Eh oui un paysan peut faire des boulettes, lors de son passage sur TF1 j'ai été horrifié par les propositions de Jose Bové sur l'agriculture (je suis d'accord cependant sur son combat anti OGM), propositions qui n'ont pas abordé la question du revenu des agriculteurs, des prix de ventes, ni de la PAC.
Sa proposition phare est la suppression des aides à l'agriculture pour aider les agriculteurs du tiers-monde. Lorsqu'on entend cette phrase on peut n'être que d'accord, or il ne faut pas être affirmatif. ATTENTION au piège tendu.
Les produits agricoles exporté du tiers-monde sont-ils issues de l'agriculture paysannes? non, plus de 90% des productions viennent des grands domaines latifundiaires (grandes propriétés capitalistes), liées aux trusts agroalimentaires ou industriels. Sur ces domaines la main d'oeuvres y est exploitées d'une façon moyenâgeuses, puisque dans certains pays africains on parle encore d'esclavage ou de servage.
Prenons des exemples de productions subventionnées (donc protégés par le France ou la PAC...je reviendrais dessus): la banane des antilles française contre la banane de Côte d'Ivoire. L'une fait vivre les petites et moyennes propriétés de nos îles des caraïbes, et l'autre est issues des grands domaines de côte d'Ivoire (généralement tenue par des capitalistes français comme Bolloré). Les prix de la banane sont fixés à Chicago par les grands propriétaires et actionnaires de l'agro-alimentaire, les cours sont faibles, insuffisant pour nourrir dignement des paysans qui s'endettent pour vivrent et doivent vendrent leurs terres aux plus riches.
La subvention dans ce cas permet de compenser la différence de prix entre un coût faible de Côte d'Ivoire et une production onéreuse antillaise. Supprimer la subvention agricole ne revient pas aider les paysans du tiers-monde, car ils ne contrôlent pas les débouchés, débouchés contrôlés par les trusts de l'agro-alimentaire. Abandonner les subventions revient à liquider l'agriculture française et ses derniers paysans-exploitants.
Les propositions de Marie George Buffet sur l'agriculture: pour une souveraineté et sécurité alimentaire et une juste rémunération du travail paysan
Au regard de la situation de la faim et de la malnutrition à l’échelle planétaire, il est urgent de défendre les agricultures du monde pour oeuvrer dans le sens de la souveraineté et de la sécurité alimentaires. La mission de l’agriculture est de nourrir les êtres humains.
Les objectifs d’une agriculture sûre et de qualité, productive et non productiviste, rémunératrice du travail, respectueuse des hommes et de l’environnement et répartie sur l’ensemble des territoires, sont plus que jamais d’actualité.
La souveraineté et la qualité alimentaires sont des biens de portée universelle, nécessitant une régulation et des interventions publiques.
Elles doivent être à la base de toutes négociations internationales.
JE PROPOSE PLUSIEURS MESURES IMMÉDIATES :
-Permettre à chaque pays de protéger son agriculture.
-Instaurer des prix minimums garantis pour toutes les productions et garantir la rémunération du travail paysan par la suppression des marges arrière menées par la grande distribution.
-Un rapport transparent doit exister entre le prix d’achat d’un produit à son producteur et son prix de vente dans la distribution
-Prohiber tout dumping sur les prix agricoles dans les échanges internationaux et privilégier les échanges sur la base d’un commerce issu d’accords de coopération.
L’exigence d’un nouveau développement agricole et alimentaire est à l’ordre du jour pour que tous les paysans puissent vivre de leur travail dans le cadre d’une agriculture socialement équitable, économiquement viable et respectueuse de l’environnement :
-Favoriser l’accès à la terre pour chaque paysan par une politique permettant d’endiguer la spéculation sur les terres agricoles.
-Donner aux collectivités locales et à des organismes publics de gestion des territoires (SAFER), les moyens de résister à la spéculation.
-Lutter pour le statut particulier de l’agriculture au niveau de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Cette question de fond est valable pour l’ensemble des pays de notre planète.
Une ambition européenne appelle des coopérations avec les autres régions du monde.
S’affranchir des seuls rapports de domination découlant des marchés organisés entre groupes de l’agro-alimentaire est nécessaire pour créer les conditions d’une construction européenne porteuse d’objectifs de progrès et d’un développement durable et solidaire.
José Bové lui même paysan fait moins bien que Marie George Buffet qui propose un VRAI PROJET AGRICOLE.
Voilà le coup de gueule d'un petit fils de paysan catalan.
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