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Le cadeau de Sarko : 13 milliards pour les riches

Bruno CADEZ

Pudiquement, François Fillon a baptisé cela « choc fiscal ». En réalité, les premières mesures fiscales que le Premier ministre promet de prendre dès cet été en cas de résultat positif aux législatives ressemblent à une grande tape fraternelle dans le dos des plus riches

Le cadeau de Sarko : 13 milliards pour les riches
L’accent a ainsi pu être mis sur quelques dispositions, comme la suppression des droits de succession ou encore la déduction d’intérêts pour certains prêts immobiliers. L’opération médiatique ayant pour objectif de faire croire que tout le monde bénéficiera de décisions qui ne concerneront en fait que les fortunés et les plus haut revenus.
Ce n’est pas pour les comptes en banque de monsieur ou madame tout le monde que sont destinés en effet le bouclier fiscal, l’exonération de l’Impôt sur la fortune des sommes investies dans les PME ou encore la suppression ou la suppression des droits de succession. Nous le verrons dans ces pages, ces mesures favorisent les plus hauts patrimoine et vont priver le pays de moyens utiles pour l’économie, les écoles, les hôpitaux, etc… Comme l’explique Vincent Drezet, secrétaire national du Syndicat national unifié des impôts, « le bouclier à 50 %, plus la modification de l’ISF et les successions, auxquelles il faut ajouter la défiscalisation des heures supplémentaires, et la déduction des intérêt d’emprunt, vont coûter pas loin de 13 milliards d’euros ».

Cette générosité envers ceux de « la haute » accentue une orientation mise en œuvre toutes ces dernières années. « Avec l’application de la loi de finances pour 2007, 10 % des ménages les plus aisés se voient offrir un cadeau fiscal d’un milliard d’euros par le gouvernement » fait ainsi remarquer la CGT Nord-Pas-de-Calais dans un document réclamant « une réforme en profondeur de la fiscalité ». « Baisse du nombre de tranches de l’impôt sur le revenu, mise en place du bouclier fiscal, baisse de la fiscalité du patrimoine, exonérations patronales sans précédent (65 milliards d’euros en 2005, les cadeaux financiers n’ont pas manqué depuis 2002, contribuant à aggraver les inégalités et à asphyxier notre économie » dénoncent pour leur part les députés communistes. Ceux-ci rappellent qu’en 20 ans, les cadeaux fiscaux aux entreprises ont représenté 450 milliards d’euros, tandis que la majorité des citoyens se voyaient imposer des hausses de la CSG, de la taxe d’habitation, de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, ou encore des hausses sur le prix des tabacs.

Notre système fiscal repose sur une flagrante inégalité, car l’essentiel des contributions repose désormais en effet sur les plus modestes. On peut évoquer l’exemple de la TVA, qui touche indistinctement le riche et le pauvre, et que Nicolas Sarkozy pourrait décider d’augmenter, afin de financer certains secteurs de la protection sociale, pendant les entreprises se verraient encore accorder de nouvelles exonérations. S’il est un complexe dont la droite s’est volontiers débarrassée, c’est bien celle d’être le parti des riches.



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