. "Il est toujours d'actualité parce qu'il y a toujours des guerres et des conflits où la torture est employée, comme en Irak par exemple", rappelle Henri Alleg qui est de retour dans le département après une incroyable péripétie au milieu des années 90. "Je n'avais pas pu tenir un débat à Perpignan à cause d'une manifestation organisée par des associations plus ou moins liées à la nostalgie de l'Algérie coloniale, se souvient-il, c'était la première fois que je voyais une manifestation de ce genre."


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