Perspective communiste
La Colombie connait une grave crise politique.
Gustavo Petro, après une réunion houleuse, diffusée en direct, a demandé la démission de ses ministres. Il accuse son gouvernement de ne pas appliquer les engagements pris lors devant les électeurs.
Article et traduction Nico Maury
Gauche puriste, sectaire coupée des régions et des communautés
Le Président a critiqué le non-respect des plans et des engagements pris par le gouvernement envers les régions et les communautés. Selon les estimations présentées par Petro lors de la réunion télévisée, sur les 195 accords établis lors des réunions avec les citoyens, 75% n'ont pas encore été finalisés.
« C'est le peuple qui commande, nous sommes les serviteurs du peuple. « Il y a donc 195 engagements pris, établis avec le peuple, dont 146 n'ont pas encore été respectés », a réitéré Petro à la Casa de Nariño. Il a ajouté : « Le président est un révolutionnaire, le gouvernement ne l’est pas. »
Il a également critiqué le fait qu'il y ait des ministres qui ont leurs propres agendas et qui ne répondent pas aux objectifs du gouvernement parce qu'ils sont impliqués dans leurs projets politiques personnels.
En réponse à ces critiques, les ministres ont réagi en défendant leurs administrations respectives.
Le discours du président Gustavo Petro au Conseil des ministres a soulevé un débat très profond auquel la gauche colombienne et le Pacte historique doit faire face. La question des alliances. Petro a accusé la gauche d’être puriste, sectaire et de ne pas avoir l’ambition de gagner.
Le Parti communiste réaffirme son soutien à Gustavo Petro et alerte sur une forme de maccarthysme de gauche
Le 8 octobre, le Comité exécutif central du Parti communiste colombien a publié une déclaration dans laquelle il réaffirmait son soutien au président Gustavo Petro et demandait que les opinions des forces politiques qui composent le Pacte historique soient entendues et respectées, soulignant que « le maccarthysme de gauche n’est pas un bon conseiller dans le débat nécessaire ».
Le dimanche 9, le président a formellement demandé à l'ensemble du cabinet gouvernemental de démissionner afin d'avoir les mains libres pour une restructuration en profondeur du gouvernement. « J’ai demandé la démission formelle des ministres et des directeurs des départements administratifs. « Il y aura quelques changements au sein du cabinet pour parvenir à une plus grande conformité avec le programme ordonné par le peuple », a écrit le président.
Cette décision – déclare le président colombien – répond à la volonté du Gouvernement de poursuivre la mise en œuvre du programme.
Quelques heures après cet événement, la ministre du Travail, la dirigeante communiste Gloria Inés Ramírez, a présenté sa lettre de démission irrévocable, dans laquelle elle remerciait le président de lui avoir permis de faire partie de son gouvernement, présentait un bilan de toutes les réalisations accomplies par le ministère, qui sont largement reconnues, et rappelait une déclaration du défunt leader de gauche Carlos Gaviria, qui affirmait que la gauche devait travailler sans sectarisme, mais aussi sans ambiguïté. Il a déclaré qu'il continuerait à travailler depuis la base « pour renforcer un projet politique où les différences nous permettent de grandir, sans oublier notre essence ».
Comparto con ustedes mi Renuncia irrevocable al cargo de Ministra del Trabajo.
— GloriaRamirezRios (@GloriaRamirezRi) February 10, 2025
Le expreso al Señor Presidente de la República @petrogustavo, mi gratitud por haberme permitido participar y construir a su lado y en colectivo una agenda política a favor de millones de trabajadores y… pic.twitter.com/2QXQJMyM6r
¡Gracias Ministra @GloriaRamirezRi por el trabajo realizado!
— Partido Comunista Colombiano ☭ (@notipaco) February 10, 2025
Tu lucha es semilla para este presente y el futuro que construimos.
¡Seguimos trabajando por la unidad y la consolidación de la justicia y la democracia en nuestro país! pic.twitter.com/HS83sExfo5
Le Pacte historique entre dans une crise politique délicate, à la veille des élections de 2026. Les décisions de Gustavo Petro seront décisives pour le premier gouvernement progressiste et populaire de toute l'histoire de la Colombie.
Le PCC appelle à mener un « dialogue franc entre le gouvernement, les organisations sociales populaires et le Pacte Historique, dans une dynamique de mobilisation, de défense de la vie, d'exécution de projets et d'épanouissement du peuple ».
