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Épicentre d’âpres duels entre Mbacké-mbacké, touba face à la violence, au vote et aux … politiciens


Rédigé le Mercredi 2 Août 2017 à 09:22 | Lu 48 fois | 0 commentaire(s)


Les relations entre Touba et les hommes politiques continuent d’alimenter, au sortir des élections législatives du 30 juillet, le Landernau politique sénégalais. Des intellectuels mourides s’insurgent contre cette situation et appellent à revoir les relations entre les mourides et le système politique.


Épicentre d’âpres duels entre Mbacké-mbacké, touba face à la violence, au vote et aux … politiciens
Religion et politique ne font pas bon ménage ! C’est une des phrases les plus entendues au sortir de la désignation de Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma comme tête de liste de la coalition Benn Bokk Yakaar à Mbacké, sans doute du fait de sa position de président de la commission culture et communication du Magal de Touba. La presse en avait fait écho avec des titres comme «LÉGISLATIVES À TOUBA-MBACKÉ : Une guerre fratricide entre Mbacké- Mbacké, Darou Khoudoss épicentre des bras de fer», (Dakaractu), «LÉGISLATIVES À TOUBA : La Guerre des Mbacké-Mbacké aura lieu !», (Assirou), «Législatives 2017 : Duel de frères sur les listes à Touba», (Senegal7.com), «LÉGISLATIVES À TOUBA : L’opposition lance ses missiles contre le fils de Gaindé Fatma», (Enquête +), «Législatives à Touba : Chaque coalition a son «Mbacké-Mbacké», «Législatives : Touba ne veut pas d’affiches encore moins de campagne», (2stv.net), entre autres. Pourtant, la séparation entre la religion et la politique fait partie de l’idéal républicain. Dans l’histoire réelle de la ville sainte, les instances religieuses ont toujours eu des rapports ou une certaine influence sur les politiques.
Réfléchir sur les problématiques posées
Quid du déroulement et de l’issue des élections législatives du 30 juillet dans la ville sainte de Touba ? Un déroulement émaillé par un démarrage tardif du vote, plus précisément après 12 heures, et des bureaux qui n’ont pas accueilli le suffrage des citoyens. Qui plus est, la violence qui a frappé certains centres de vote, la guérilla observée à Tindody et l’arrestation de petits-fils de Serigne Touba et du député Abdou Lahad Seck Sadaga. «La ville sainte est devenue la risée de tous alors que dans les autres localités du Sénégal, on a voté dans le calme», a soutenu Serigne Modou Bousso Dieng, le leader du Collectif des jeunes chefs religieux. Cette situation n’a pas laissé indifférente les intellectuels mourides regroupés autour de Majalis Academy qui annonce un conclave importante sur le thème : «Élections législatives 2017 à Touba : Quels enseignements et perspectives sur les relations entre les mourides et le système politique ?». La bande à Abdou Aziz Mbacké Majalis soutient que «cette rencontre sera l’occasion de réfléchir sereinement, en marge du factuel médiatique, sur les différentes problématiques posées par l’organisations des récentes élections dans la ville sainte, d’identifier les sources de ces problèmes et d’en dégager des perspectives fécondes de solutions pour l’avenir, surtout à l’horizon 2019, à même de préserver le précieux héritage de la communauté mouride, dans le cadre du progrès de la nation».
Dépolitisation ou dépollution politique ?
Pour Mouhamadou Barro, membre du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, «les grands cheikhs de nos confréries et de nos foyers religieux avaient un PROJET de société et une vision «POLITIQUE» claire, adossée sur un référentiel religieux et socio-culturel solide et dynamique. Mais, c'est lorsque ce projet global a été vidé de sa substance par le système colonial et les Etats indépendants postcoloniaux qu'on a connu les travers qui ont provoqué ce capharnaüm...». Il reste convaincu que «la dépolitisation ou la dépollution politique de nos foyers religieux ne se fera pas», avant de soutenir que «c'est seulement dans un processus de refondation ou de réforme nationale qu'une issue heureuse pourra être trouvée». La tâche risque d’être difficile pour les panélistes, docteur Cheikh Gueye, géographe, Serigne Sam Bousso Abdou Rahmane, inspecteur de l’enseignement, Serigne Khadim Moustapha Lo, directeur de l’institut Al Azhar de Guédiawaye, Serigne Cheikh Fatma Mbacké, chercheur, docteur Bakary Samb, directeur de l’institut Timbuktu, Serigne Abdou Khadr Ba de Majalis, qui auront à poser leur loupe sur les élections au niveau de la ville sainte. Sur terre, les luttes se déclenchent et se déroulent pour des buts terrestres, mais sous l’étendard des idées. Ce qui n’est pas le cas pour le fondateur de la Mouridiyya, Cheikh Ahmadou Bamba, qui veut de sa ville une cité strictement religieuse. On peut simplement ajouter aujourd’hui que, dans les prochaines décennies, ces idées sur l’aspect politique dans la ville sainte s’alimenteront au fonds culturel et politique de la Mouridiyya.





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