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Victoire des communistes (SFI) à l'Université de Pondicherry (Inde)

Perspective communiste

Un vaste mouvement étudiant s'organise autour des communistes de la SFI (Students' Federation of India), branche étudiante du Parti Communiste d'Inde Marxiste (CPIM) et autour des coalitions s'opposant aux idées nationalistes de l'Akhil Bharatiya Vidhyarthi Parishad (ABVP) - article et traduction Nico Maury

C'est un mouvement de fond qui est en train de toucher les universités indiennes. Après les grandes victoires étudiantes sur les campus de la prestigieuse JNU (Jawaharlal Nehru University), de la UoH (University of Hyderabad), du Kérala et d'autres campus dans d'autres états (TamilNadu ...), les forces politiques portants les valeurs de l'Hindutva* reculent au profit des forces de gauche.

La coalition conduite par la Students Federation of India (SFI) et l'Ambedkar Students Association (ASA) - une organisation d'étudiants issues des castes dite des "intouchables" (dalit) - a remporté une brillante victoire électorale. La gauche c'est imposée contre l'Akhil Bharatiya Vidhyarthi Parishad (ABVP) en reportant 10 des 11 sièges de la Student Union de l'université de Pondicherry.

Pour la seconde fois consécutive, cette alliance s'impose dans ce type d'élection, et montre que l'unité à gauche, contre les politiques du BJP trouvent un écho sur les campus. Pour la SFI, les victoires étudiantes dans les campus d'Inde montre que le rejet des nationalistes peut s'organiser en portant des valeurs de gauche.

Les violences nationalistes

Depuis le retour au pouvoir des nationalistes du BJP, les communautés sont attaquées de toutes parts. Au nom de l'Hindutva, les femmes, les musulmans, les catholiques, les communistes et les dalits (intouchables) sont victimes de meurtres, d'agressions, de violences perpétrées par les groupes du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS). Dans le pays, des fronts s'organisent pour lutter contre cette violence quotidienne.

Le point de départ de la contestation étudiante vient de la Jawaharlal Nehru University, lorsque le Président (communiste) de la Student Union, Kanhaiya Kumar, avait été arrêté pour "sédition" en février 2016. Les campus d'Inde connurent de fortes mobilisations pour exiger la libération de Kanhaiya Kumar. Le gouvernement nationaliste avait dut abandonner ses poursuites. Depuis les nationalistes subissent revers sur revers aux élections étudiantes.

Le raz-le-bol des violences commises par l'ABVP et l'envie de voir une Inde débarrassée du nationalisme religieux et culturel s'impose chez les étudiants. Les communistes représentent cette envie de vivre dans une Inde sans violence et sans discrimination.

*Hindutva, hindouïté ou indianité, concept politique nationaliste s'appuyant sur la prédominance de la religion hindoue, la supériorité de l’hindouisme face à l'islam, au christianisme, au communisme ... et au maintient du système de caste. L'Hindutva est porté par le Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre Narenda Modi, la branche violente du BJP, le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS) et naturellement par son organisation étudiante l'Akhil Bharatiya Vidhyarthi Parishad (ABVP).


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