Perspective Com
Fermeté mais humanité

Nicolas Maury

La mairie communiste d'Aubervilliers (93) demande le départ des squatters des écoles Curie-Langevin-Perrin

Fermeté mais humanité
La police a exécuté la décision de justice du 3 septembre et libéré l’espace public occupé par des squatters d’appartements de l’OPHLM, en évacuant leur campement implanté face à l’école Joliot Curie. Les logements sociaux sont attribués selon des procédures contrôlées et démocratiques et que nul n’a le droit de passer devant les 3800 demandeurs de logement à Aubervilliers. Partout les logements sociaux manquent et singulièrement dans les villes de droite qui ne respectent pas la loi S.R.U (minimum de 20 % de logements sociaux).

sans prévenir, ni les autorités, ni la mairie, un ministre du Gouvernement, Madame Rama YADE, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, est venu de fait exprimer sa condamnation de la ville d’Aubervilliers et de son OPHLM. Madame la secrétaire d’Etat a une curieuse conception du respect de la loi, des décisions de justice, sans rien dire du fonctionnement de l’Etat et du gouvernement. Cette provocation d’un membre du gouvernement est absolument scandaleuse.

"La question du mal logement ne doit pas créer de nouvelles inégalités, notamment à Aubervilliers, et elle doit être prise en compte par l’Etat au niveau nécessaire. C’est un combat que je poursuivrai pour faire respecter le droit au logement pour tous et pour chacun." Pascal Beaudet, Maire PCF d’Aubervilliers

"Les mois d'été ont vu le PS manoeuvrer, voire manipuler l’opinion sur plusieurs questions touchant la vie des habitants. Cherche-t-il à aider la droite ? De pauvres gens occupent illégalement des logements prenant la place d’habitants d’Aubervilliers et le PS repousse la position de la municipalité qui est pourtant très claire : Refus de voir les habitants d’Aubervilliers pénalisés et demande que le préfet trouve une solution humaine pour ces « occupants », dans d’autres villes de la région annonce Jean jacques Karman, conseiller municipal PCF et conseil général.

Les communistes restent ferme mais ouvert face à la détresse humaine, la priorité va aux personnes qui attendent depuis longtemps un logement et qui ont fait l'effort de demander. Cela va de même à Port de Bouc. Rama Yade vient donner des leçons au maire communiste, alors que les villes UMP ne respectent pas la loi SRU (20% de logements sociaux au minimum), elle ne respecte pas une décision de justice (un comble pour l'UMP). Même la DAL (assoc sur le logement) a été choqué et a condamner cette secrétaire d'Etat a deux balles.


Commentaires (3)
1. Maxime le 07/09/2007 11:19
Mouais, il y a deux poids, deux mesures : quand on lit le programme du PCF, il est écrit que le parti défends les opprimés, les laisés pour compte du système capitaliste. Et pourtant j'ai la nette impression quand certains des élus PCF sont aux manettes, ils oublient ce pour quoi ils se sont engagés, les principes, et les valeurs. C'est ni plus ni moins un dérapage de la municipalité "communiste" et puis finalement même si Rama Yade a fait preuve d'opportunisme sur cette affaire, ce n'est pas à elle d'être accablée à mon sens.
Une fois de plus le PCF (enfin, une municipalité) est brocardée dans les JT , mais à la différence que cette fois-ci, c'est pas de la faute des médias. L'attitude de cette municipalité est déplorable, et franchement je trouve cela choquant!

