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Venezuela : une fausse dictature mais vrai démocratie

Nicolas Maury

Pour le journaliste argentin Luis Bruschtein, la défaite d’Hugo Chávez au référendum sur la Constitution vénézuélienne prouve que "le gouvernement est démocratique contrairement à ce que dit l’opposition et les grands médias, qui l’ont dénoncé comme étant une dictature"

"Le cheval de bataille de l’opposition vénézuélienne a été de dire que le gouvernement d’Hugo Chávez se transformait en dictature. Le pays organise pourtant un grand nombre d’élections, les partis d’opposition fonctionnent, il n’y a pas de prisonniers politiques et la plupart des grands médias écrits ou électroniques ouvertement opposés au gouvernement sont diffusés sans aucune censure", explique-t-il dans Página 12.

"Chávez a perdu ce référendum, avec contre lui les grands médias, une forte campagne internationale, l’Eglise catholique, une opposition unie et après dix ans de nombreuses élections, pour la plupart scrutées au microscope afin d’y chercher des irrégularités jamais trouvées. […] En réalité, on peut critiquer Chávez comme n’importe quel chef d’Etat pour ce qu’il fait sans nécessairement en donner une image stéréotypée et odieuse de dictateur, considère le journaliste. Les dictatures sont haïes en Amérique latine et il existe des clauses internationales pour les boycotter."

"Les Etats-Unis représentent le principal associé commercial du Venezuela, mais lorsqu’un pays latino-américain augmente son volume d’échanges avec ce pays, Washington crie au scandale, préoccupé par ’l’influence chaviste’ dans la région, ajoute Luis Bruschtein. Et le plus bête c’est que les partis d’opposition [sur tout le continent] reprennent ce slogan à leur compte. […] Le fait qu’il ait accepté le résultat négatif de ce scrutin devient un argument en faveur de Chávez. Un gouvernement non démocratique, comme le qualifiait la droite, n’aurait pas organisé de référendum et encore moins reconnu sa défaite", conclut-il.


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