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privatisation de l’ANPE

Nicolas Maury

la nouvelle solution miraculeuse contre le chômage?

privatisation de l’ANPE
Comment faire reculer le chômage en laissant les mains libres au patronat en matière de licenciements et d’embauches? L’Unedic pour faire mine de se pencher sur ce problème a décidé de financer des opérations de placement des chômeurs, jusqu’alors monopole de l’ANPE, en confiant cette tâche à des officines privées. Ces «expériences» ont été mises sur pied d’ailleurs avec la collaboration de l’ANPE qui a sélectionné les chômeurs à reclasser.

À Marseille et à Avignon par exemple, un cabinet privé s’est vu ainsi confier l’avenir professionnel d’un millier de chômeurs prêts à «bénéficier d’un traitement spécifique» pendant neuf mois. Un an plus tard, l’ANPE de la région publie les résultats pour les 553chômeurs finalement volontaires pour suivre ce parcours: 271 d’entre eux, un peu plus de la moitié, auraient retrouvé un emploi au bout de cette période de neuf mois. Un emploi qui souvent se révèle n’être qu’un contrat à durée déterminée!

Il n’en a pas fallu plus à l’Unedic pour justifier cette nouvelle méthode et pour se proposer de l’étendre sans plus attendre.

Bien sûr, le service de ces officines n’est pas gratuit. Il en coûterait 4000 euros pour reclasser un chômeur de moins de 50ans et 1000 euros supplémentaires par chômeur dépassant cet âge. Les cabinets privés qui s’attellent à la tâche de reclasser des chômeurs de longue durée se flattent de proposer un réel accompagnement individuel et de personnaliser leur démarche pour chaque demandeur d’emploi, justifiant ainsi le coût élevé de leur prestation.

Pourquoi l’ANPE ne pourrait-elle pas offrir les mêmes services que des entreprises privées si les mêmes moyens financiers lui étaient accordés pour des résultats qui, somme toute, restent modestes? On voit mal en effet un patron embaucher un salarié s’il estime ne pas en avoir besoin, cédant au baratin convaincant d’un démarcheur. Les patrons n’embauchent que selon leurs besoins et au moindre coût possible.

En fait, il ne s’agit là que d’ouvrir un nouveau secteur d’activité (un de plus) à des officines privées.


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