Perspective Com
Uribe parti : Détente entre Caracas et Bogota

Nicolas Maury

Hugo Chavez et son nouvel homologue colombien, Juan Manuel Santos, ont renoué 
le dialogue mardi, avec une volonté affichée de tourner la page de l’ère Uribe

Un cadeau pour sceller sinon la réconciliation au moins le dégel des relations entre Bogota et Caracas. Pour clore la rencontre avec son homologue colombien, Juan Manuel Santos, mardi, à Santa Marta (Colombie), Hugo Chavez lui a offert une biographie de Simon Bolivar, artisan de l’émancipation des deux ex-colonies espagnoles.

Après la longue crise qui s’est soldée, le 22 juillet dernier, par une rupture diplomatique entre les deux pays, les deux chefs d’État ont assuré qu’ils avaient trouvé un terrain d’entente en vue d’établir « un dialogue transparent, direct, respectueux, privilégiant la voie diplomatique ». D’abord sur l’épineux sujet des Farc, qui empoisonne les relations entre les deux voisins. Le mois dernier, le prédécesseur de Juan Manuel Santos, l’ultraconservateur Alvaro Uribe, s’était plaint à l’Organisation des États américains (OEA) du « soutien » de Caracas aux Farc, en assurant détenir des « preuves » de la présence « active » de 1 500 guérilleros au Venezuela.

« Le gouvernement vénézuélien ne soutient pas et ne soutiendra pas (…) ni ne permettra la présence de guérillas ni du narcotrafic », a répété Hugo Chavez, mardi, sans nier pour autant les problèmes posés par la porosité de la frontière entre les deux pays. « J’ai dit à plusieurs occasions que la guérilla colombienne n’avait pas de futur dans la voie des armes », a-t-il insisté. « Le président Chavez m’a réitéré qu’il ne permettrait pas la présence de groupes armés sur son territoire. Je crois que c’est un pas important pour que les relations soient maintenues sur des bases fermes », s’est réjoui Juan Manuel Santos, ostensiblement moins obtus que son prédécesseur.

Autre signe de détente : les deux présidents ont évoqué l’accord qui lie depuis 2009 Bogota à Washington. Celui-ci met à disposition de l’armée américaine sept bases militaires en Colombie, renforçant ainsi son rôle de pivot de la stratégie états-unienne dans la région. La conclusion de cet accord avait motivé la suspension des importations vénézuéliennes en provenance de Colombie. Hugo Chavez a maintenu, mardi, ses critiques contre une convention dont il estime qu’elle fait peser une « menace » sur la souveraineté du Venezuela, pays dont les États-Unis combattent ouvertement les choix politiques. Il a toutefois promis de travailler, avec son homologue colombien, au « rétablissement du commerce bilatéral ».


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