ça me rappelle le coup de Robert Hue, dans sa municipaloté, où dans les années 80, les "communistes" avaient accusés une famille maghrébine d'être à l"origine d'un trafic de drogue, avec une belle manif (ridicule!) devant le domicile de la famille accusée à tort. Mais bon c'était à l'époque où le PCF connaissait une dérive nationaliste, le parti alors à l'époque en mal d'identité... C'est triste quand même

Bref alors, on est avec ou contre les opprimés du système capitaliste ? On les aide à trouver un logement, où bien on est du côté de ceux qui les chasse... Pour moi en tant qu'adhérent du PCF, le choix est vite fait.
2. Nicolas le 07/09/2007 13:57
C'est vrai, ce qu'a fait Robert Hue en sont temps été fort condamnable, or auourd'hui ce n'est pas la même situation, il ya des squatters et de l'autre côtés 3000 personnes qui attendent un logement social, il ya des villes communistes avec plus de 40% de logements sociaux et des villes UMP sans logements sociaux. l'equation est difficile mais je pense que la mairie a fait un choix juste
3. polo2001 le 08/09/2007 21:22
salut ...je pense que dans cet évènement il faut éviter de rester dans le cadre formel qui est développé par la direction du PCF (ainsi que par le gouvernement et les media)....sans quoi le piège va se refermer sur l'ensemble des militants sincères (PC, PS ou autre) qui pour certains participent à la gestion municipale de ville ouvrières comme à Aubervilliers (la situation est piégé si on continue dans ce cadre à gérer la pénurie de la société capitaliste). La question est plutôt de savoir ! quelle réponse ouvrière (communiste !) doit être mise en avant pour éviter d'opposer des prolétaires entre eux...c'est ce qui se produit actuellement à Aubervilliers entre les 3000 et les squatteurs (et tous ces gens ont besoin d'être logé correctement)....et je ne critique pas tout de go la municipalité car la question est beaucoup plus complexe que ce qui nous est présenté....
Je mets à la disposition des lecteurs de ce post la réponse des camarades du CCI-T (Comité Communiste Internationliste-Trotskyste) sur cette question (c'est un tract de mars 2007 qui tendait de répondre à cette question ....elle prend appuis sur la mobilisation ouvrière de la CGT-Chômeur du Rhône de cette époque et l'occupation de logements )


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Crise du logement … ou crise de TOUTE la société ?



La crise de la société capitaliste qui expulse des centaines de milliers de travailleurs de la production, fait baisser le pouvoir d'achat des salaires pour maintenir la " compétitivité ", concentre de plus en plus de population et surtout de travailleurs dans les grandes villes et génère ainsi une pénurie massive de logements.

Libre alors aux propriétaires, aux marchands de sommeil, aux capitalistes et aux spéculateurs immobiliers d'augmenter de manière exorbitante les loyers, suscitant une crise massive jetant par milliers familles, travailleurs ou chômeurs, à la rue.

Cette question s'est trouvée cet hiver portée sur le devant de l'actualité par des actions spectaculaires et médiatisées des " Enfants de Don Quichotte ", actions qui ont amené chaque force politique à s'exprimer et à condamner cette situation. Les " pouvoirs publics ", c'est-à dire l'État bourgeois se sont vus contraints de mettre en place un système de places d'hébergement temporaires pour cacher la grande misère et évacuer les tentes trop visibles :

" Or force est de constater que les personnes accueillies en hébergement d'urgence par l'intermédiaire du 115 continuent à être renvoyées à la rue après 1 ou 7 jours, condamnées à refaire le 115 dans une tragique noria. " (Éditorial du site des Enfants de Don Quichotte).

Les mêmes " pouvoirs publics ", c'est à dire Chirac et l'UMP qui gouverne sous son autorité et celle de Sarkozy, n'ont trouvé à opposer à l'urgence de la situation que la loi sur le " droit au logement opposable " qui n’est qu’une sinistre farce : qui peut imaginer des SDF, privés de tout, être en capacité d’entamer une quelconque action juridique, avec les chicanes et les délais que cela comporte, pour faire prévaloir ce droit ? Cette loi n'interviendra en outre qu'en 2008, et connaîtra sans doute autant de succès que la loi de 1945 autorisant le préfet à réquisitionner des logements inoccupés.

