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Amnistie

Nicolas Maury

Amnistie pour les manifestants anti-CPE

Amnistie
Le 14 juillet est aussi le jour des grâces collectives signées par le président de la République.
Les jeunes manifestants anti-CPE, arrêtés lors des mobilisations de mars-avril, et frappés depuis de lourdes peines, en bénéficieront-ils?
L’heure est venue de répondre à cette demande d’élémentaire justice. Une telle mesure de clémence serait pertinente.

Les faits sont connus. Au plus fort de la mobilisation anti-CPE, alors que le pou­voir (UMP_UDF) s’acharne encore à maintenir un texte qu’il va devoir jeter aux oubliettes de l’histoire quelques semaines plus tard, le gouvernement, ministre de l’In­térieur en tête, décide d’utiliser la répression policière et judiciaire comme une arme de dissuasion massive contre les jeunes engagés dans le mouvement. L’espoir de briser l’élan de contestation qui gagne le pays motive les gouver­nants. Toutes les tentatives d’intimida­tion sont utilisées. Elles visent systémati­quement les jeunes. Bien qu’aucun bilan officiel n’ait jamais été complètement établi, les chiffres disponibles montrent qu’en quelques semaines au moins qua­tre mille personnes vont être interpellées, plus de six cents seront traduites en jus­tice, certains relaxés, beaucoup lourde­ment condamnés, notamment parmi ceux qui sont jugés en comparution immédiate. Plusieurs dizaines iront même en prison, certains s’y trouvant toujours. Des dizaines de procès sont encore prévus. Les audiences pourraient s’étaler jusqu’à l’automne.

Ce qui frappe, plus encore aujourd’hui qu’hier, c’est l’arbitraire qui a présidé à cette vague de répression. Les faits éta­blis se recoupent. Les jeunes concernés ne sont pas des casseurs. Ils participaient à un mouvement revendicatif massif, dont la légitimité a été largement établie. La disproportion des peines prononcées, sur la foi d’uniques témoignages poli­ciers dans la plupart des cas, est très souvent flagrante. Certaines séances de comparution immédiate ont fait de la justice d’abattage, à un moment où les injonctions gouvernementales appelaient ouvertement à manier le bâton. Certains jeunes ont alors renoncé à leur droit d’appel, acceptant de fait leurs condam­nations.

Au-delà de la grâce présidentielle, qui lèverait immédiatement l’exécution des peines prononcées et enverrait un signe fort à la jeunesse du pays, une loi d’am­nistie, dont les parlementaires commu­nistes ont déjà déposé le projet, est nécessaire. Elle stopperait les procédures toujours en cours et libérerait les jeunes concernés de l’épée de Damoclès qui plane au dessus de leur tête. Elle efface­rait toutes les peines prononcées. À l’in­verse, sans elle, des jeunes verraient leur vie marquée à jamais, et leur avenir pro­fessionnel entravé, ce qui serait un com­ble pour ceux dont le combat visait pré­cisément à préserver leur droit au travail.

Jacques Chirac doit prononcer la grâce des jeunes anti-CPE, donner le signal d’une amnistie générale concernant tou­tes les peines prononcées ou encore en cours !


Commentaires (1)
1. guy queytan le 15/07/2006 20:28
Bonsoir Nicolas

Aprés l'amnistie de Guy DRUT une mesure de grâce en direction de ces jeunes qui ont défendus leurs droits me parait être un minimum !
Fraternellement
Guy
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