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Ukraine : "pour une médiation diplomatique avec les « séparatistes » de l'est" (PCF)

Perspective communiste

Communiqué du Parti communiste français

Devant les risques d'une conflagration en Europe, l'urgence absolue d'une solution politique.

La paix en Europe est gravement menacée par le conflit ukrainien. « Un scénario de guerre totale » entre les autorités de Kiev et les républiques autoproclamées du Donbass n'est plus à exclure.

Ce qui est à la base de la situation de tension extrême que vit l’Europe orientale c'est le bras de fer mortifère avec la Russie auquel se livrent les grandes puissances du fait, principalement, de la volonté des États-Unis et de leur bras armé, l’Otan (une organisation héritée de la Guerre froide qui n’a plus sa place au XXI° siècle) de marquer leur puissance.

Les répercussions de ce conflit régional n’en sont pas moins globales pour l’Europe et le reste du monde. En témoignent les tensions au dernier sommet du G20 de Brisbane avec de nouvelles menaces de sanctions contre Moscou et la volonté d'isoler la Russie.

Le nationalisme exacerbé monte de toutes parts. L’économie de l’Ukraine est en faillite. La Russie et l’UE paient les lourdes conséquences des sanctions sans rien résoudre de la crise actuelle. On rajoute la crise à la crise : économique, énergétique, sociale, humanitaire.

La partition de l’Ukraine gagne du terrain. Les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections du 26 octobre, où la très grande partie des habitants de l'est et du sud du pays n'a pu s'exprimer alors que dans le même temps étaient commises de graves atteintes aux droits d'expression, touchant particulièrement le parti communiste d'Ukraine, ont renforcé les forces ultranationalistes au Parlement, prêtes à en découdre avec le Donbass. Le scrutin dans l'est, le 2 novembre, a été lui été rejeté par Kiev comme par les « occidentaux », poussant encore plus ce pays vers une impasse.

Depuis des mois, les conditions d'un cessez-le-feu, accepté par l'ensemble des parties, le 5 septembre à Minsk sous l'égide de la Russie et de l'OSCE, n'ont pas été respectées plongeant le pays dans la guerre civile.

La décision du président ukrainien Petro Porochenko, soutenu par les oligarques, de couper les vivres à la population de l’est et d'avertir, par avance, le Conseil de l'Europe de « la suspension des droits de l'homme dans la zone de conflit » , ne peut que raviver les tensions et les souffrances d’une population gravement éprouvée par des mois de conflit qui ont fait 4000 morts, des milliers de blessés, des centaines de milliers de déplacés.Ce diktat brutal de Kiev est odieux et inacceptable.

Devant les risques d’un véritable embrasement en Ukraine, les forces de paix ne peuvent regarder en silence ce drame qui se joue en Europe même. Elles doivent agir au plus vite pour appeler à l’arrêt des combats et pour une solution négociée.

Le PCF appelle dans l’immédiat la France à s'investir pleinement au sein de l’UE pour une médiation diplomatique avec les « séparatistes » de l'est et le pouvoir central de Kiev, et avec la Russie.

Le PCF propose

1/ la création d’une force d’interposition formée par l’OSCE (dont la Russie est membre) qui serait déployée dans le Donbass principalement dans la zone de Donetsk et Lougansk pour geler les combats et établir une ligne de cessez-le-feu suite aux accords de Minsk ;

2/Le retour à une négociation à Minsk entre les parties en conflit sous l’égide de la Russie et de l’OSCE ;

3/Le déploiement d’une aide humanitaire d’urgence via le CICR ;

4/Dans le plus long terme, une réunion d’une conférence internationale en 2015 pour relancer un processus de partenariat de paix, de sécurité et de coopération communes en Europe via l’OSCE, en forme d’Helsinki II, 40 ans après les premiers accords d'Helsinki. Un processus qui permette d'avancer notamment vers un moratoire du déploiement de l'OTAN dans la région et l'interdiction des armes nucléaires tactiques en Europe.


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