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SMIC

Nicolas Maury

L'UMP SOUMET LE SMIC AU RÉGIME MINIMUM, PENDANT QUE LES ACTIONNAIRES SE RÉGALENT
réaction d'Alain Bocquet, Président du groupe des député-e-s communistes et républicains

SMIC
Au moment même où les actionnaires d'Arcelor, tirant partie des surenchères boursières de Mittal, voient la valeur de leur titre grimper de 49% par rapport au début de l'année et s'apprêtent à recevoir environ 8,5 milliards d'euros en cash, le gouvernement choisit de limiter la revalorisation du SMIC à un infime coup de pouce, tout juste supérieur de 0,25% au minimum légal. C'est là une nouvelle illustration du cynisme d'une majorité UMP qui, aux
ordres du MEDEF, ne cesse de favoriser le capital au détriment du travail.

D'un côté, la France devient un pays de bas salaires, reléguée au 14ème rang européen, avec la moitié des salariés gagnant moins de 1.450 euros mensuels nets, le salaire médian ayant reculé de 0,4% en 2004. De l'autre, les grandes entreprises accumulent les profits au bénéfice des placements financiers, les sociétés du CAC 40 distribuant à elles seules 30 milliards d'euros sous forme de dividendes ou de rachat d'actions en 2005, soit une hausse de 19% sur 2004.

Le véritable projet de la droite est de consolider ce système de spoliation des richesses créées par la collectivité. En prônant une " amélioration " du pouvoir d'achat des familles par l'augmentation du temps de travail ou par le développement de la participation et de l'actionnariat salarié, les prétendants de la droite à l'élection présidentielle entendent perpétuer un état d'injustice sociale où l'emploi reste mal payé, précaire, et sert de variable d'ajustement pour maximiser les profits. Plutôt que de contraindre les salariés aux heures supplémentaires ou de leur imposer des systèmes d'intéressement qui les privent de leurs droits à la protection sociale, il faut opter sans attendre pour une relance significative des salaires et des revenus.

Cela passe par le relèvement immédiat du SMIC à 1500 euros et la revalorisation des minima sociaux et des retraites, ainsi que par l'organisation d'un Grenelle des salaires pour engager un dépoussiérage de l'ensemble des grilles conventionnelles, y compris dans la fonction publique. La mise en œuvre de telles mesures permettrait de soutenir durablement la consommation des ménages, premier moteur de la croissance économique, et d'abonder en ressources précieuses les caisses des organismes sociaux.


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