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SENEGAL-"FRANCE TELECOM N'EST PAS VENUE POUR DÉVELOPPER LE SÉNÉGAL "


Rédigé le Jeudi 22 Décembre 2016 à 15:42 | Lu 240 fois | 0 commentaire(s)


Ndeye Founé Niang Diallo ( Sonatel) : « France télécom n’est pas venue pour développer le Sénégal »


En marge du congrès du syndicat national des travailleurs des postes et des télécommunications qui s’est tenu le 25 Novembre 2016, dans un hôtel de la place, Ndeye Founé Niang Diallo secrétaire générale du comité sectoriel de la Sonatel a accordé un entretien au journal 24 heures. Elle revient sur les rapports heurtés entre les travailleurs de la Sonatel et France télécom. Tout à l’heure dans votre communication, vous avez vivement dénoncé Le mal être qui règne à la Sonatel, qu’en est-il exactement ? Ndeye Founé Niang Diallo : Beaucoup de sénégalais pensent que les travailleurs de la Sonatel, de manière générale, roulent sur de l’or. Tout cela, à cause des milliards qu’on ne cesse de brandir pour justifier des bénéfices qui ne sont pas pourtant réinvestis au Sénégal. Que les gens se détrompent, les travailleurs de la Sonatel vivent un véritable calvaire. Nous sommes agressés dans notre cœur de métier, moralement nous souffrons. Malgré les nombreux acquis dans le domaine social? Il est vrai que dans ce domaine des efforts sont en train d’être faits mais ce qui se trame à côté est encore plus grave. Nous avons constaté que l’actionnaire majoritaire France télécom est en train de s’accaparer des richesses de ce pays. Cette entreprise appartient aux Sénégalais, nous nous battrons pour qu’elle reste sous notre contrôle. C’est une question d’intérêt national. Ces milliards de bénéfices sont plutôt rapatriés en France. Qu’en est-il des autres actionnaires ? Les actionnaires se plaignent de la mauvaise répartition des fruits de la croissance de cette entreprise. Ils sont lésés. Voilà pourquoi, nous continuons à dénoncer le contrat de concession qui avait été signé entre l’ancien régime (Wade) et France Telecom. Qu’est-ce qui vous oppose concrètement à France télécom ? France télécom veut s’accaparer d’un des fleurons de notre économie nationale. La Sonatel représente 12 % (Pib), vous pensez que nous allons rester les bras croisés et laisser faire ? Notre différend avec France Telecom est né à partir de 2012. Le gouvernement d’alors voulait céder 9,87 % à France télécom, qui allait de ce fait, devenir majoritaire. Nous avions senti un coup fourré, nous nous sommes opposés pour que nos intérêts ne soient pas bradés au profit de ces colons. France télécom n’est pas venue pour développer notre entreprise et au-delà, le Sénégal. Ils ont investi pour s’enrichir sur le dos du Sénégal et des populations. Cette entreprise nous l’avons bâtie par la sueur de nos fronts, des sénégalais se sont investis pour faire de la Sonatel une entreprise de référence. Nous voulons que la Sonatel reste sous le contrôle du Sénégal. Qu’est-ce que vous craignez ? Vous pensez qu’il est normal qu’on parle de pertes d’emplois dans une société qui fait des milliards de bénéfice ? Ils veulent externaliser notre cœur de métier au profit d’intérêts capitalistes, c’est ce que nous refusons. L’inauguration ces derniers jours du Global Networks Operating Center (GNOC) (un centre commun avec la mutualisation des équipes d’exportation du réseau au cœur des services du groupe) qui rentre dans le cadre de l’externalisation du cœur de notre réseau, par des structures externes (Huawei) est une parfaite illustration. Pourtant le GNOC c’est 140 emplois d’ingénieurs qui ont été créés ? Au départ, ils voulaient transférer soixante-cinq travailleurs qui faisaient de la supervision, nous nous sommes opposés. Seulement douze ont volontairement rejoint. Ils ont signé un contrat de 5 ans. Le GNOC a une durée de vie de 5 ans. Quel sera le sort de ces travailleurs au bout de ces cinq années ? Nous ne voulons pas d’emplois précaires pour les sénégalais. Nous sommes pour la préférence nationale, c’est tout le sens de notre combat.





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