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Réforme portuaire: Toujours pas de motifs économiques !

Nicolas Maury

En frappant d’illégalité la grève dans laquelle les agents du Port autonome de Marseille (PAM) étaient engagés, le jugement rendu vendredi dernier par le tribunal de grande instance (TIG) n’a pas amputé la détermination de ces agents

Réforme portuaire: Toujours pas de motifs économiques !
Pascal Galéoté, le secrétaire général de leur syndicat CGT, l’avait annoncé dès le soir d’un verdict qui conclut à « un problème de cohérence entre les préavis et les modalités d’action ». « Nous allons, annonçait-il, déposer un nouveau préavis en veillant à ce qu’il soit conforme à la réglementation. » C’est chose faite : une grève de 24 heures reconductible est annoncée, pour la période du 14 au 21 mai. Avec d’ici là, une autre grève, nationale celle-là, qui se déroulera après-demain, vendredi 9 mai, sur l’ensemble des ports autonomes du territoire, à l’appel de la fédération CGT des Ports et Docks.

Ce sera donc la deuxième grève de ce type contre la loi dite de développement portuaire. La première était intervenue le 24 avril et avait été marquée par une forte mobilisation des agents concernés, accompagnée, notamment à Marseille, d’une mobilisation non moins massive des dockers. Prolongée depuis, dans les différents sites, par des actions ponctuelles quasi quotidiennes dont celles de Marseille que le TGI a déclaré illégales.

Aucune garantie quant au statut des agents

Faut-il que l’inquiétude soit grande pour que l’ouvrage soit ainsi remis sur le métier. Et il en faudra plus que l’affirmation du directeur du PAM Guy Janin, lundi, lors d’une conférence de presse, selon laquelle « nous ne laisserons personne sur le bord de la route », pour rassurer grutiers, portiqueurs et autres personnels transférables à des opérateurs privés dans le cadre de la réforme. « Nous n’avons à ce jour, aucune garantie quant à notre statut futur », dénonce en effet Pascal Galéoté.

Les salariés transférés conserveront-ils leur convention collective actuelle ou seront-ils assujettis à celle de leur nouvelle entreprise ? Parmi celles-ci, on pourrait bien compter CMA CGM et Véolia déjà présents dans l’espace portuaire pour gérer en partenariat les installations ferroviaires.

Pas plus qu’ils n’ont apporté d’éclairage sur la situation future des personnels, les propos de Guy Janin n’ont pas apporté le moindre argument donnant justification économique de la réforme engagée. On saura seulement que les outillages seront vendus après estimation par « un expert indépendant », et que le statut des agents serait l’objet des négociations nationales qui se déroulent jusqu’au 31 octobre, en vue de la conclusion d’un « accord cadre ».


Commentaires (2)
1. impots-utiles.com le 10/05/2008 21:14
il serait peut etre aussi interessant d'instaurer (enfin) un service minimum dans l'éducation nationale , vous ne croyez pas?

http://www.impots-utiles.com/education-nationale-il-faut-un-vrai-service-minimum.php
2. Nicolas Maury le 11/05/2008 03:04
NON
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