UA-78951395-1
Page

Pasteef à l’assemblee nationale le droit de contrôle, l’autre horizon d’ousmane sonko


Rédigé le Mercredi 9 Août 2017 à 11:46 | Lu 67 fois | 0 commentaire(s)


Projeté au-devant de la scène par la presse, Ousmane Sonko, inspecteur des impôts et Domaines a gagné son combat contre le président Macky Sall et son régime qui l’ont radié pour défaut de réserve. Cette décision avait plongé le pays dans la stupeur et l’écœurement. Du droit de réserve au droit de contrôle de l’action du gouvernement, une partie du peuple n’a pas tergiversé en le portant à l’Assemblée nationale pour y défendre leurs intérêts.


Pasteef à l’assemblee nationale le droit de contrôle, l’autre horizon d’ousmane sonko
« SI vous voyez une tortue en haut d’une clôture, elle n’est pas arrivée là par hasard », disait le président Bill Clinton citant un adage de son Etat de l’Arkansas. Le nouveau député, Ousmane Sonko, a fait rêver plus d’un en s’immisçant dans la gestion de notre patrimoine pétrolier off-shore, du haut de son statut d’inspecteur des Impôts et Domaine. En substance, il a véritablement posé une problématique : comment distinguer les besoins légitimes, qui pourront être satisfaits dans une société normale, des besoins égoïstes et déraisonnables, qu’il faudra renoncer à assouvir dans une véritable République. C’est la question qui a valu à ce fils de la Casamance d’être radié de l’administration sénégalaise, au gré de chefs recroquevillés sur le droit de réserve qui dicte le comportement d’un « véritable fonctionnaire ».
Transfert du rôle de veille à une réalité politique
Le leader du mouvement Pasteef suscite beaucoup d’espoir chez ces concitoyens. Entre révélations fracassantes contre la gestion du régime de Macky Sall, dénonciations des contrats jugés « nébuleux » entre l’Etat du Sénégal et certaines multinationales des hydrocarbures, de l’opacité qui galbe l’exploitation du zircon, de l’immixtion de la famille et de la belle-famille présidentielle dans la gestion des affaires de l’Etat, une partie du peuple à porter le rêve de Ousmane Sonko en le portant à l’Assemblée nationale et lui donner ce pouvoir si important qui caractérise le rôle du député : le contrôle de l’action du gouvernement. De son accès à l’hémicycle, le peuple a voulu transférer son rôle de veille à une réalité politique. De son piédestal, il a ouvert une brèche qui contredit la gestion sobre et vertueuse brandit comme une panacée par le régime en place. Le néolibéralisme a pour objectifs le rétablissement et l’accroissement des pouvoirs et des revenus des classes les plus aisées. Jusqu’à la sortie de l’inspecteur Sonko, cette entreprise continue d’être couronnée de succès, au niveau de notre pays : les revenus de ces classes ont connu une croissance insolente, un phénomène maintenant largement reconnu et pudiquement appelé « croissance des inégalités ». Le cas d’Ousmane Sonko révèle une réalité qui transcende le corps des inspecteurs des impôts et domaines avec des fonctionnaires qui, pour la plupart, sont détestés par le patronat et repris en main par le pouvoir politique, en leur miroitant des avantages et des privilèges. Comble de paradoxe, dans notre pays, les inspecteurs des impôts et des domaines sont plus riches que les entrepreneurs alors que ce sont ces derniers qui créent la richesse. La particularité des classes dominantes réside précisément dans leur rapport relativiste à la règle. Elles partagent une double certitude : les règlements sont nécessaires au bon fonctionnement de la société, mais elles-mêmes doivent pouvoir s’en affranchir.
Pour une administration responsable
Radié du corps des fonctionnaires, Ousmane Sonko n’a pas versé dans la déréliction que voulait lui imposer ses supérieurs hiérarchiques, appuyés par un certain nombre de syndicalistes maisons. Le décret de Macky Sall radiant Ousmane Sonko nous projette d’ailleurs vers ce décret du 13 avril 1987, radiant 1465 policiers et pris par Jean Collin, alors ministre de l’Intérieur. Notre administration est-elle en mesure de se démocratiser, prise en tenaille entre la tradition du service public et l’exigence d’efficacité, le Tout-Etat et l’Etat minimum, le respect de la norme et l’initiative créatrice, la hiérarchie et la responsabilité, la corruption et l’éthique ? Cette dimension émerge du combat mené par Sonko et d’autres fonctionnaires comme Thierno Alassane Sall, Abou Nguette, entre autres. Pour le citoyen, l’administration reste l’expression quotidienne et multiforme du pouvoir. D’une part, la réforme, à porter par tous ces fonctionnaires radiés et qui font partie de la 13ème législature, devrait se traduire à tous les échelons de l’administration par une profonde réforme des comportements, un accroissement de la participation et une diffusion des responsabilités. Malgré la majorité parlementaire, devenue une épée de Damoclès sur toute initiative parlementaire venant de l’opposition, au moins les populations auront le droit de savoir. Et, Ousmane Sonko n’aurait plus de droit de réserve sur toutes les décisions qui concerneront la vie des populations et l’action du gouvernement. Les uns et les autres peuvent donc se convaincre que, dans la limite de ses prérogatives, l’ancien secrétaire général du syndicat des Impôts et Domaines voterait la loi, dans le sens de l’intérêt général.





Entête
Suivez-nous