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Une votation lycéenne contre les réformes de Luc Chatel

Nicolas Maury

Sept organisations de jeunesse organisent à partir de lundi et jusqu'à fin mars une consultation citoyenne auprès de 3 millions de lycéens. Objectif : s'opposer aux réformes lancées par le gouvernement

L'orientation, la carte scolaire et les suppressions de postes. Trois thèmes forts sur lesquels tous les lycéens de France vont être appelés à se prononcer à partir de lundi dans le cadre d'une votation citoyenne voulue par sept organisations, dont l'Union nationale lycéenne (UNL) et la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), les deux principaux syndicats lycéens. Une émule du vote citoyen organisé en septembre dernier par différents syndicats et partis sur l'avenir de la Poste, auquel deux millions de personnes avaient pris part.

La votation, qui s'achèvera fin mars, pourra s'effectuer par voie papier ou sur internet. Des bureaux de vote seront installés au cours de la campagne dans différents lycées généraux, technologiques et professionnels. Les organisateurs du vote - les Jeunes Verts, les Jeunes Communistes, les Jeunes radicaux de gauche, le Mouvement des jeunes socialistes et la Jeunesse ouvrière chrétienne - entendent mobiliser 50.000 jeunes pour organiser la votation partout en France.


Pour les organisations lycéennes, l'objectif est clair : «Il s'agit de montrer au ministre de l'Education nationale que la majorité des lycéens refuse sa politique» et qu'il est nécessaire de «changer de cap», explique Antoine Evennou, président de l'UNL. Et l'orientation de l'initiative ne fait pas de doute. Les lycéens «sont appelés à choisir entre deux visions de l'éducation», peut-on lire sur le site dédié à la votation. «D'un côté celle du gouvernement qui s'enfonce jour après jour dans sa logique comptable, et de l'autre côté celle d'une école de la République gratuite, démocratique, garantissant un véritable droit à la réussite pour tous».

Une tonalité très politique que l'on retrouve dans l'intitulé des questions. Les lycées sont ainsi invités à choisir entre, d'un côté, «des profs à la sauce Sarko, moins nombreux, moins formés» et, de l'autre, «les moyens d'obtenir un diplôme qui permet de s'en sortir». Autre vote proposé : les jeunes peuvent se prononcer pour «une carte scolaire qui garantit l'égalité» ou pour «la concurrence entre lycées d'élites et lycées ghettos».

Lancée à un mois du premier tour des régionales, l'initiative risque de créer des remous. Contacté, le ministère de l'Education nationale n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.


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