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Sur la liste arabe aux élections en Israël, Dov Khenin, un candidat juif et communiste

Perspective communiste

Ce mardi 17 mars, pour les élections législatives israéliennes, une liste arabe unifiée représentera les intérêts des descendants des Palestiniens restés sur leur terre après la création d'Israël en 1948



Cette coalition regroupe différents partis, comme les nationaliste arabes du Rassemblement national démocratique et les communistes du Front démocratique pour la paix et l'égalité (Hadash).

C'est de ce parti qu'est issu Ayman Odeh, chef de file de la liste arabe aux élections législatives, mais aussi Dov Khenin, l'un des quatre élus du Hadash à la Knesset, le parlement israélien. L'une de ses particularités? Il est le seul juif en position éligible dans cette liste où figurent aussi bien des musulmans que des femmes, des chrétiens et des Druzes.

Placé sous protection

Qualifié de "traître", notamment sur sa page Facebook, par certains électeurs israéliens pour ses prises de position en faveur d'un Etat palestinien, Dov Khenin a même été placé sous protection avec sa famille lors de la dernière offensive israélienne à Gaza. Quand le Hadash a rejoint la liste arabe et s'est allié avec les nationalistes arabes et les islamistes, il est devenu pour certains, le député du "parti de ceux qui détestent Israël et représentent le Hamas".

"On n'a pas rejoint ni même fusionné avec le Mouvement islamique", se défend ce parlementaire très actif à la Knesset, où il porte régulièrement des propositions de loi, notamment en faveur du droit des femmes. "C'est une alliance politique de partis qui s'appuient sur la population arabe tout d'abord pour contrer les tentatives d'exclure les Arabes de la scène politique israélienne", selon lui.

"Je me définis avant tout comme un être humain, un socialiste, un Israélien, un Juif qui se soucie beaucoup de son peuple et lui offre une alternative, une meilleure voie que celle représentée par l'idéologie de ceux qui gouvernent Israël", explique-t-il aussi, appelant à "l'unité Juifs-Arabes" et à s'opposer à la montée du racisme.

Une minorité sous-représentée

L'alternative que cet habitant de Tel-Aviv, dont il a brigué la municipalité, entend incarner propose un "Etat palestinien indépendant" aux côtés d'un "Etat d'Israël démocratique, où tous les citoyens sont égaux, y compris la minorité arabe palestinienne", qui représente environ 20% de la population et se sent largement victime de discrimination par rapport aux Juifs. "Cette minorité n'est une menace pour personne, et lui accorder les mêmes droits ne devrait pas effrayer les Juifs. Ils ne seront pas là à la place ou aux dépens des Juifs".

Quant à la question ultra-sensible de Jérusalem, dont Israël a fait sa capitale et où les Palestiniens veulent la leur dans un futur Etat indépendant, il est, pour lui, "tout à fait possible d'avoir deux capitales à Jérusalem, de façon juste et équitable". "Ainsi, promet-il, nous réaliserons les désirs des deux peuples et nous pourrons conclure la paix sur cette terre".

Les Arabes représentaient en 2013 quelque 1,6 million de personnes, mais la Knesset ne compte que 12 députés arabes sur 120, dont 10 au sein des partis arabes. "La loi israélienne ne garantit pas nos droits", assure de son côté Ayman Odeh, "en formant une liste unique, nous espérons pouvoir peser plus sur les décisions politiques de ce pays".

Aucun parti arabe n'a jamais participé à une coalition gouvernementale car ils refusent de s'associer aux partis sionistes.

http://www.huffingtonpost.fr/2015/03/17/dov-khenin-juif-communiste-candidat-liste-arabe-unifiee-israel-elections-legislatives_n_6855872.html?utm_hp_ref=france


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