Des snipers et des lasers sont braqués sur l'ambassade du Brésil et son personnel, a annoncé à la presse locale le président déchu.

La plate-forme a été mise en place jeudi soir et des soldats utilisent des jumelles pour observer les mouvements à l'intérieur de l'ambassade, selon M. Zelaya.

Les personnes qui se trouvent dans l'ambassade ont été effrayées par la présence des soldats, a affirmé José Luis Galdamez, journaliste de la radio locale Globo qui accompagne M. Zelaya dans l'ambassade. L'ambassade abriterait une soixantaine de personnes, dont des proches de M. Zelaya, des journalistes et des membres de personnel.

Parallèlement, dans une déclaration publiée vendredi par l'ambassade du Honduras au Nicaragua, les partisans de M. Zelaya ont dénoncé le "harcèlement" subi par les personnes coincées dans l'ambassade.

Selon les partisans du président déchu, le siège militaire de l'ambassade du Brésil se poursuit et l'armée a interdit la livraison de conserves ainsi que l'entrée dans le bâtiment du personnel de nettoyage.

Le 27 septembre, le gouvernement de facto du Honduras avait adressé un ultimatum de dix jours au gouvernement brésilien, lui demandant de définir la situation migratoire de M. Zelaya ou de le livrer au gouvernement de facto, ce qui a été rejeté par Brasilia.

Assassinat de deux membres de la résistance hondurienne

La résistance hondurienne et des organisations des droits de l’Homme ont condamné l’assassinat de Mario Contreras, enseignant, sous-directeur de l’institut Abelardo Fortin, et d’Antonio Leiva, dirigeant indien. Ces deux membres de la résistance ont trouvé la mort dans des circonstances qui laissent supposer un assassinat sur commande.

Selon le rapport préliminaire du Comité des familles des détenus et des disparus au Honduras (COFADEH), l’enseignant se trouvait à 100 mètres de chez lui, lorsque deux inconnus se déplaçant à moto lui ont tiré deux balles dans la tête. Transporté dans un hôpital, il est décédé quelques minutes plus tard, rapporte TeleSUR.

Le Centre pour la prévention, le traitement et la rééducation des victimes de la torture et leurs familles (CPTRT) a affirmé que « selon le témoignage de proches, Contreras a été vraisemblablement exécuté par des tueurs à gage, du fait qu’aucun objet personnel n’a été dérobé à la victime, ce qui écarte pour l’instant la thèse du vol ».

Le corps d’un autre résistant, Antonio Leiva, dirigeant indien de la région de Santa Barbara, dans l’ouest du pays, a été retrouvé sans vie. Selon des déclarations de ses proches, il a été enlevé dans la matinée et son corps a été retrouvé dans l’après-midi dans un village voisin.

La présidente du COFADEH, Berta Oliva, a également dénoncée auprès de la presse internationale les menaces de mort anonymes adressées à plusieurs dirigeants de l’opposition, indiquant que les membres de l’organisation craignaient pour leur sécurité personnelle.

Parmi les personnes menacées, le Comité a cité le candidat présidentiel Carlos Reyes, le leader paysan Rafael Alegria, le dirigeant ouvrier Juan Barahona, la député de gauche Silvia Ayala et le militant des droits de l’Homme Andrés Pavon.