Tarifs d'EDF
Nicolas Maury
Hausse des tarifs, et le cours des actions s’envole
Partiellement privatisé depuis l’automne dernier, EDF avait signé avec l’État un contrat l’engageant à ne pas augmenter ses tarifs «administrés», c’est-à-dire des tarifs dépendant encore des décisions gouvernementales, plus que l’inflation durant cinq ans. 1,7%, ça tombe bien, c’est juste en dessous de l’inflation. Et puis l’entreprise argumente que ces tarifs n’ont progressé «que» de 2,65% depuis 2000, contre 9% pour l’inflation dans le même temps.
La CGT Énergie a déclaré: «EDF a vu son bénéfice augmenter de 102% en 2005 (...) et rien ne justifie cette hausse de 1,7%, si ce n’est de rapprocher les prix régulés des prix du marché.» Cela est d’autant plus scandaleux qu’EDF se porte très bien. Son chiffre d’affaires du premier semestre 2006 a progressé de 12%, pour atteindre 30,4milliards d’euros, et selon un économiste la hausse de 1,7% de ses tarifs va faire progresser son profit net de 3% en 2006 et de 5% en 2007. «C’est Noël au mois d’août», ironise-t-il. Et c’est Noël pour les actionnaires aussi. Les actions d’EDF ont bondi de 5,94% à l’annonce de toutes ces «bonnes nouvelles».
Pour le Parti Communiste (PCF):
A la demande d’EDF le gouvernement a saisi la commission de régulation de l’énergie (CRE) d’un projet d’arrêté visant à augmenter les tarifs d’EDF.
Comment comprendre une telle démarche ? Cette mesure s’attaquerait au pouvoir d’achat des familles pour satisfaire les volontés des actionnaires d’EDF. La Bourse ne s’y est pas trompée, dès cette annonce, les actions d’EDF ont progressé de façon spectaculaire.
Le Parti communiste français se prononce contre une telle hausse des prix de l’électricité qui représente aujourd’hui un besoin vital pour tous les Français.
EDF a annoncé une progression de 19,2% de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre. Il vaudrait mieux que les bénéfices de l’entreprise soient réinvestis dans l’amélioration des installations et des salaires des agents en maintenant les prix au plus bas plutôt que d’aller servir les profits de quelques-uns.