Perspective Com
Un des interpellés d'EDF-GrDF témoigne : "Il n'y a eu aucune violence"

Nicolas Maury

Au lendemain du placement en garde à vue pour dégradation de 74 manifestants, parmi lesquels des syndicalistes, Nouvelobs.com a recueilli le témoignage de l'un des interpellés : Cédric Liechti, secrétaire CGT énergie Paris

Un des interpellés d'EDF-GrDF témoigne :
Cédric Liechti, secrétaire CGT énergie Paris faisait en effet partie des 74 manifestants interpellés jeudi 14 mai pour avoir fait irruption au siège de l'organisation patronale du gaz et au siège d'ERDF et de GRDF, les filiales de distribution, dans le VIIIe arrondissement. Ils sont accusés d'avoir arraché des câbles, écrit des slogans sur les murs à la peinture et renversé des tables.

Or, selon Cédric Liechti, il n'y a eu "aucune violence". Le responsable CGT raconte, dans cette vidéo, comment les CRS ont immédiatement encerclé les manifestants, au départ pour un simple contrôle de "quelques heures", puis les heures de garde à vue, la fouille à nu, l'interrogatoire avant d'être finalement relâchés au milieu de la nuit sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre eux.

L'interpellation de ces 74 salariés de l'énergie, soupçonnés de dégradations en marge d'une manifestation sur les salaires n'en finit pas en effet de susciter des remous. Le gouvernement condamne l'action, et dit refuser la violence dans la contestation syndicale, tandis que d'autres dénoncent en face "une répression d'Etat".

Jeudi, en marge d'une action de salariés du gaz appartenant aux syndicats Sud et à la CGT, des bureaux et du mobilier ont été saccagés au siège du patronat du gaz, rue de Courcelles à Paris (8e arrondissement). C'est ce qu'affirment des sources policière et patronale. Les salariés demandaient l'ouverture de négociations de branche sur les salaires.

Selon le témoignage d'une commerçante, l'action s'est accompagnée de coupures d'électricité dans le quartier. Ces coupures se sont multipliées depuis quelques semaines dans l'énergie.

A la suite de cette action, jeudi soir, à la suite de trois plaintes déposées par l'Association Française du Gaz (AFG) qui regroupe les grandes entreprises du secteur, la police a interpellé 74 personnes. Celles-ci ont finalement été remises en liberté peu après minuit.

Parmi les personnes interpellées figuraient des responsables franciliens de la CGT gaz, syndicat qui a qualifié vendredi l'intervention policière de "rafle", ayant conduit à 74 "gardes à vue politiques".
Le syndicat affirme qu'"aucune violence et aucune dégradation n'a été commise" et regrette une "ridicule et inutile démonstration violente de la part du gouvernement".

Dès jeudi soir, les partis de gauche ont serré les rangs derrière les syndicats : "Les limites ont vraiment été dépassées", a affirmé la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet en dénonçant une "véritable répression d'Etat".

Un responsable CGT a par ailleurs dénoncé les conditions de garde à vue, affirmant que dans certains arrondissements, des camarades avaient été déshabillés entièrement et menottés.
Vendredi, à l'appel de la CGT, quelque 200 personnes se sont rassemblées devant le siège du patronat du gaz, à Paris pour protester contre le traitement infligé aux manifestants interpellés.
Parmi les manifestants, de nombreux responsables syndicaux CGT et Sud arborant leurs badges, ainsi que des élus politiques comme la sénatrice PCF des Hauts-de-Seine Brigitte Gonthier, ou des militants du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :