L’inventivité joyeuse des slogans bombés sur les supports de communication -«la patrie avant le parti», «gouvernance sobre et vertueuse», «reddition des comptes»…- se retrouvent à la trappe. Plusieurs démembrements du gouvernement sont en proie à des situations cocasses qui malmènent le modèle de gouvernance.
Le temps d’un mois actif en immersion au Sénégal démontre des foyers de tension qui traversent les différents départements du gouvernement de Mohamed Boune Abdallah. La représentation politique incarnée par le gouvernement, la délégation de pouvoir et la séparation entre gouvernants et gouvernés sont au plus bas. A cette échelle et sur cette durée, les feux sont au rouge dans la prise en charge des préoccupations des populations, à quelques jours des élections législatives. Le pays va mal ! L’évaluation de l’action gouvernementale, malgré les moyens qu’il s’est donné à travers le plan Sénégal émergent, nous laisse croire en l’espèce à un tel degré de contradiction qu’un des fondements de la démocratie : le respect des engagements pris, est en cause. Il faut bien qu’il se soit passé quelque chose pour que tant de monde soit porté au-devant de difficultés de tous ordres.
Le mot « examen » ne veut plus rien dire
Le « cortège de tête » des difficultés du gouvernement de Dione est dirigé par les fuites des épreuves de français, d’histoire, de mathématique et de géographie de la session du baccalauréat 2017 qui a démarré avant-hier, mardi. 147 000 candidats sur le territoire national vivent un calvaire moral, physique et intellectuel du fait d’une sécurisation des épreuves qui laisse à désirer. Sabotage ou incompétence, l’idéal voudrait que le directeur de l’office du Bac en tire les conséquences et démissionner, avant qu’un décret vienne le chasser. L’Etat, à travers le ministère de l’Enseignent supérieur devrait revoir sa copie sur les différents problèmes qui secoue ce secteur. Un laxisme et une irresponsabilité notoire sont notés dans le fonctionnement même du système. Tous ceux qui ont pratiqué les systèmes éducatifs des pays d’Afrique subsaharienne francophone savent que, bien souvent, le mot « examen » ne veut plus rien dire. Du primaire aux facultés, les résultats des contrôles de connaissance sont rarement exempts d’irrégularités, faisant même l’objet de négociations où élèves et enseignants et même parents finissent par banaliser la fraude, la malhonnêteté et l’inutilité de l’effort.
L’eau en manque !
Au regard de la manière dont la gouvernance publique est menée actuellement au Sénégal, il y a lieu de se demander si nos responsables politiques ont le moindre souci de leurs responsabilités à l’endroit des populations qu’ils sont censés représenter. Les pénuries d’eau qui secouent la capitale et sa banlieue, doublée de coupure d’électricité, sont incompréhensibles. D’ailleurs le président, en conseil des ministres hier, a sommé le gouvernement de « mettre en place un dispositif opérationnel, afin d’assurer la fourniture régulière en eau potable au niveau des quartiers affectés par les perturbations dans la distribution de l’eau, et d’accélérer la réalisation des infrastructures hydrauliques de dernière génération, notamment Keur Momar Sarr 3 et l’usine de dessalement de l’eau de mer des Mamelles ». Le ministère de l’hydraulique, en reconnaissant un déficit de production, n’a pas été assez regardant dans la planification de l’approvisionnement de cette ressource tenant compte de l’évolution démographique et du recul des fronts urbains sur l’ensemble du territoire national. L’eau est utile pour les besoins primaires de la population et les conditions de vie saine. Sa qualité au Sénégal met en danger les populations et pose un grand problème de santé publique.
Stabiliser l’offre d’électricité
La disponibilité de l’électricité est de loin satisfaite, aussi bien pour les foyers que pour les entreprises. Malgré les efforts consentis à travers les énergies renouvelables, nos banlieues brassent le noir toutes les nuits depuis le mois de Ramadan. Nous ne devons pas nous permettre de fournir de l’électricité à un pays voisin alors qu’une partie des zones du pays est délestée par la société qui fournit l’énergie. Le gouvernement tarde à mettre en place des solutions efficaces sur la gestion de l’offre et de la demande en électricité. Nous ne pouvons pas aspirer à une émergence si ce secteur aussi névralgique n’est pas stabilisé. Les coupures régulières et intermittentes doivent cesser, pour ne pas anéantir le Plan Sénégal émergent.
