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Tension autour du nom de "Macédoine", le point de vu des communistes grecs (KKE)

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De grandes manifestations (auxquelles participent l'Aube Dorée, la droite ND, l'Eglise Orthodoxe et plus surprenant des personnalités dite de "gauche" et proches d'un certain grand insoumis en France) mobilisent les grecs. Il s'agit ni plus ni moins que d'un conflit qui oppose la Grèce et l'Ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM ou FYROM). La Grèce refuse que le petit pays des Balkans ait le nom de Macédoine, le même que celui de la région de Thessalonique - article et traduction Nico Maury

Résumons le conflit Grèce/ARYM :

La Grèce s'oppose depuis 25 ans à l'entrée de l'ancienne république yougoslave dans l'OTAN et dans l'UE tant que la question n'est pas réglée. Mais les manifestants de dimanche, comme 59 % des Grecs selon un sondage récent, sont opposés à un tel compromis.



Les grecs jugent en effet que le nom de Macédoine appartient au patrimoine grec. L'ambiguïté provient du fait que la Macédoine antique, celle de Philippe et d'Alexandre, s'étendait sur un territoire comprenant à la fois le nord de la Grèce, dont les grandes villes portuaires de Thessalonique et Kavala, et le pays dont Skopje est la capitale, peuplé principalement de slaves.

Faute de compromis, le nouvel Etat est reconnu, en 1993, sous le nom provisoire d'Ancienne république yougoslave de Macédoine, ARYM en français et FYROM en anglais. Depuis lors, Athènes bloque son rapprochement de l'UE et de l'OTAN dans l'attente d'un règlement.



Parmi les personnes qui appelaient aux manifestations, aux cotés des néonazis de l'Aube Dorée, se trouve Mikis Theodorakis et l'ancienne présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou (grands amis de Jean-Luc Mélenchon).


Les partis, Unité populaire (ex-SYRIZA) et le Parti Communiste Grec (KKE) n'appelaient pas à ce rassemblement, le KKE appelant le peuple à s'isoler de ces rassemblements dirigés par l'Aube dorée.

Région
Région "historique" de Macédoine
Un leurre pour dissimuler les agissements de l'OTAN et de l'UE et diviser les peuples

Pour le Parti Communiste Grec (KKE) cette histoire de nom est "l'arbre qui cache la forêt", permettre à l'Ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM) d'entrer dans l'OTAN et l'Union européenne et ainsi renforcer la présence des occidentaux dans les Balkans (en mettant la pression sur la Serbie).

Les communistes grecs voyant clairement un déploiement stratégique pour développer une concurrence féroce avec d'autres puissances, telles que la Russie, la Chine, en renforçant le contrôle des sources d'énergie, des routes commerciales, des parts de marché.

"C'est une arnaque indigne qui ne garantira pas la paix et la stabilité pour notre pays".

Les communistes rappellent que "ce sont les forces de l'OTAN qui ont conduit à l'éclatement de la Yougoslavie et à la création du problème "macédonien". Le redécoupage de la carte des Balkans ne vise qu'à promouvoir leurs intérêts et les questions minoritaires veulent inciter au nationalisme et à l'irresponsabilité pour diviser les peuples."

Le Parti communiste depuis 1992, après la dissolution de l'ex-Yougoslavie, promeut l'amitié entre les peuples, contre les plans des impérialistes et l'évolution des frontières dans la région des Balkans. Et le KKE rappelle que que la Macédoine est une grande région géographique, divisée entre quatre pays des Balkans, sur la base du traité de Bucarest, signé par Venizelos en 1913. La Grèce occupant 51% du territoire historique, L'ARYM 39%, la Bulgarie 9,5% et l'Albanie 0,5% et une partie est aussi en Serbie.

Pour le KKE, "la Macédoine n'est pas que grecque". Le KKE estime que la chose principale est d'assurer des relations de coopération pacifique, de garantir l'inviolabilité des frontières des deux pays, en supprimant toute propagande irrédentiste dans la constitution de l'ARYM.

Du côté d'Unité populaire (ex-SYRIZA) même son de cloche, et même dangers pointés par le KKE. Ils rajoutent que le nom du pays voisin doit décidé librement et sans entrave de les habitants concernés.

Le KKE et Unité populaire dénoncent le double jeu du gouvernement SYRIZA-ANEL d'Alexis Tsipras. Ils accusent ce dernier d'utiliser la fibre nationaliste pour faire passer ses politiques anti-ouvrières et détourner la contestation du réel danger que représente ce gouvernement pour les droits du peuple.


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