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Parti communiste libanais : analyse des points les plus importants concernant la situation politiques et socio-économique internationale et arabe, en plus des développements de la situation intérieure libanaise


Parti Communiste Libanais : situation politiques et socio-économique internationale
• Les derniers développements de la crise capitaliste aux Etats-Unis.
• Les développements les plus importants en Amérique latine et en Afrique.
• L’Union européenne et les lutes ouvrières.
• Le Moyen Orient entre le mémorandum de Robert Gates et les manœuvres militaires iraniennes.
• Le Monde arabe : De la Palestine à l’Irak
• Le Liban : Entre le marteau des menaces israéliennes et l’enclume de l’immixtion étasunienne.
• La crise socio-économique et l’incapacité gouvernementale.

I. Les derniers développements de la crise aux Etats-Unis

Malgré l’optimisme qui avait filtré dans le rapport de l’ONU (fin 2009) à propos de « changements concrets » et de « taux de croissance prévus » (2,2% pour les Etats-Unis et 8,8% pour la Chine) durant le premier trimestre de l’année en cours, et malgré la publication de quelques études évoquant le premier pas vers la sortie, les indices retenus pour parler d’un essor économique sont plutôt mensongers.
En effet, le taux de chômage poursuit son escalade effrénée, et le nombre des entreprises et des banques qui ont recours au dépôt de bilan ne cesse d’augmenter : on a recensé, pour le seul mois de mars. 185 000 entreprises étasuniennes (allant de 20 à 1000 salariés) qui avaient eu recours à un dépôt de leur bilan ; par contre, on n’a enregistré aucun pas en avant en ce qui concerne la création de nouveaux postes dans le secteur privé. Ce qui veut dire que personne ne peut préciser quand et si les difficultés actuelles prendraient fin… d’ailleurs, si certains trouvent dans le léger rétablissement du dollar un indice positif, il n’en reste pas moins que les scandales financiers, dont celui de la société « Goldman Sachs » avec la société « American International Group (AIG), laissent présager des jours difficiles pour l’économie étasunienne. AIG est la première dans le monde des assurances et des services financiers. elle est en contact avec 74 millions de clients dans 130 pays ; cependant, ses difficultés sont bien connues et l’aide de 180 milliards de dollars, dispensée par l’Etat fédéral américain sous les conseils de « Goldman Sachs », ne fut pas d’un grand secours, ce qui dessine un grand point d’interrogation sur ce qui pourrait se passer aux Etats-Unis et, même, dans le monde si AIG venait à chuter…
Ajoutons à cette situation, déjà explosive, le fait que Washington continue à dépenser des centaines de milliards de dollars afin d’asseoir sa domination sur la planète, au lieu de les placer pour résoudre une partie des problèmes sociaux existants, dont le plus important est la pauvreté : 50 millions (soit 16%) sont au-dessous du seuil de pauvreté et 50 autres millions n’ont aucune sécurité sociale (ce chiffre a augmenté de 4 millions durant les deux dernières années).
Mais la nouvelle administration, présidée par B. Obama, n’a pas tenté de sortir hors de la ligne tracée par G. W. Bush. Bien au contraire, elle continue à élargir l’étendue de ses agressions, mais aussi à construire de nouvelles bases militaires, parce que les bases sont le fondement de l’impérialisme que les Etats-Unis tentent de maintenir afin de mieux exploiter les richesses que recèle notre planète.
Telle fut la tendance qui prévalut durant « le Sommet sur la sécurité nucléaire » et qui est contenue dans le nouveau programme de l’OTAN.

