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Sénégal Elections Législatives Fractures électorales entre Wade et Benno Bokk Yakaar


Rédigé le Lundi 24 Juillet 2017 à 10:37 | Lu 66 fois | 0 commentaire(s)


Va-t-on assister à un coup de poker, avec ces élections législatives du 30 juillet prochain. Sauf évènement de dernière minute, le premier ministre est strict sur la tenue de l’élection parlementaire malgré une position discordante venue du président de son groupe parlementaire, Moustapha Diakhaté. Le processus électoral souffre de la distribution des cartes d’électeur dont la tête de liste de la coalition gagnante Manko Wattu Senegaal, Abdoulaye Wade, en a fait son cheval de bataille et reste dans ses positions pour en découdre avec Macky Sall.


Sénégal Elections Législatives Fractures électorales entre Wade et Benno Bokk Yakaar
Y-a-t-il deux Sénégal ? L’un plus fermé, républicain et respectueux du calendrier électoral, beige ou maron, l’autre libérale, urbaine, démocrate, inclusive et bleue ? La position affichée par Muhammad Boune Abdallah Dione, tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar, et Me Abdoulaye Wade, tête de liste de la coalition gagnante Manko Wattu Senegaal, reflète le cliché sur les difficultés survenues dans le processus électoral, en perspectives du dimanche 30 juillet. Le rapport des stratégies aux clivages politiques établis, et en même temps évolutifs puisqu’on peut lire ici les effets de la radicalisation de Wade qui porte des inquiétudes graves.
Moustapha Diakhaté pour le report, Muhammad Dione chevauche sur « l’irréalisme et l’illusoire…

La fracture politique dépeinte à une semaine des élections législatives ne serait pas une « impression », mais une réalité qui risque de faire mal. Face à ce qui ressemble à une instrumentalisation du processus électoral, en particulier depuis les cartes enfouis à Kaolack, celles jetée à Rufisque et, celles retrouvées, vendredi dernier, par devers deux jeunes par Barthélémy Dias, maire de la commune de Sicap Mermoz et Bamba Fall, maire de la Médina, Moustapha Diakhaté le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, ce dimanche dans l’émission « Objection » de notre confrère Baye Oumar Gueye, est monté au créneau pour tout simplement défendre les principes fondateurs de la République. Il a recommandé le report de « quelques jours des élections législatives du 30 juillet, afin de permettre aux électeurs de disposer de leurs cartes et d’accomplir, dans les meilleures conditions de sérénité leur devoir civique » et de renchérir « Le processus de fabrication des cartes et des bulletins est toujours en cours, et le dispositif de distribution ne permet pas jusqu'à présent de délivrer les sésames à tous les ayants-droits, avant dimanche ». Pour le Premier ministre, Muhammad Boune Abdallah Dione, et tête de liste nationale de la coalition au pouvoir, l’idée de report est « irréaliste et illusoire ». Toujours selon lui, « le Président Macky Sall et son gouvernement respecteront toujours la loi et le calendrier républicain ».
Wade dit niet, Manko Wattu Senegaal convoque la Cena…
Face à cette « sonde médiatique », le pape du Sopi, Me Abdoulaye Wade affiche un refus catégorique, d’autant plus qu’il a maintenu sa marche du mardi, pour demander au ministre de l’Intérieur de faire tout pour remettre aux électeurs leurs cartes biométriques. Une partie des leaders politiques de l’opposition va se joindre à sa démarche, notamment Abdoulaye Baldé de la coalition Kaddu Askan Wi, Bamba Fall et Barthélémy Dias de la coalition Manko Taxawu Senegaal. La « discrimination à l’urne » va demeurer une réalité avec ces législatives. Les mécanismes de distribution des cartes sont loin d’être uniformes. Les cartes d’électeur sont à la portée de n’importe quel membre d’une commission qui circule avec les sésames et les remette sans le récépissé de dépôt de l’acquéreur, rendant du coup difficile l’accès à l’information pour un électorat peu scolarisé et souvent très mobile avec le début de l’hivernage. A ce rythme, le système électoral sénégalais devient imprécis et inefficace. Ces imprécisions expliquent la multiplication et la récurrence des recours de l’opposition. Ces différences dans le traitement de l’électeur sont mêmes devenues un enjeu de l’élection du 30 juillet. D’ailleurs, le coordonnateur de la coalition gagnante Manko Wattu Senegaal, Mamadou Lamine Diallo, a adressé un courrier au Président de la Commission Electorale nationale Autonome (Cena), portant : « point sur la distribution des cartes d’électeurs en vue des élections législatives du 30 juillet 2017 », conformément à l’Article L.11, alinéa 5 du code électoral. Mamadou Lamine Diallo demande à Doudou Ndir de « bien vouloir fournir dans les plus brefs délais la situation des inscrits sur le fichier électoral dans chaque département et le nombre de cartes distribuées aussi bien au sein du territoire national que des départements de l’extérieur ». Derrière ce débat du report ou non des législatives et les incohérences du système, il y a en fait une perversion de ses dysfonctionnements : la coalition au pouvoir est accusé d’instrumentaliser le processus électoral. Le système de distribution des cartes et un taux élevé d’abstention lors du vote appartiennent désormais au vocable du stratège politique. Les opposants crient à la possibilité de votes frauduleux, tandis que la mouvance présidentielle estime qu’il y a, régularité et transparence. Pour mettre un terme à cette situation, la société civile à une grande partition à jouer. La démocratie sénégalaise vit dangereusement…
 





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