Pour
François Hollande, Premier secrétaire du
PS :"Quand je vois que chaque semaine, il y a l'annonce d'une nouvelle candidature à gauche et à l'extrême gauche,
je me dis que les leçons n'ont pas été tirées", déplore-t-il en référence au 21 avril 2002. Certains imputent l'élimination de Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle de 2002 à la
dispersion des voix de gauche. "Nous, les socialistes, nous aurons un seul candidat", assure le patron du PS. François Hollande a confirmé samedi à Marseille avoir demandé par écrit
aux maires socialistes de réserver leur parrainage à l'élection présidentielle au seul candidat du parti socialiste pour éviter une répétition du 21 avril 2002.
"Quand on est élu socialiste, la moindre des cohérences est de donner sa signature au candidat du PS", a-t-il ajouté. Il a toutefois précisé que les élus socialistes "ont le droit" d'apporter leur parrainage à un autre candidat et qu'il n'y avait "
nulle sanction de prévue". "J'ai simplement rappelé une règle".
François Hollande a suscité la colère des responsables des petites formations de gauche comme le
MRC et le
PRG ou d'extrême gauche comme la LCR, qui
avait bénéficié en 2002 d'un coup de pouce du Parti Socialiste.
-Pour
Christiane Taubira, candidate à l'investiture du PRG pour 2007, elle a protesté dimanche sur France Inter contre la consigne de François Hollande aux élus PS de n'apporter leur parrainage pour l'élection présidentielle qu'au candidat qui sera désigné par les militants du parti.
"Je ne sais pas si, de la part du numéro un du PS, il s'agit d'affolement ou de panique ou si ça doit être pris comme
une déclaration d'hostilité envers les partenaires du PS", s'est interrogée l'élue de la Guyane, pour qui, "
dans ce cas-là, ça reviendrait à les traiter comme des vassaux".
-Pour le MRC, "
Le Parti socialiste semble attendre sa victoire de l'absence des autres, plutôt qu'en convainquant les électeurs", a déploré lundi sur France-Inter
Jean-Yves Autexier, secrétaire national du Mouvement républicain et citoyen de Jean-Pierre Chevènement.
-
Alain Krivine dénonce l'initiative "
dangereuse pour le pluralisme" de François Hollande demandant aux maires socialistes de ne pas apporter leur parrainage présidentiel à un autre candidat que celui du PS. "
Ca vise de façon administrative à aligner toute la gauche derrière le PS au premier tour. Et ça, je crois que c'est extrêmement grave. Ca veut dire qu'on aura plus que le choix qu'entre une droite dure et une gauche molle", a dit le dirigeant de la
Ligue communiste révolutionnaire sur RTL. "
Il y a eu près de trois millions de gens qui ont voté pour l'extrême gauche à la dernière présidentielle (...) Hollande devrait plutôt se demander pourquoi?", a-t-il dit.
-
Arlette Laguiller, porte-parole de
Lutte ouvrière, a estimé mardi que la consigne de François Hollande aux élus PS de réserver leur parrainage pour 2007 au candidat désigné par les militants du parti
visait à "empêcher l'extrême gauche de se présenter". "Il semblerait qu'il veuille, plus particulièrement, empêcher l'extrême gauche de se présenter, estimant
qu'il n'a rien compris de ce qui s'est passé en 2002", analyse Mme Laguiller, elle même candidate déclarée, dans un communiqué intitulé "Hollande et le fromage du PS".
-Le
PCF dispose de suffisamment d'élus locaux pour ne pas être concerné par la consigne donnée par François Hollande.
Il reste que le premier secrétaire du Parti Socialiste se trompe du tout au tout lorsqu'il met sur le compte de la division à gauche l'élimination de Lionel Jospin au soir du premier tour de la présidentielle, le 21 avril 2002.
Le Parti Socialiste est historiquement une formation sociale-démocrate. Mais entre 1997 et 2002, le gouvernement dominé par le PS a
mené une politique sociale-libérale et centriste sous l'impulsion de
Dominique Strauss-Kahn et de Laurent Fabius. Au cours de la campagne présidentielle,
Lionel Jospin n'a pas dévié de cette orientation sociale-libérale et centriste. C'est la raison pour laquelle des milliers d'électeurs de sensibilité sociale-démocrate
ont préféré voter pour des candidats qui incarnaient mieux les valeurs d'une social-démocratie authentique, comme Jean-Pierre Chevènement ou même Christiane Taubira.
De la même manière,
le PCF a payé le prix en 2002 d'un alignement de Robert Hue sur des positions sociale-démocrates qui ont convaincu des milliers d'électeurs de sensibilité communiste de voter pour d'autres candidats que celui du PCF.
En 2007, plutôt que d'imaginer des consignes et des accords d'appareil qui empêcheraient les candidatures des petits candidats du centra-gauche et de la gauche républicaine, le PS devrait plutôt
travailler à un programme qui rompe avec le néolibéralisme. Ce n'est pas avec les idées de Michel Rocard, de Jacques Delors et de Pascal Lamy que le
PS retrouvera les électeurs déçus qui l'ont abandonné.
De toute évidence, une grande majorité de militants du PCF souhaite que
le PCF présente ses candidats à toutes les élections et défende un programme anticapitaliste, un programme communiste.
Et c'est mon cas, même si il est difficile de se faire comprendre par beaucoup de camarades.