II. Les développements les plus importants en Amérique latine et en Afrique

1.L’Amérique latine

L’offensive menée par Washington contre certains pays de l’Amérique latine s’est accentuée, notamment à la suite du sommet de Cancon, qui avait pris la décision d’approfondir l’union politique, sociale et économique face aux projets des Etats-Unis.
Ainsi, au moment où les principaux Etats de l’Amérique latine tentent de bien préparer le sommet de Caracas (2011) sur la base de programmes visant des réformes essentielles revêtant, essentiellement, des aspects sociaux visant à atténuer l’acuité de l’instabilité économique et de la pauvreté qui en découlerait (9 millions de nouveaux pauvres furent « recensés » par la Commission économique pour la région Amérique latine-Caraïbes), les Etats-Unis œuvrent, quant à eux, dans le sens de créer de nouvelles conditions politiques et militaires dans certains pays de la région. Leur but est de reprendre en main les richesses pétrolières et autres, en plus des quantités d’eau immenses trouvées au Brésil et dans les pays frontaliers (Argentine, Paraguay, Uruguay), et qui s’élèvent à plus de 45 kilomètres cube.
Ces nouvelles conditions peuvent se résumer ainsi :
•L’ouverture d’une seconde base, maritime cette fois, au Honduras, au Nord de la région Gracias a Dios, sous le prétexte de la lutte contre le commerce de la drogue. L’ambassadeur des Etats-Unis dans ce pays a loué les putschistes ; et, tandis que Barak Obama s’est rétracté sur le point concernant le retour du président Zelaya, les assassinats et les mouvements de troupes augmentent au Nord du pays ; ils visent à mettre fin aux revendications des paysans.
•Les négociations avec le Brésil visant à créer une base militaire près de Rio de Janeiro ; en même temps, on note l’augmentation des tentatives visant à empêcher la candidate du président Lula Da Silva d’être élue à la tête du pays.
•La poursuite de la politique de conspiration contre Cuba, surtout que Barak Obama s’est rétracté sur l’engagement qu’il avait pris, durant sa campagne électorale, de lever le blocus contre l’île. On dit, d’ailleurs, que 300 députés étasuniens avaient touché plus de 29 millions de dollars, depuis 2004, pour empêcher la levée du blocus, parmi eux 53 appartenant au parti républicain.

2.L’Afrique
Le continent africain est soumis, aujourd’hui, à un nouveau mode de pillage, en plus de l’extension de la faim, de la corruption et des maladies de toutes sortes.
Ce nouveau mode de pillage, commencé il y a deux ans, est représenté par les opérations de mainmise par quelques sociétés transnationales (étasuniennes, surtout, mais aussi coréennes du Sud) sur des surface immenses de terrains agricoles. Des contrats s’élevant, dit-on, à des milliards de dollars ont abouti à chasser un grand nombre de petits agriculteurs, mais aussi à approfondir encore plus le processus de marginalisation de quelques nouveaux millions de personnes. Les exemples sont bien visibles à Madagascar (où cette politique a commencé en 2008), mais aussi au Mozambique…
De plus, il est à noter que la situation politique dans plus d’un pays est en détérioration continue : les guerres civiles s’exacerbent ; les problèmes s’élargissent dans les pays pétroliers, au Nigéria notamment… Sans oublier la marginalisation économique, la récession et l’augmentation des nombres de miséreux.

III. L’Union européenne et les luttes ouvrières

La situation générale de l’Union européenne est, elle aussi, en régression, suite aux politiques économiques et financières des dirigeants de l’Union. Ces politiques ont abouti à l’immixtion du Fonds monétaire international (FMI) dans la recherche d’une « solution » aux problèmes de la Grèce dont le gouvernement poursuit sa politique d’endettement à des taux élevés (les derniers bons de trésor mis en vente ont rapporté la somme d’un milliard et demi à un taux de 4,65% pour trois mois seulement).
Les décisions prises par le gouvernement grec sont très dangereuses pour ce pays, surtout qu’elles visent à faire payer aux masses populaires le prix des politiques erronées ; ce qui a déclenché un mouvement de grèves qui, les 21-22 avril, ont abouti à paralyser tout le pays : des centaines de milliers d’ouvriers et d’employés ont manifesté leur colère, les usines et les entreprises ont fermé… même le port du Pirée fut bloqué, suite à la décision de la centrale syndicale « PAME » et avec l’aval du Parti Communiste grec.
Rappelons que cette situation n’est pas unique dans les pays de l’UE ; ce qui pousse à se demander si la décision de faire intervenir le FMI en Grèce ne sera pas le prélude d’une politique qui se poursuivra en Italie, en Espagne, au Portugal et, même, en France qui vit de graves problèmes, surtout sur le plan de la recrudescence du chômage (un million de chômeurs se sont vus privés de leurs indemnités, à la fin du mois de mars)..
Pendant ce temps, l’Euro continue à baisser vis-à-vis du dollar, créant un déséquilibre assez important dans la balance économique européenne. Le chômage, réel et camouflé, augmente, de même que les difficultés de la vie. Par contre, le banques continuent à amasser de l’argent et à offrir des millions d’euros en « cadeaux » à leurs grands administrateurs, et les vendeurs de canons se voient invités à planifier la politique « militaire » de l’UE, sous prétexte d’améliorer l’économie et de créer de nouveaux postes de travail !!!
Cette dernière décision est très dangereuse pour les peuples européens, parce qu’elle va à l’encontre des statuts de l’UE ; elle l’est davantage pour les peuples arabes, vu qu’elle stipule une plus grande participation de la part d’Israël, grand partenaire dans le programme de « recherches » militaires, tant à travers les université israéliennes que par le biais des sociétés israéliennes de production d’armes, y compris celles qui produisent les armes et les technologies ayant été utilisées par le gouvernement de Netanyahu contre la population palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza (Israël participe à 12 des 58 projets, dits « de recherche sur la sécurité » et financés par l’UE).

