Turquie: nouvelle mobilisation anti-Erdogan suite à la mort du jeune Berkin Elvan
Perspective communiste
Des dizaines de milliers de personnes ont assisté mercredi à Ankara aux funérailles de Berkin Elvan, un adolescent de 15 ans mort des suites de blessures causées par la police en juin 2013. Un évènement qui a lancé une nouvelle vague de protestation contre Erdogan
A Istanbul, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies dans le quartier populaire d'Okmeydani pour honorer la mémoire de Berkin Elvan, mort mardi après 269 jours de coma, pour le plus grand rassemblement populaire recensé dans la ville depuis la fronde antigouvernementale qui secoué le pays en juin dernier. Des rassemblements ont eu lieu également dans plusieurs villes, à Ankara, Adana (sud), Izmir (ouest) ou encore Mersin (sud). Chaque fois, les forces de police sont intervenues avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les contestataires qui scandaient des slogans hostiles au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Il y aurait au moins 250 interpellations.
Berkin Elvan avait été grièvement blessé à la tête dans son quartier le 16 juin par un tir de grenade lacrymogène alors qu'il sortait chercher du pain pendant une intervention de la police. Il est devenu l'un des symboles de la répression ordonnée par Erdogan, qui a fait, avec sa sa mort hier, huit morts et plus de 8000 blessés. Sitôt le décès de Berkin Elvan annoncé, des centaines puis des milliers de personnes ont multiplié les sit-in et les manifestations dans le pays. L’enterrement du jeune homme a vite tourné au mouvement de protestation contre le Premier ministre. "La police de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) a assassiné Berkin", "Berkin est notre honneur", "la colère des mères étouffera les tueurs", a scandé la foule massée autour du domicile de la famille de la victime. Le cercueil drapé de rouge et orné d'une photo de la victime, de confession alévie (une minorité musulmane), a été lentement acheminé vers un cimetière du quartier aux cris de "gouvernement, démission" et "Tayyip, assassin".
Le Premier ministre a balayé ces accusations d'un revers de la main. Il est pourtant également éclaboussé depuis trois mois par des scandales de corruption sans précédent. Le chef du gouvernement, des membres de sa famille et des ministres sont directement mis en cause. Le climat politique est d’autant plus tendu en Turquie que des élections municipales se tiendront dans trois semaines et à l’approche de la présidentielle dont le premier tour est prévu le 10 août.
http://www.humanite.fr/monde/turquie-nouvelle-mobilisation-anti-erdogan-suite-l-560906
Berkin Elvan avait été grièvement blessé à la tête dans son quartier le 16 juin par un tir de grenade lacrymogène alors qu'il sortait chercher du pain pendant une intervention de la police. Il est devenu l'un des symboles de la répression ordonnée par Erdogan, qui a fait, avec sa sa mort hier, huit morts et plus de 8000 blessés. Sitôt le décès de Berkin Elvan annoncé, des centaines puis des milliers de personnes ont multiplié les sit-in et les manifestations dans le pays. L’enterrement du jeune homme a vite tourné au mouvement de protestation contre le Premier ministre. "La police de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) a assassiné Berkin", "Berkin est notre honneur", "la colère des mères étouffera les tueurs", a scandé la foule massée autour du domicile de la famille de la victime. Le cercueil drapé de rouge et orné d'une photo de la victime, de confession alévie (une minorité musulmane), a été lentement acheminé vers un cimetière du quartier aux cris de "gouvernement, démission" et "Tayyip, assassin".
Le Premier ministre a balayé ces accusations d'un revers de la main. Il est pourtant également éclaboussé depuis trois mois par des scandales de corruption sans précédent. Le chef du gouvernement, des membres de sa famille et des ministres sont directement mis en cause. Le climat politique est d’autant plus tendu en Turquie que des élections municipales se tiendront dans trois semaines et à l’approche de la présidentielle dont le premier tour est prévu le 10 août.
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