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Ukraine : «Nous voulons davantage d’autonomie pour la Crimée»

Perspective communiste

Sergueï Topalov, 
député du Parti communiste ukrainien (KPU), 
au parlement à Kiev, donne son avis sur le prochain référendum du 16 mars concernant la demande de rattachement à la Russie

Comment expliquez-vous la situation en Crimée?

Sergueï Topalov.
Le gouvernement de Kiev est responsable des événements en Crimée quand il refuse notamment de reconnaître les langues régionales. Soutenu ici 
dans la péninsule par les principaux dirigeants tatars de Crimée, dont Refat Tchoubarov, c’est ce nouveau pouvoir ukrainien qui a mis le feu aux poudres, le 22 février derniern à Simferopol. Lors d’un rassemblement de soutien à Maïdan, il a affirmé que la Crimée reconnaissait la destitution de Ianoukovitch et lancé un ultimatum. Nous avions dix jours pour abandonner le parlement aux Tatars… Cela a été l’élément déclencheur du mouvement. Même les Tatars ont dénoncé ces propos. Désormais, aucun retour en arrière n’est possible et les discussions diplomatiques ne changeront rien. La Crimée veut son indépendance. Le référendum du 30 mars (ramené depuis au 16 mars, ndlr) posera la question de l’élargissement de notre autonomie.

Pourquoi réclamer votre indépendance maintenant?

Sergueï Topalov
. Aujourd’hui, le contexte politique nous pousse à réclamer davantage d’autonomie. Les décisions prises par ce gouvernement de transition ont renforcé notre détermination. Nous ne reconnaissons pas ce pouvoir 
qui n’a pas été élu. Le nouveau gouvernement entreprend des réformes sans en informer, sans aucun dialogue. Des députés ont été menacés et les absents votent. Comment expliquer qu’à chaque scrutin, 350 députés adoptent les réformes comme un seul homme, sachant que le parti des régions dispose de 200 sièges et nous, KPU, d’une trentaine sur un total de 450!

Que pensez-vous du fédéralisme, idée avancée en Ukraine?

Sergueï Topalov
. Étant donné les fractures qui sont chaque jour un peu plus profondes, cela serait un moyen de préserver l’unité du pays. Les États-Unis, l’Allemagne sont des modèles qui fonctionnent et on ne peut douter de leur patriotisme. Les différents pouvoirs qui se sont succédé, ces dix dernières années, n’ont rien changé. Au contraire, notre pays s’est enfoncé dans la crise et dans un malaise identitaire dont profite l’extrême droite.

http://www.humanite.fr/monde/nous-voulons-davantage-d-autonomie-pour-la-crimee-560356


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