Les partisans du changement et de la Responsabilité martiniquaise ne peuvent que se réjouir des résultats des différents votes intervenus à l’occasion de la récente réunion du Congrès des élus martiniquais. Chaque participant a pu s’exprimer en toute liberté et chacune des propositions présentées par Claude Lise a été votée en toute connaissance de cause, de la manière la plus démocratique qui soit. De même que nul ne peut nier la légitimité du Congrès, nul, à moins qu’il ne soit un mystificateur, ne peut affirmer que les textes votés ne reflètent pas la volonté et les aspirations du peuple martiniquais.

Certes, ceux qui ont voté contre telle ou telle proposition ou se sont abstenus ont droit au respect de leurs opinions. Mais il va de soi que dans le combat politique et idéologique qui ne peut aller qu’en
s’intensifiant désormais, chacun devra se déterminer clairement, choisir son camp et le bon. Les choses sont claires: ou bien on est pour le statu quo, ou bien on est pour l’évolution institutionnelle,
étant entendu que l’option indépendantiste n’est pas à l’ordre du jour.

Les Martiniquais, grâce à la télévision ont pu voir ceux qui ont fait le choix du changement et ceux qui préfèrent l’immobilisme ou préconisent des solutions irréalistes, des mesures dilatoires et démagogiques, tout en brandissant l’arme de la peur. Ils ont découvert la connivence objective entre des hommes et des femmes de droite jouant leur rôle traditionnel de défenseurs d’un système départemental condamné par l’Histoire et des hommes et des femmes de “gauche”, soi-disant autonomistes mais farouchement opposés à l’Autonomie préconisée par la majorité des Conseils général et régional réunis en congrès. Serge Letchimy, tout en prétendant vouloir “tendre la main” à cette majorité, n’a pas hésité à dégainer l’arme de la peur, annonçant par anticipation l’échec du référendum à venir, manière de laisser entendre qu’il ne fera rien pour contribuer à la victoire des partisans de l’évolution statutaire dans le cadre de l’article 74 de la Constitution française.

Ses arguments, c’est- à- dire ceux du “PPM nouveau”, ont été exposés dans un document écrit intitulé “Motion pour un consensus global en vue du processus d’accès à l’Autonomie”. Oubliant le honteux moratoire sur la question statutaire décrété par Césaire en 1981, suite à l’élection de Mitterrand, les auteurs de la motion présentent le PPM comme “Parti historique de l’émancipation du peuple martiniquais”, manière de dire que les partisans de l’Autonomie dans le cadre de l’article 74 sont des imposteurs, car ils n’ont pas été bénis par saint Aimé Césaire. Letchimy, Conconne et consorts, prétendent exiger et obtenir de Nicolas Sarkozy une modification de la Constitution pour la seule Martinique afin que soit gravée dans le marbre la possibilité d’une “autonomie constitutionnelle”, dans le cadre d’un article spécifique. Ils proposent, en attendant, que le gouvernement organise une “consultation immédiate du peuple visant à la mise en place d’une collectivité unique disposant de compétences élargies au titre d’une expérimentation par habilitation pour six ans”. En fait, c’est la collectivité article 73 du Comité Balladur mis en place par Sarkozy.

Comme on peut le constater, Letchimy est pressé de consulter le peuple, mais pour un statut sans audace, de droite, susceptible de permettre un “consensus” non pas “global”, mais entre PPM, UMP, FMP et certaines personnalités soi-disant de gauche.

En réalité, le “PPM nouveau” est dépité de voir que le rapport de forces n’est pas en sa faveur au Conseil régional et au Conseil général. Lise et Marie-Jeanne sont perçus comme des adversaires
personnels par Letchimy, lequel compte sur l’usure du temps pour paraître dans six ans comme le seul “jeune” leader politique de “gauche” de la Martinique, le seul a avoir été, de surcroît, légitimé par
le “Nègre Fondamental”, Papa Césaire.

Petit calcul politicien qui tourne le dos aux intérêts de la Nation martiniquaise. Le Parti Communiste Martiniquais, qui le premier n’a jamais cessé de se battre depuis 1960 pour une véritable Autonomie, lance un appel solennel au rassemblement de tous les démocrates et anticolonialistes autour des propositions du Congrès des élus martiniquais.