IV. Le Moyen Orient entre le mémorandum de Robert Gates et les manœuvres iraniennes

Quant à la situation au Moyen Orient, elle va de mal en pire.
En plus de l’escalade en Afghanistan et au Pakistan, le « problème iranien » a constitué un point très chaud durant les quelques dernières semaines. Les Etats-Unis, qui n’ont pas encore « avalé » l’échec cuisant de leur tentative de profiter du soulèvement populaire pour s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Iran, tentent, à nouveau, de prendre des sanctions économiques et politiques contre ce pays. Le but n’est nullement le nucléaire iranien mais, plutôt, l’Irak et l’Afghanistan, où Washington pensait pouvoir user de l’influence iranienne pour améliorer sa situation dans ces deux pays, ainsi que la région arabe du Golfe où l’influence iranienne grandit, faisant de l’ombre à la présence des troupes de Washington qui ne peut accepter aucune concurrence à proximité des gisements de pétrole et de gaz.
A la lumière de cette lecture de la situation, les positions des Etats-Unis deviennent plus claires, surtout celles contenues dans le mémorandum « secret » de Robert Gates qui préconise, en plus des sanctions économiques, des mesures militaires pouvant, le cas échéant, faire face à la menace iranienne, si le gouvernement d’Ahmadi Nejjad persistait dans sa politique.
La même information fut reprise, quelques jours plus tard (le 19 avril), par la CNN qui cita « des sources bien informées » dans l’administration de Barak Obama. Selon ces sources, le haut commandement militaire œuvrait, de pair avec le Pentagone, à mettre au point des plans militaires nouveaux dont le but est de pouvoir asséner un coup aux positions stratégiques iraniennes, au cas où le président Obama décidait la guerre.
Ces « divulgations » sur une possible guerre en Irak furent accompagnées par une vaste campagne menée, conjointement, par Washington et Tel Aviv ; selon ces deux capitales, la situation au Liban serait « explosive », sous prétexte que la Syrie et l’Iran aurait pourvu le Hezbollah de missiles « Skud »… Et, n’oublions pas, dans ce sens, les positions déclarées du président étasunien lors du « Sommet sur le nucléaire » : il ne fut question que du danger iranien ; par contre, rien n’a été dit à propos de la possession par Israël de la bombe atomique, ce qui constitue une menace constante pour toute la région arabe et moyen orientale.
Dans cette perspective, les manœuvres iraniennes dans le Golfe (troisième semaine d’avril) ne manquent pas d’attirer l’attention sur le sérieux des menaces faites par Washington, surtout si nous prenons en considération l’intérêt des leaders d’Israël de mettre le feu aux poudres sur plus d’un front. Cet intérêt exprimé dans l’escalade verbale qui marqua les discours politiques selon lesquels Israël est menacé de disparaître si le « monde libre » ne l’aide à liquider les dangers qui la menacent, dont, en premier lieu, l’Iran et la Résistance islamique.

