Une manifestation du 1er Mai est prévue pour aujourd’hui à Genève. Une bonne initiative pour rappeler que tout ne se règle pas au sein de l’Assemblée de l’ONU. Après quelques jours de délibérations, les pays dotés de l’arme nucléaires sont isolés, accusés de faire obstacle au désarmement et de manquer à leurs engagements au TNP. Lorsque les ONG ont pris la parole à l’Assemblée, j’ai beaucoup apprécié d’entendre parler sans langue de bois. Une ONG de la jeunesse notamment, se déclarant innocente de l’arme nucléaire et qui en refuse l’héritage. Puis l’intervention du maire d’Hiroshima, accusant les puissants de ce monde d’habiter sur une autre planète et promettant que les maires des villes allaient prendre des initiatives fortes pour l’abolition, d’ici à 2020, des armes nucléaires.

Ce 1er Mai est propice à une réflexion plus générale, nourrie par les déclarations d’ambassadeurs de pays confrontés à la pauvreté et qui s’indignent du gaspillage de l’argent investi dans l’armement. C’est peut-être simpliste, mais je suis persuadé que la France de Nicolas Sarkozy veut montrer aux yeux du monde, avec une arrogance vulgaire, que nous ne changerons rien à notre mode de vie. Un mode de vie inégalitaire en France, prédateur à l’étranger et qui continuera d’avoir besoin des armes de destruction massive pour lui permettre de s’approprier une part non équitable des ressources mondiales. Ne dit-on pas qu’il faudrait trois planètes si toute l’humanité avait le mode de vie de la France ?

Ce qui m’apparaît catastrophique, c’est que Nicolas Sarkozy détruit les outils qui nous permettraient de modifier notre mode de vie tout en maintenant, voire accroissant notre niveau de vie. Je veux parler des attaques sans précédent que ce gouvernement porte à la fonction publique et aux services publics en général. Comment, par exemple, pourra-t-on demain révolutionner le mode de transport des français, dont on sait qu’il participe à l’une des principales sources de pollution et de tension sur la planète, sans un service public du transport digne de ce nom ?

Il en est de même pour la santé, l’éducation, l’énergie, la communication et l’eau. Des éléments du quotidien de chaque citoyen à qui l’égalité républicaine est censée donner l’égalité d’accès et dont la jouissance ne doit pas produire de guerres.

Être ici à Genève à mener un dialogue de sourds avec la mission diplomatique française n’entame en rien mon optimisme.

Au contraire, l’ONU, malgré tous ses défauts, nous appartient et doit être le lieu de règlement pacifique des conflits. Il y a lieu de la renforcer, de la démocratiser et de faire vivre ses résolutions pour la culture de paix. Le militant que je suis s’y emploiera, mais si le monde a besoin de paix, la paix a besoin de monde. Rejoignez le Mouvement de la paix : mvtpaix. org.