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Fruits hors de prix

Nicolas Maury

La grande distribution rançonne consommateurs et petits producteurs

Fruits hors de prix
En pleine saison de production, les consommateurs constatent, effarés, les prix des tomates, pêches, nectarines ou autres fruits et légumes de saison dans leurs supermarchés.

L’essentiel de la vente de ces produits frais se fait au travers des centrales d’achat des grands circuits de distribution. Les dix premières centrales d’achat, en particulier celles appartenant aux grandes surfaces, contrôlent la quasi-totalité du marché de gros des fruits et légumes. Ce sont elles qui imposent leurs prix d’achat aux producteurs et qui ensuite fixent les prix de vente dans leurs propres magasins et même sur l’ensemble du marché de gros.

Leur politique consiste à acheter au prix le plus bas et à revendre au prix le plus haut. Les miracles de la libre concurrence, dont on nous vante les bienfaits, ont abouti au monopole d’un tout petit nombre de capitalistes, où l’on retrouve ceux qui possèdent les enseignes de la grande distribution. Les pratiques de ce cartel ont provoqué régulièrement des coups de colère des producteurs. Dernièrement, ce sont des producteurs de melons qui s’insurgeaient, dénonçant l’achat de leur production en dessous du prix de revient et la revente au prix fort auprès des consommateurs, avec des marges de 200, 300 voire 400% et plus. Et ces centrales d’achat imposent le plus souvent aux producteurs de prendre en charge les frais de stockage et de livraison jusqu’aux magasins... juste avant les rayons.

Des producteurs de pommes, de cerises et de tous les produits de saison ont maintes fois manifesté leur colère contre les grands groupes et l’organisation des marchés qu’ils imposent. Ce sont eux, par exemple, qui provoquent artificiellement des pénuries afin de faire monter les prix de vente. Ce sont eux encore qui inondent tout aussi artificiellement le marché pour faire baisser les prix d’achat aux producteurs.

Les conditions dans lesquelles se fixent les prix de vente des fruits et légumes aux consommateurs sont loin d’être transparentes. Ainsi l’organisme officiel des statistiques, l’Insee, chargé de suivre l’évolution des prix, ne rend pas publique cette information. Il se contente de publier l’évolution des prix à la production, et ce que les consommateurs consacrent à l’achat des fruits et légumes. Malgré cette opacité, les statistiques montrent que depuis 2004 il y a une hausse importante sur ce secteur, ce que les consommateurs vérifient quotidiennement.

L’augmentation des prix qu’ils ressentent durement aujourd’hui va enrichir les géants de la grande distribution, ceux qui ont le culot de faire des campagnes de publicité pour affirmer que, grâce à eux, les prix vont baisser. À Pâques, à la Trinité? Plus vraisemblablement à la saint-Glinglin!

Voir la campagne du PCF sur les fruits et légumes


Commentaires (2)
1. guy queytan le 18/08/2006 20:11
Bonsoir Nicolas

Bien sûr que le prix des fruits et légumes pose problême aux consommateurs en effet depuis l'arrivée de l'euro les prix se sont envolés et le pouvoir d'achat a fortement chuté !
Il aurait fallu prendre des mesures modératrices afin de corriger les effets pervers de l'arrivée de l'euro....le pire c'est que malgré cette inflation des prix galopante nos paysans souffrent et ne parviennent plus à vivre correctement de leur travail.
La France pays de tradition paysanne est en train de détruire les exploitations agricoles !
Fraternellement
GUY
2. océane le 22/08/2006 14:21
L'euro n'est pas un paramètre déterminant dans la flambée des prix à mon sens, seules les marges des intermédiaires sont OBSCENES et AMORALES.
Favorisons les ventes directes du consommateur au producteurs , les marchés solidaires comme il en existe à SALON, Entressen ou Istres qui favorisent tout le monde et participent au maintien de la qualité et du Gout.
Aux consommateurs de devenirs grands en se transformant en consom'acteurs et en réfléchissant un peu plus loin que le bout de leur nez!
La solution ne serait-elle pas dans la responsabilisation de chaque consommateur?
Favorisons l'économie locale, les petits producteurs!
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