V. Le monde arabe de la Palestine à l’Irak

1.La Palestine occupée
Nous commençons, d’abord, par les territoires palestiniens occupés où Israël ne se contente plus de construire de nouvelles colonies ou d’empêcher un grand nombre de Palestiniens du droit de retour dans leurs villes, en particulier dans Al Qods. En effet, un plan nouveau est mis, aujourd’hui, en exécution : le « transfert » de plus de 70 000 personnes loin de la Cisjordanie. Le prétexte avancé : ce sont des « illégaux » dans leur propre pays, puisqu’ils ne détiennent pas de laissez-passer israéliens.
Ce plan vise, non seulement à se débarrasser des quelques 30 000 habitants de Gaza qui travaillent en Cisjordanie, mais surtout de chasser plus de 40 000 Palestiniens de la Cisjordanie et d’Al Qods de continuer à vivre chez eux et dans la patrie de leurs ancêtres, sous prétexte que « leurs papiers ne sont pas en règle ».
Ces mesures concernant le « transfert » se rencontrent avec d’autres, semblables, en Europe : l’Allemagne, par exemple, vient de publier un arrêté selon lequel la nationalité allemande sera retirée de plusieurs milliers de Palestiniens détenteurs de passeports ; de même, l’UNRWA a déclaré que la carte de « réfugié » sera retirée de tout Palestinien détenteur d’une seconde nationalité.
Ces mesures israéliennes, ajoutées à celles de l’UNRWA et de l’Allemagne, constituent la base d’une nouvelle campagne visant à se débarrasser d’un grand nombre de Palestiniens, à poursuivre le blocus contre Gaza et les mesures de violence contre la Cisjordanie, tandis que 19 mille citoyens palestiniens se trouvent dans les prisons israéliennes, dont 4 mille font, depuis plusieurs jours, la grève de la faim afin d’attirer l’attention du monde sur les violences psychologiques et corporelles qu’ils subissent dans leurs lieux de détention.

2.La Ligue arabe
Et, tandis qu’Israël menace de chasser des dizaines de milliers de Palestiniens, ajoutant à la première Nakba une autre tout aussi importante, le régime officiel arabe pousse les Palestiniens à aller de l’avant vers des négociations indirectes sans condition aucune. Il joue le leu des Etats-Unis, tant par les positions prises à l’égard de la poursuit par Israël de sa politique de colonisation que par le mutisme complet à l’égard des dernières mesures israéliennes concernant le transfert des 70 000 Palestiniens.
De plus, et selon des sources informées, certains régimes arabes poursuivent les pourparlers secrets visant à normaliser leurs relations politiques et économiques avec Tel Aviv ; d’autres sont allés jusqu’à envoyer des messages de félicitations au gouvernement israélien pour le soixante-deuxième anniversaire de la création d’Israël qui coïncide avec celui de la Nakba.

3.L’Irak
L’Irak, quant à lui, est toujours sans gouvernement, à cause de l’équilibre nouveau né des dernières élections législatives et de l’arrêt des pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran, ce qui a eu des répercussions négatives sur une réconciliation possible entre le président du Conseil sortant Maliki et son adversaire Allaoui.
Voilà pourquoi, nous assistons au retour de la tension et des explosions qui tuent et blessent des centaines de civils. De plus, et tandis que l’on fait un nouveau décompte des voix, des rumeurs circulent sur un possible changements d’alliances, notamment entre la Syrie et l’Arabie saoudite, notamment à propos de la présence de Allaoui à la tête du futur gouvernement.
Entre-temps, les analyses parlant de changements en ce qui concerne le retrait étasunien prévu en 2011 s’avèrent vraies. Barak Obama s’est rétracté, là aussi, sur les promesses faites dans son discours d’investiture, puisque ses dernières déclarations insistent sur les deux points suivants :
.Le retrait des troupes étasuniennes du centre et du sud de l’Irak permettrait de déployer de nouveaux contingents dans le nord de ce pays ainsi que dans d’autres parties du Moyen Orient.
.Le redéploiement de ces troupes pourrait réaliser trois objectifs en même temps : la consolidation des « succès » enregistrés dans la partie nord de l’Irak (à savoir l’influence grandissante de Washington parmi les Kurdes), la garantie pour les « amis » de Washington dans le Golfe que les Etats-Unis sont toujours là pour les aider face à l’Iran et, enfin, la poursuite de la guerre contre les groupes d’Al Qaeda, surtout à la suite du succès, partiel, de la dernière campagne qui avait visé certains dirigeants de cette organisation.
SI nous ajoutons à cette tendance politique ce qui a été dit dans la « Stratégie de défense nationale » étasunienne en ce qui concerne l’Irak (2008), surtout à propos de la nécessité pour Washington d’avoir de nouvelles bases militaires en Asie, surtout près des sources d’énergie et des routes de transport, nous ne manquons pas de conclure que les Etats-Unis ont l’intention (si leurs troupes peuvent résister) de rester en Irak bien au-delà de 2011, surtout que le traité militaire signé avec ce pays le permet.

