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Travaillez plus pour gagner plus une escroquerie: La preuve par Continental

Nicolas Maury

Communiqué du Parti Communiste Français

Travaillez plus pour gagner plus une escroquerie: La preuve par Continental
Il est des escrocs qui font grand bruit quand ils ont trompé des riches en leur faisant miroiter des profits mirifiques aux jeux troubles de la spéculation. Il en est d’autres qui évitent les projecteurs médiatiques. Citons dans leurs rangs ceux qui ont imposé un marché de dupes aux salariés de Continental, qui ont troqué leur réduction du temps de travail contre une garantie d’emploi, déchi­rée quelques mois plus tard par la direction. “ Travaillez plus pour gagner plus ”, leur susurraient les ténors de l’UMP… Ils ont énormément bossé et ne pourront plus travailler, jetés dehors par une entreprise qui fait des bénéfi­ces mais dont les nouveaux actionnaires veulent encore plus de profits. Affi­chant un petit mécontentement devant cette dérive, le secrétaire d’État Lau­rent Wauquiez agite des perspectives d’emploi dans “ l’aide à la personne ” pour les ouvriers licenciés. Il faut avoir du cran pour plaisanter ainsi, le jour même où il est annoncé que 100 500 emplois salariés ont disparu en 2008 et que cela va être infiniment pire en 2009 !

Le bilan gouvernemental est accablant. L’hémorragie est particulièrement forte dans l’industrie, mais aussi, et pour la première fois dans l’histoire, dans le secteur tertiaire qu’on nous disait porté par les vents de l’avenir. L’assurance chômage a tracé un scénario pour 2009 prévoyant autour de 400 000 destructions nettes d’emploi en 2009, une de ces prévisions qui mois après mois se détériore.

Ernest-Antoine Seillière, qui dirige le patronat européen, prévoit quant à lui que 4,5 millions de salariés de l’UE perdront leur travail en 2009. Ce qui ne l’empêche pas de juger “ que les plans de relance qui ont été lancés en Europe et aux États-Unis et dans d’autres pays sont, par le soutien qu’ils apportent à l’activité des entreprises, probablement le meilleur moyen de garantir qu’un maximum d’emplois seront préservés et que certains emplois seront aussi créés ”. Soutien ? Comme la corde porte le pendu ! À vouloir restaurer le système tel qu’il était avant la crise en regon­flant les marchés financiers, les libéraux qui nous gouvernent amorcent cha­que jour les ressorts de la dépression. Le plan Sarkozy est un échec et un échec qui se voit ; la “ concurrence libre et non faussée ”, à quoi se résume la vision de la Commission de Bruxelles avec “ la liberté des marchés finan­ciers ”, précipite le continent dans les affres de la récession. Les boniments de la dernière campagne présidentielle n’ont pas été remballés par l’Élysée et l’UMP. Mais leur couleur est passée.

L’immense majorité des Français ne s’arrêtent plus à les entendre. Le président parle toujours plus mais il com­mence même à casser les oreilles d’une presse qui le servait diligemment. L’Express doute, le Point s’interroge, les Échos se risquent à des questions… La France ne s’ennuie pas, c’est Nicolas Sarkozy qui l’ennuie. Le pays est mécontent et ne veut plus payer pour que des actionnaires plastronnent.

Quelque chose fermente, peut-être comme ces grandes colères dont notre peuple est capable. Le 19 mars a été une nouvelle épreuve pour l’intransi­geance gouvernementale, après les premières défaites des Antilles. En dépit des efforts de ses ministres et de ses conseillers, l’unité syndicale tient et c’est l’atout maître des salariés. Défense de l’emploi, augmentation des salaires, du SMIC, minima sociaux et retraites, défense des services publics, éducation… chacun a reconstitué le puzzle des attaques du gouvernement et il s’en dégage un tableau d’ensemble calamiteux. De plus en plus nombreux sont ceux qui lui opposent une réorientation des richesses, un autre type de développement qui fasse des êtres humains la priorité.


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