Aujourd'hui la question du logement n'est pas plus réglée qu'hier. Au delà des 100 000 SDF, les chiffres du mal logement publiés par la " Fondation Abbé Pierre " montrent que plus de trois millions de personnes connaissent une problématique forte de mal logement (dont environ un million serait privé de domicile personnel), et encore 6 millions une situation de réelle fragilité à court et à moyen terme.

Face à cette situation, des mobilisations se sont développées. Le Mardi 6 Février, à l'appel des organisations composant le Collectif pour le droit au logement 69, plus de 500 personnes ont manifesté à Lyon. A Marseille, à l’initiative de la CGT, à Lyon, à l’initiative du Collectif composé de jeunes, de travailleurs, militants de diverses organisations politiques et syndicales dont la CGT, dans la banlieue parisienne et dans d'autres villes, des réquisitions ont eu lieu pour loger des familles en difficulté dans des logements vides depuis des années, généralement à l'initiative de la CGT. Ces militants, ces organisations montrent la voie de ce qu'il est nécessaire de faire et d'amplifier.

Pour obtenir satisfaction sur la question du logement il est nécessaire de la relier aux autres questions qui la déterminent :

Il est indispensable aujourd'hui d'arracher la régularisation massive des sans papiers, papiers sans lesquels il est illusoire de rechercher un logement

Il est indispensable aujourd'hui de poser la question du chômage de masse qui sévit dans ce pays et sert à maintenir un salaire moyen le plus bas possible, chômage qui interdit à des millions de travailleurs sans emploi d'accéder à un quelconque domicile personnel.

Il est indispensable aujourd'hui de poser la question des salaires, actuellement insuffisants pour accéder à un logement décent et à une distance raisonnable de son travail.

Il est indispensable de poser la question de l'ensemble des conditions qui sont faites à la classe travailleuse, aux jeunes .

Et surtout il est indispensable de poser la question de quel gouvernement peut résoudre ces questions :

Certainement pas ce gouvernement : il est donc nécessaire de centraliser les mobilisations des travailleurs, des jeunes contre ce gouvernement et sa politique car c'est la politique de la bourgeoisie.

Celle-ci, pour effacer ses crises récentes, pour engager d'autres attaques contre les travailleurs, se rassemble aujourd'hui à travers les élections dans les candidatures de Sarkozy, Bayrou et Le Pen. Elle espère une victoire écrasante et y met toutes ses forces.

Contre elle, les travailleurs, les jeunes doivent se rassembler également sur le terrain des élections. De celles-ci sortiront ceux qui gouverneront demain. Il est nécessaire de tout faire pour empêcher les représentants directs de la bourgeoisie venant de l'UMP, de l'UDF, du FN de passer. Chacun comprend ce que représenterait une victoire de Sarkozy, en particulier sur la question du logement, des sans papiers etc ..

Au premier tour, tous les votes doivent se porter sur les candidats issus du mouvement ouvrier, au deuxième sur celui qui restera.

Bien entendu nous savons tous que la candidate du PS, S. Royal, souhaite gérer en bonne bourgeoise les affaires du capitalisme français, mais la défaite de l’UMP Sarkozy, de l’UDF Bayrou serait un point d’appui pour la classe ouvrière et la jeunesse pour poursuivre le combat.



Combattre pour un logement pour tous, c’est combattre pour :

* Une mobilisation nationale contre le gouvernement, qu’il est de la responsabilité des organisations syndicales et politiques ouvrières d’organiser sans attendre

* Pour la réquisition partout des logements vacants, le gel des loyers, du travail et des salaires décents qui permettent de vivre

Cela implique donc aussi de combattre pour en finir avec le système du profit, avec le capitalisme qui détruit des couches de plus en plus larges de toute la société en les précipitant dans la misère.

Il faut nous organiser pour centraliser nos combats, pour mettre en place un gouvernement ouvrier sous le contrôle des travailleurs et de la jeunesse, qui s’attaque résolument au capitalisme pour satisfaire nos revendications.

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