Tension pré-électorale
La question de l’organisation des élections n’est pas encore émergente. Le ministère de l’intérieur et la direction des élections sont en train de traverser des moments difficiles avec leur volonté de modifier l’article L 78 du code électoral à moins de 30 jours des élections législatives du 30 juillet prochain. Plongeant ainsi le pays dans une tension électorale sans lendemains sûrs. Couplée à la problématique de la confection et de la délivrance des nouvelles cartes biométriques à puce, le gouvernement suffoque malgré des milliards investis. Ceci témoigne d’une lacune apparente d’une stratégie de prise en charge de l’évolution des listes de coalitions et de partis politiques en lice pour briguer le mandat parlementaire. Le ministre de l’intérieur et le président de la Commission électorale nationale autonome font l’objet d’un procès des opposants qui les jugent inaptes à l’organisation d’élections libres et transparentes. Le consensus qui devait être le leitmotiv de ces joutes électorales est toujours recherché pour finaliser un processus électoral qui a évolué dans un tohu bohu indescriptible.
Incidents diplomatiques
L’affaire Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangère, au sommet de l’Union Africaine n’est pas venue pour dissiper les problèmes traversés par le gouvernement de Dione. L’axe Dakar-Conakry, après l’épisode de l’épidémie d’Ébola, vient d’enregistrer une nouvelle période de tension et d’incompréhension. Le président Alpha Condé, pour qui connait son parcours politique, ne va pas nous faciliter la tâche au niveau de la sous –région. Un autre revers diplomatique qui semble secouer le gouvernement de Dione. L’Etat devrait travailler à ce que cet incident ne devienne pas spectaculaire, avec du bruit et de la fureur, des cris, voire des choses regrettables. Les observateurs soulignent que le « Le drame se constitue vraiment en incident diplomatique lorsqu’il suscite des excuses ou qu’il entraîne au contraire une rupture des relations politiques entre deux pays. Il se métamorphose ainsi en événement historique ». Il y a de cela plus d’une semaine, le Sénégal a rappelé son ambassadeur au Qatar. Cette décision des autorités sénégalaises qui ont emboîté le pas à leurs homologues Saoudiens fait suite aux fortes présomptions que le Qatar financerait le terrorisme. Diversement appréciée par la classe politique, cette situation nécessitait une meilleure approche, surtout que les pays du Golfe ont connu, en 2014, une première période de tensions diplomatiques.
A la lumière de toutes ces crises qui concernent le gouvernement de Mahammad Boune Abdallah Dione, il est clair que le mode de gouvernance souffle de certains goulots d’étranglement et ce dans plusieurs secteurs qui impacte les besoins primaires des populations et la stabilité de nos institutions. Les politiques publiques ont pour objectifs de satisfaire les besoins de base de la population et au-delà, viser la transformation de l’économie d’une manière structurelle. Le bateau Sénégal prend-t-il l’eau de tous parts ? En tout cas au rythme où vont les choses, dans un contexte électoral pareil, les gouvernants ne doivent plus faire fi de l’absence d’imputabilité et de réalisations concrètes pour l’atteinte de nos objectifs d’émergence.
Le temps d’un mois actif en immersion au Sénégal démontre des foyers de tension qui traversent les différents départements du gouvernement de Mohamed Boune Abdallah. La représentation politique incarnée par le gouvernement, la délégation de pouvoir et la séparation entre gouvernants et gouvernés sont au plus bas. A cette échelle et sur cette durée, les feux sont au rouge dans la prise en charge des préoccupations des populations, à quelques jours des élections législatives. Le pays va mal ! L’évaluation de l’action gouvernementale, malgré les moyens qu’il s’est donné à travers le plan Sénégal émergent, nous laisse croire en l’espèce à un tel degré de contradiction qu’un des fondements de la démocratie : le respect des engagements pris, est en cause. Il faut bien qu’il se soit passé quelque chose pour que tant de monde soit porté au-devant de difficultés de tous ordres.
Le mot « examen » ne veut plus rien dire
Le « cortège de tête » des difficultés du gouvernement de Dione est dirigé par les fuites des épreuves de français, d’histoire, de mathématique et de géographie de la session du baccalauréat 2017 qui a démarré avant-hier, mardi. 147 000 candidats sur le territoire national vivent un calvaire moral, physique et intellectuel du fait d’une sécurisation des épreuves qui laisse à désirer. Sabotage ou incompétence, l’idéal voudrait que le directeur de l’office du Bac en tire les conséquences et démissionner, avant qu’un décret vienne le chasser. L’Etat, à travers le ministère de l’Enseignent supérieur devrait revoir sa copie sur les différents problèmes qui secoue ce secteur. Un laxisme et une irresponsabilité notoire sont notés dans le fonctionnement même du système. Tous ceux qui ont pratiqué les systèmes éducatifs des pays d’Afrique subsaharienne francophone savent que, bien souvent, le mot « examen » ne veut plus rien dire. Du primaire aux facultés, les résultats des contrôles de connaissance sont rarement exempts d’irrégularités, faisant même l’objet de négociations où élèves et enseignants et même parents finissent par banaliser la fraude, la malhonnêteté et l’inutilité de l’effort.
L’eau en manque !
Au regard de la manière dont la gouvernance publique est menée actuellement au Sénégal, il y a lieu de se demander si nos responsables politiques ont le moindre souci de leurs responsabilités à l’endroit des populations qu’ils sont censés représenter. Les pénuries d’eau qui secouent la capitale et sa banlieue, doublée de coupure d’électricité, sont incompréhensibles. D’ailleurs le président, en conseil des ministres hier, a sommé le gouvernement de « mettre en place un dispositif opérationnel, afin d’assurer la fourniture régulière en eau potable au niveau des quartiers affectés par les perturbations dans la distribution de l’eau, et d’accélérer la réalisation des infrastructures hydrauliques de dernière génération, notamment Keur Momar Sarr 3 et l’usine de dessalement de l’eau de mer des Mamelles ». Le ministère de l’hydraulique, en reconnaissant un déficit de production, n’a pas été assez regardant dans la planification de l’approvisionnement de cette ressource tenant compte de l’évolution démographique et du recul des fronts urbains sur l’ensemble du territoire national. L’eau est utile pour les besoins primaires de la population et les conditions de vie saine. Sa qualité au Sénégal met en danger les populations et pose un grand problème de santé publique.
Stabiliser l’offre d’électricité
La disponibilité de l’électricité est de loin satisfaite, aussi bien pour les foyers que pour les entreprises. Malgré les efforts consentis à travers les énergies renouvelables, nos banlieues brassent le noir toutes les nuits depuis le mois de Ramadan. Nous ne devons pas nous permettre de fournir de l’électricité à un pays voisin alors qu’une partie des zones du pays est délestée par la société qui fournit l’énergie. Le gouvernement tarde à mettre en place des solutions efficaces sur la gestion de l’offre et de la demande en électricité. Nous ne pouvons pas aspirer à une émergence si ce secteur aussi névralgique n’est pas stabilisé. Les coupures régulières et intermittentes doivent cesser, pour ne pas anéantir le Plan Sénégal émergent.
Tension pré-électorale
La question de l’organisation des élections n’est pas encore émergente. Le ministère de l’intérieur et la direction des élections sont en train de traverser des moments difficiles avec leur volonté de modifier l’article L 78 du code électoral à moins de 30 jours des élections législatives du 30 juillet prochain. Plongeant ainsi le pays dans une tension électorale sans lendemains sûrs. Couplée à la problématique de la confection et de la délivrance des nouvelles cartes biométriques à puce, le gouvernement suffoque malgré des milliards investis. Ceci témoigne d’une lacune apparente d’une stratégie de prise en charge de l’évolution des listes de coalitions et de partis politiques en lice pour briguer le mandat parlementaire. Le ministre de l’intérieur et le président de la Commission électorale nationale autonome font l’objet d’un procès des opposants qui les jugent inaptes à l’organisation d’élections libres et transparentes. Le consensus qui devait être le leitmotiv de ces joutes électorales est toujours recherché pour finaliser un processus électoral qui a évolué dans un tohu bohu indescriptible.
Incidents diplomatiques
L’affaire Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangère, au sommet de l’Union Africaine n’est pas venue pour dissiper les problèmes traversés par le gouvernement de Dione. L’axe Dakar-Conakry, après l’épisode de l’épidémie d’Ébola, vient d’enregistrer une nouvelle période de tension et d’incompréhension. Le président Alpha Condé, pour qui connait son parcours politique, ne va pas nous faciliter la tâche au niveau de la sous –région. Un autre revers diplomatique qui semble secouer le gouvernement de Dione. L’Etat devrait travailler à ce que cet incident ne devienne pas spectaculaire, avec du bruit et de la fureur, des cris, voire des choses regrettables. Les observateurs soulignent que le « Le drame se constitue vraiment en incident diplomatique lorsqu’il suscite des excuses ou qu’il entraîne au contraire une rupture des relations politiques entre deux pays. Il se métamorphose ainsi en événement historique ». Il y a de cela plus d’une semaine, le Sénégal a rappelé son ambassadeur au Qatar. Cette décision des autorités sénégalaises qui ont emboîté le pas à leurs homologues Saoudiens fait suite aux fortes présomptions que le Qatar financerait le terrorisme. Diversement appréciée par la classe politique, cette situation nécessitait une meilleure approche, surtout que les pays du Golfe ont connu, en 2014, une première période de tensions diplomatiques.
A la lumière de toutes ces crises qui concernent le gouvernement de Mahammad Boune Abdallah Dione, il est clair que le mode de gouvernance souffle de certains goulots d’étranglement et ce dans plusieurs secteurs qui impacte les besoins primaires des populations et la stabilité de nos institutions. Les politiques publiques ont pour objectifs de satisfaire les besoins de base de la population et au-delà, viser la transformation de l’économie d’une manière structurelle. Le bateau Sénégal prend-t-il l’eau de tous parts ? En tout cas au rythme où vont les choses, dans un contexte électoral pareil, les gouvernants ne doivent plus faire fi de l’absence d’imputabilité et de réalisations concrètes pour l’atteinte de nos objectifs d’émergence.