VI. Le Liban : Entre le marteau des menaces israéliennes Et l’enclume de l’immixtion étasunienne

A la lumière de ce qui vient d’être dit et par suite de l’importance des facteurs régionaux, négatifs en général, dans la situation libanaise, le Liban vit dans une tension extrême due, en particulier, aux menaces israéliennes envenimées par l’immixtion de Washington dans les affaires intérieures du pays. Ajouter à cela le fait que les élections municipales, basées sur les mêmes principes qui avaient régi les législatives, il y a moins d’un an, vont produire de nouvelles divisions confessionnelles dans plus d’une ville libanaise.

1.L’escalade israélienne
La nouvelle escalade israélienne part de deux faits essentiels. Le premier est que les Etats-Unis ont besoin de l’Iran pour résoudre certains problèmes auxquels ils font face tant en Irak qu’en Afghanistan ; ce qui pousse à dire que l’enrichissement de l’uranium ne constitue ni le seul point de litige entre ces deux pays, ni, d’ailleurs, le point le plus important. Le second réside dans la volonté des chefs de guerre israéliens, tant au gouvernement que dans l’armée, de se venger de la défaite cuisante qui leur fut infligée par la Résistance en 2006.
Cette escalade se manifeste de différentes manières :
.La violation du territoire libanais dans la région de Abbassieh.
.Les bombes éclairantes tirées au-dessus de la région frontalière.
.Le survol, presque quotidien, du territoire libanais par l’aviation militaire israélienne.
Cependant, le fait le plus marquant de cette nouvelle escalade reste sans conteste la campagne menée, en même temps, par Tel Aviv et Washington à propos des soi-disant « nouveaux missiles SKUD » fournis par la Syrie (et l’Iran) au Hezbollah…
La campagne, en plus des objectifs politiques régionaux déjà cités, est en relation directe avec la découverte de nouveaux nids d’espions israéliens au Liban. Elle fut nourrie et dirigée par des journaux britanniques (Sunday times) et Koweitiens (Al Raii) ; le premier publia, au milieu du mois d’avril, des interviews avec des responsables israéliens menaçant la Syrie et le Liban de les « ramener à l’âge de pierre » et de « bombarder les stations d’énergie électrique, les tankers de carburant ainsi que les infrastructures stratégiques ».
Cependant, ce qui attire le plus l’attention dans cette campagne, c’est qu’elle provoqua au Liban le retour à la rengaine des armes du Hezbollah ; le dossier de ces armes fut même évoqué durant la réunion de la « Table du dialogue national » par certains ex amis d’Israël qui, se basant sur les menaces israéliennes, poussèrent le holà que le Hezbollah allait, comme en 2006, mener le Liban à la destruction ; ce qui nous pousse à rétorquer que ce ne sont pas les armes du Hezbollah et, avant lui, de la Résistance patriotique libanaise (communiste) qui furent à la base des agressions israéliennes contre le Liban, parce qu’en 1948, il n’y avait pas encore de mouvement de résistance et Israël avait perpétré le massacre du village de Houla (sur la frontière sud), pris les terres appartenant à 7 villages frontaliers après avoir chassé leurs habitants.
Et, si les déclarations de certains responsables israéliens ont essayé, vers la fin du mois d’avril, de minimiser les possibilités d’une nouvelle escalade, il n’en reste pas moins que les manœuvres sur les frontières avec le Liban se font de plus en plus fréquentes et les préparatifs à une guerre possible de plus en plus clairs. Et, si nous ajoutons à cette escalade les problèmes économiques et militaires dans lesquels Washington s’enlise de plus en plus, nous ne pouvons que nous poser les deux questions suivantes : les Etats-Unis tentent-ils d’ouvrir un nouveau front au Moyen Orient dans le but de détourner l’opinion de la crise économique ? Vont-ils, pour cela, recourir une fois de plus à une agression israélienne de grande envergure afin de reprendre en main toutes les ficelles, celles qu’ils ont perdues en Irak ou celles qu’ils veulent prendre à l’Iran, sans oublier la nécessité pour eux d’empêcher la Syrie de poursuivre la tentative de rapprochement entre l’Iran et la Turquie ?

