Perspective Com
«Un mur n’empêchera jamais un peuple de se réunir»

Nicolas Maury

Maxime Gremetz, député communiste de la Somme. En novembre 1989, responsable des relations internationales du PCF

«J’étais au siège du comité central. On est venu m’apporter la dépêche alors que nous finissions notre repas. On avait analysé la situation dans les pays de l’Est et on savait que la situation économique, sociale et politique en RDA se dégradait: tout poussait par rapport au Mur, même si on avait sans doute sous-estimé la gravité du phénomène.

En RDA, on avait constaté un blocage, un refus d’Erich Honecker [dirigeant de la RDA jusqu'en octobre 1989] de procéder à des réformes de fond, de prendre en compte la participation des citoyens, d’accorder des droits nouveaux en entreprise, etc. Le PCF avait rencontré, en RDA, le SED, avec lequel nous avons signé un texte reconnaissant nos divergences profondes, notamment sur les droits de l’Homme et la démocratie.


On a ressenti des choses contradictoires: une tristesse, car il s’agissait d’une victoire des forces capitalistes, et la joie de voir un peuple qui se libère. On peut tenter de séparer un peuple, mais ça ne tient pas, c’est contre-nature. Un mur n’empêchera jamais un peuple de se réunir.

Nous avions préparé une déclaration officielle - je suis un homme prévoyant ! - et nous avons réuni le Bureau politique du parti pour lui soumettre le texte et le retravailler. Ce texte expliquait qu’aucun système rompant avec le capitalisme ne pourrait fonctionner sans une participation active du peuple. Puis il a fallu aller sur les radios, ce qui ne m’a pas gêné car on avait eu une réflexion à ce sujet à partir de 1976.»


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :