Turquie/HDP : Courrier de Pierre Laurent (PCF) à l'attention du Ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault
Perspective communiste
Monsieur le ministre,
Dans la nuit du 3 au 4 novembre, les autorités turques ont procédé à une série d'interpellations et de perquisitions des dirigeants, parlementaires et organisations démocratiques de l'opposition. Les deux co-présidents du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, privés de leur immunité parlementaire, et 13 députés de leur groupe ont été arrêtés.
Mr Demirtas et Mme Yuksekdag ont été écroués en début d'après-midi aujourd'hui. Deux autres députés et dirigeants du HDP actuellement en déplacement à l'étranger font aussi l'objet de mandat d'amener.
Nous savons tous que sans réaction internationale, la situation ne peut que continuer de s'aggraver en Turquie.
Depuis la tentative de putsch de juillet dernier unanimement condamnée, le président Erdogan organise des purges d'ampleur inégalée: 80 000 fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions et tout a été mis en œuvre pour museler la démocratie en Turquie.
Des centaines d'élus locaux dont les deux co-maires de Diyarbakir Gultan Kisanak et Firat Anli, plus de 130 journalistes ont été jetés en prison, une chasse aux sorcières cible des centaines d'intellectuels, 170 organes de presse dont le quotidien Cumhuriyet et le journal Özgür Gündem ou encore les chaînes de télévision kurdes ont été fermées d'office. Au cours de la même période, les populations des villes kurdes de Turquie ont subi les pires violences des forces de l'ordre et les bombardements des forces armées turques.
La nuit sombre qui s'abat sur les peuples de Turquie ne saurait laisser aucun d'entre nous, aucun démocrate, indifférent. La violence d’État déployée par le président turc dans son propre pays a des conséquences régionales, et internationales immédiates qu'aucun gouvernement européen ne peut ignorer.
Monsieur le ministre, je vous demande instamment l'intervention des plus hautes autorités françaises appelant le président Erdogan à respecter les principes fondamentaux des droits humains et à libérer immédiatement les parlementaires et militants des organisations démocratiques politiques, syndicales, citoyennes.
Au plan européen, je vous demande d'agir pour que la France dénonce enfin et sans ambiguïté la complicité tacite des États-membres et de l'UE avec le régime d'Erdogan qui n'a conduit qu'à le renforcer dans sa politique et sa violence, et pose la question de sanctions pour stopper l'engrenage dictatorial et violent qu'a orchestré le chef de l’État turc.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le ministre, l'expression de mes sincères salutations.
Pierre Laurent
Dans la nuit du 3 au 4 novembre, les autorités turques ont procédé à une série d'interpellations et de perquisitions des dirigeants, parlementaires et organisations démocratiques de l'opposition. Les deux co-présidents du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, privés de leur immunité parlementaire, et 13 députés de leur groupe ont été arrêtés.
Mr Demirtas et Mme Yuksekdag ont été écroués en début d'après-midi aujourd'hui. Deux autres députés et dirigeants du HDP actuellement en déplacement à l'étranger font aussi l'objet de mandat d'amener.
Nous savons tous que sans réaction internationale, la situation ne peut que continuer de s'aggraver en Turquie.
Depuis la tentative de putsch de juillet dernier unanimement condamnée, le président Erdogan organise des purges d'ampleur inégalée: 80 000 fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions et tout a été mis en œuvre pour museler la démocratie en Turquie.
Des centaines d'élus locaux dont les deux co-maires de Diyarbakir Gultan Kisanak et Firat Anli, plus de 130 journalistes ont été jetés en prison, une chasse aux sorcières cible des centaines d'intellectuels, 170 organes de presse dont le quotidien Cumhuriyet et le journal Özgür Gündem ou encore les chaînes de télévision kurdes ont été fermées d'office. Au cours de la même période, les populations des villes kurdes de Turquie ont subi les pires violences des forces de l'ordre et les bombardements des forces armées turques.
La nuit sombre qui s'abat sur les peuples de Turquie ne saurait laisser aucun d'entre nous, aucun démocrate, indifférent. La violence d’État déployée par le président turc dans son propre pays a des conséquences régionales, et internationales immédiates qu'aucun gouvernement européen ne peut ignorer.
Monsieur le ministre, je vous demande instamment l'intervention des plus hautes autorités françaises appelant le président Erdogan à respecter les principes fondamentaux des droits humains et à libérer immédiatement les parlementaires et militants des organisations démocratiques politiques, syndicales, citoyennes.
Au plan européen, je vous demande d'agir pour que la France dénonce enfin et sans ambiguïté la complicité tacite des États-membres et de l'UE avec le régime d'Erdogan qui n'a conduit qu'à le renforcer dans sa politique et sa violence, et pose la question de sanctions pour stopper l'engrenage dictatorial et violent qu'a orchestré le chef de l’État turc.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le ministre, l'expression de mes sincères salutations.
Pierre Laurent