2.L’immixtion flagrante des Etats-Unis
Ces deux questions démontrent que les Etats-Unis se cachent, généralement, derrière les motifs israéliens pour faire leur propre guerre contre le Liban et les autres pays arabes. Ce sont les Etats-Unis qui, en 1982 et 2006, ont dirigé l’agression israélienne contre le Liban ; ils ont fourni toujours à Israël ce dont il avait besoin pour garder sa supériorité militaire. D’ailleurs, l’ambassadrice des Etats-Unis au Liban mène une campagne active dans le but d’appliquer la clause contenue dans la résolution 1559 et concernant les armes de la Résistance nationale libanaise ;
Nous n’oublions pas, à ce propos, les déclarations « guerrières » de Hilary Clinton et ses mises en garde à la Syrie et à l’Iran contre « les conséquences négatives pouvant découler d’un changement dans l’équilibre des forces » entre le Hezbollah et Israël ! A cela, il faut ajouter les affirmations concernant l’engagement pris par Washington de préserver la sécurité de Tel Aviv, mais aussi les tentatives de voir de plus près la situation sur les frontières syro-libanaises : à cet égard, une délégation militaire étasunienne s’est « infiltré » sans permis du gouvernement libanais dans la zone frontalière de Masnaa.
Quant à l’ONU et à ses Forces intérimaires (FINUL), elles subissent des pressions de plus en plus fortes afin de se détourner de ce qui se passe du côté israélien et d’oublier les violations terrestres et aériennes contre le Liban, tandis que les porte-parole des Nations Unies insistent sur la configuration des frontières avec la Syrie et oublient que la « ligne bleue » n’est pas la frontière réelle entre le Liban et Israël, puisqu’il y a toujours le problème des fermes de Chebaa et des hauteurs de Kfarchouba, sans oublier le problème du vol de l’eau des fleuves frontaliers libanais au vu et au su des soldats de la FINUL.
Enfin, et en plus de ce qui a été dit, il est nécessaire d’attirer l’attention sur le rôle joué sans répit par l’ex ambassadeur étasunien Jeffrey Feltman, devenu l’adjoint de la ministre des Affaires étrangères Hilary Clinton, dans l’accord, dit « de sécurité » et dévoilé dernièrement, qui donne aux Etats-Unis le « droit » d’écoute de toutes les communications, téléphoniques et autres, partant du Liban ou que ce pays reçoit…

3.Les élections municipales
Les élections municipales durent tout le mois de mai et se font, comme le mentionne le bulletin précédent, suivant une loi arriérée que toutes les factions de la bourgeoisie au pouvoir a défendue afin de se partager, là aussi et à la suite des législatives de 2009, le gâteau et de garder leur hégémonie.
Le meilleur qualificatif que l’on peut donner à ces élections est qu’elles sont « surréalistes » : dans certaines villes, des ententes se sont formées entre le Hezbollah (proche de l’Iran), les Forces libanaises (proches des Etats-Unis et d’Israël) et le Courant patriotique libre de Michel Aoun) ; sans oublier les mariages électoraux entre le Courant du « Futur » (formé par le président du conseil Hariri et proche de l’Arabie saoudite) avec le Hezbollah, le mouvement AMAL, ou ceux faits entre le Parti socialiste (Walid Joumblatt) et le Parti nationaliste syrien (proche de la Syrie)…

Quant aux forces de gauche, y compris les Communistes, elles ont focalisé leur action sur ce qui suit :
.Insister sur l’importance de la décentralisation et du développement équilibré entre les régions, surtout le Sud où il ne peut y avoir de véritable résistance à l’ennemi israélien sans appui donné aux revendications populaires dans cette région.
.Donner la priorité aux « mains propres » dans le choix des candidats.
.Donner de l’importance à la mise en place d’un plan visant le changement de la loi dans un sens plus démocratique, notamment en ce qui concerne la représentation des jeunes au sein des conseils municipaux.
.Œuvrer pour la mise en exécution de la décentralisation administrative et économique.

4.La crise socio-économique
L’étude de la situation socio-économique sera centrée sur les indices publiés durant le mois d’avril et tournant autour de quatre points :

4.a. Les impôts indirects
Les dernières statistiques disent que les rentrées des impôts et des taxes sur les salaires (2,76%) constituent la moitié de ce que paient les banques, les sociétés d’assurance et les grandes sociétés étrangères (5,75%). En d’autres termes, les taxes sur la consommation, dont la TVA (22,7% des rentrées de l’Etat), sont payées par les seules masses populaires, tandis que les banques et les grandes sociétés en sont exemptées.
Voilà pourquoi, dans son communiqué adressé à la classe ouvrière libanaise, le Parti Communiste libanais a réaffirmé que les revendications des Communistes, à savoir la réforme du système des impôts et le renforcement de la croissance, doivent avoir la priorité dans les luttes à venir. De plus, il a insisté sur la nécessité d’augmenter l’impôt sur les fortunes et sur les salaires élevés, sans oublier la majoration du SMIG à un million de livres (500 euros) comme premier pas vers la correction des inégalités sur ce plan.

