Suppression des départements : le petit bobard de Claude Bartolone
Perspective communiste
Nouvel article de Politis sur les revirements du Parti "socialiste" - http://www.politis.fr/Suppression-des-departements-le,25320.html
Le président de l’Assemblée nationale, interrogé par Le Monde sur l’intention de Jean-Marc Ayrault de supprimer les départements de la petite couronne parisienne, se déclare favorable à cette évolution institutionnelle « depuis de nombreuses années » :
« Depuis de nombreuses années, je suis favorable à la suppression des quatre départements de la petite couronne parisienne. Autant le niveau départemental est pertinent en milieu rural (...), autant je crois que le périmètre départemental au sein d’une métropole perd de son sens. J’ai été président du département de la Seine-Saint-Denis. Quel que soit l’investissement des élus et des agents publics, quelle que soit aussi la qualité des politiques menées, j’ai vu combien l’échelon départemental est devenu inadapté aux enjeux de ce que l’on appelle la “zone dense” : éducation, transports, services publics. »
Depuis de nombreuses années, vraiment ?
Claude Bartolone a la mémoire courte. Le 4 mars 2009, alors qu’Edouard Balladur venait de remettre un rapport qui préconisait un regroupement des régions, projet repris par François Hollande lors de sa conférence de presse, et la réunion de la capitale et de sa petite couronne, il estimait qu’on n’avait « pas besoin » d’une telle réforme « pour donner aux collectivités locales les moyens qui leur reviennent et d’assurer plus d’égalité entre collectivités riches et pauvres ». « Dans le cadre d’une loi de finances ou d’un collectif budgétaire, on peut le faire », assurait-il lors de l’émission Questions d’info (LCP/France Info/AFP).
« Si c’est sur la question des transports, il n’y a pas besoin d’un Grand Paris, ajoutait-il, périmètre que de Gaulle trouvait dépassé il y a 40 ans. Et si c’est sur le logement, il suffit de dire aux maires : ou vous appliquez l’article 55 de la loi SRU (ndlr : imposant 20% de logements sociaux) ou vous êtes inéligible, et croyez-moi, ça simplifiera beaucoup les choses. Je ne vois aucun élément qui, dans le rapport Balladur, permettrait de donner l’impression d’un renforcement de la démocratie et d’une amélioration de la structuration et du fonctionnement de l’Etat. Alors pour moi, oui, tout est à jeter. »
Quatre ans plus tard, ce qui était « bon à jeter » et « dépassé », ce qui ne permettait pas « un renforcement de la démocratie » et « une amélioration de la structuration et du fonctionnement de l’Etat » serait subitement devenu « avant-gardiste » ? Ce miracle a une explication : Claude Bartolone, c’est un secret de polichinelle, rêve de présider ce Paris Métropole. Un poste moins précaire qu’un bail à Matignon.
« Depuis de nombreuses années, je suis favorable à la suppression des quatre départements de la petite couronne parisienne. Autant le niveau départemental est pertinent en milieu rural (...), autant je crois que le périmètre départemental au sein d’une métropole perd de son sens. J’ai été président du département de la Seine-Saint-Denis. Quel que soit l’investissement des élus et des agents publics, quelle que soit aussi la qualité des politiques menées, j’ai vu combien l’échelon départemental est devenu inadapté aux enjeux de ce que l’on appelle la “zone dense” : éducation, transports, services publics. »
Depuis de nombreuses années, vraiment ?
Claude Bartolone a la mémoire courte. Le 4 mars 2009, alors qu’Edouard Balladur venait de remettre un rapport qui préconisait un regroupement des régions, projet repris par François Hollande lors de sa conférence de presse, et la réunion de la capitale et de sa petite couronne, il estimait qu’on n’avait « pas besoin » d’une telle réforme « pour donner aux collectivités locales les moyens qui leur reviennent et d’assurer plus d’égalité entre collectivités riches et pauvres ». « Dans le cadre d’une loi de finances ou d’un collectif budgétaire, on peut le faire », assurait-il lors de l’émission Questions d’info (LCP/France Info/AFP).
« Si c’est sur la question des transports, il n’y a pas besoin d’un Grand Paris, ajoutait-il, périmètre que de Gaulle trouvait dépassé il y a 40 ans. Et si c’est sur le logement, il suffit de dire aux maires : ou vous appliquez l’article 55 de la loi SRU (ndlr : imposant 20% de logements sociaux) ou vous êtes inéligible, et croyez-moi, ça simplifiera beaucoup les choses. Je ne vois aucun élément qui, dans le rapport Balladur, permettrait de donner l’impression d’un renforcement de la démocratie et d’une amélioration de la structuration et du fonctionnement de l’Etat. Alors pour moi, oui, tout est à jeter. »
Quatre ans plus tard, ce qui était « bon à jeter » et « dépassé », ce qui ne permettait pas « un renforcement de la démocratie » et « une amélioration de la structuration et du fonctionnement de l’Etat » serait subitement devenu « avant-gardiste » ? Ce miracle a une explication : Claude Bartolone, c’est un secret de polichinelle, rêve de présider ce Paris Métropole. Un poste moins précaire qu’un bail à Matignon.