4.b. corruption
Les scandales sur ce point sont de plus en plus nombreux, depuis celui du sésame avarié jusqu’à celui des médicaments, en passant par les cargaisons de blé et de maïs avariées… Et ceci n’est pas étrange, vu qu’un gouvernement corrompu ne peut que produire de la corruption. C’est pourquoi le PCL insiste sur l’importance primordiale de voter une loi sur l’alimentation permettant la formation d’un organisme national indépendant qui garantirait un minimum de sécurité dans ce domaine et, aussi, la possibilité de poursuivre en justice les responsables des actes nuisant à la santé des Libanais.

4.c. valeur des bons de trésor et la dette publique
La valeur des bons de trésor, mis en circulation jusqu’à la fin de 2009, a atteint les 70 400 milliards de livres libanaises (soit 46,7 milliards de dollars). Ils se divisent en des bons en livres libanaises, atteignant 43758 milliards (soit 62% de la valeur globale), et d’autres en monnaies étrangères, atteignant 17 milliards et 700 millions de dollars (38%).

L’échéance des bons en livres libanaises se répartissent sur la période 2010-2014 (5 ans), tandis que la dette en monnaies étrangères est retardée jusqu’en 2024. Il faut dire que la valeur de la dette, telle qu’elle est publiée, ne prend pas en considération les intérêts, parce qu’alors la dette s’élèvera à 44577 milliards de livres, plus 18 milliards de dollars.
Ces bons sont répartis entre deux parties essentielles : la Banque du Liban (Banque centrale) et les banques libanaises qui en détiennent 62,2%. Ainsi, le peuple sue sang et eau pour payer des impôts de plus en plus élevés, qui vont dans les poches des riches, en particulier les propriétaires des banques et ceux qui les protègent dans les hautes sphères du système confessionnaliste libanais.
Il faudra ajouter que l’ensemble des intérêts payés en ce qui concerne la dette publique a atteint en vingt ans, entre 1993 et 2009, 65636 milliards de livres, c’est-à-dire la valeur de 85,2% de la dette publique contractée. Le gouvernement se prépare à mettre en circulation de nouveaux bons de trésor ; les banques vont les rafler , comme d’habitude, et gagner des sommes mirobolantes, au dépens de la classe ouvrière et des salariés.

4.d.Le Budget de 2010-05-15
Après un retard de plus de deux mois et demi sur la date maximale proposée par le nouveau gouvernement pour présenter le projet de son Budget, la ministre des finances a envoyé ce projet devant le parlement.
Le titre général de ce projet est qu’il ouvre, large, la voie devant les privatisations.
Il paraît que les représentant de la grande bourgeoisie se sont entendus entre eux pour faciliter le vote de ce Budget, tout en y supprimant temporairement et jusqu’à l’an prochain, la majoration (à 12%, puis à 15%) de la TVA. Cependant, ils ont tous convenu de mettre en exécution les projets de privatisation des services publics, sans pour autant préciser ni les aspects de ces privatisations, ni leur impact sur le projet du Budget en tant que tel ; ce qui fut seulement dit, c’est que les dépenses prévues s’élèveraient à 2816 milliards de livres, chiffre qui ne manquerait pas de poser, selon l’équipe du président du Conseil Saad Hariri, la nécessité de choisir entre l’augmentation de la TVA ou les privatisations.

Ces faits posent un grand nombre de points d’interrogation en ce qui concerne les objectifs réels derrière la proposition d’augmenter la TVA, rapidement remplacée par celle concernant les privatisations.
Il est possible que, pour l’équipe du gouvernement, ces privatisations soient la seule issue possible à « la crise » du surplus de liquidités en livres libanaises et dont le montant serait de 13 milliards de dollars accumulés dans les caisses des banques. D’ailleurs, une autre question se pose : pourquoi privatiser maintenant, surtout que les intérêts de la dette publique passibles d’être réclamées en 2010 s’élève à 453 milliards de livres seulement (quelques 3 milliards de dollars) ?

BEYROUTH, LE 30 AVRIL 2010

Le Comité des relations internationales
Du Parti Communiste libanais

Nicolas Maury
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