Aqmi et Sarkozy sont des ennemis complémentaires
Comment opérer face à Aqmi, qui détient les Français enlevés au Niger? Le politologue Jean-François Bayart juge vaine l'option du "tout-militaire". Sept employés d'Areva et de la Satom - filiale de Vinci - dont cinq Français, ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, dans le nord du Niger. Le rapt a été revendiqué par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Trois marins, français eux aussi, travaillant pour l'industrie pétrolière, ont été kidnappés une semaine plus tard au Nigeria, au coeur d'un delta où opère une rébellion adepte de la prise d'otages.Les deux opérations obéissent à des logiques distinctes, mais leur concomitance appelle le décryptage de Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences po-Ceri) et auteur de L'Islam républicain. Ankara, Téhéran, Dakar (Albin Michel).Que vaut à la France son statut de cible prioritaire d'Aqmi? Elle paie d'abord la politique de Nicolas Sarkozy. D'une part, l'engagement dans la guerre d'Afghanistan et la nette inflexion de sa politique proche-orientale en faveur d'Israël. D'autre part, les positions de l'exécutif quant à l'islam. Le port du voile ou celui de la burqa constituent des enjeux symboliques qui alimentent dans l'opinion musulmane une fantasmagorie plus ou moins paranoïaque. Vous jugez absurde la stratégie française. Pourquoi?Paris commet l'erreur d'ériger Aqmi en adversaire majeur, alors qu'il ne s'agit que d'un groupe marginal, doté sur le terrain de quelques centaines de combattants certes aguerris, mobiles et bien armés à l'échelle d'une oasis saharienne, mais qui ne peuvent opérer que grâce à la complicité active des Touareg. Or la France court le risque de cimenter l'alliance conjoncturelle et commerciale passée entre ces autochtones, qui réclament avant tout leur part du gâteau de l'uranium, et les islamistes algériens.(L'Express)
Appel des casques bleus d'Afrique de l'Ouest à la Guinée
Les chefs des différentes missions de maintien de la paix de l'Onu en Afrique de l'Ouest ont appelé mercredi les deux candidats à la présidence de la Guinée à faire en sorte que l'élection se déroule sans heurts.Le deuxième tour de l'élection présidentielle, déjà différé, est censé se tenir le 10 octobre mais cette nouvelle date est incertaine du fait d'un litige sur la composition de la commission électorale indépendante."Nous appelons les dirigeants de la Guinée, et les deux candidats en particulier, à tout faire pour surmonter les difficultés présentes entourant la direction de la commission nationale des élections", a dit Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, pour l'Afrique de l'Ouest.L'émissaire de Ban a noté qu'il n'y avait à l'heure actuelle aucun "conflit ouvert" dans cette région de l'Afrique, ensanglantée par de violents conflits ethniques dans les années 1990. "Nous devons faire en sorte que cela reste le cas", a-t-il ajouté.Le diplomate s'exprimait à l'issue de discussions à Dakar avec les chefs des missions onusiennes en cours au Liberia, en Guinée-Bissau, en Côte d'Ivoire et au Sierra Leone.Outre la Guinée, la Côte d'Ivoire, théâtre d'une guerre civile en 2002-2003, doit aussi voter cette année, normalement le 31 octobre, pour un scrutin présidentiel déjà reporté à six reprises. Les Libériens se rendront eux aux urnes fin 2011.Ce calendrier électoral chargé est "considéré comme un facteur d'instabilité et une menace contre la paix sociale", ont ajouté les dirigeants onusiens.La Guinée est la première à entrer en lice. Au premier tour, fin juin, l'ancien Premier ministre Celou Dalien Diallo est arrivé en tête avec près de 44% des voix. Il sera opposé au second tour à Alpha Condé (18% au premier tour).Vu les difficultés d'organisation du second tour, entre accusations d'irrégularités et condamnation de l'ancien président de la commission électorale nationale, l'Onu redoute que le processus censé rétablir un pouvoir civil en Guinée ne tourne mal.Diallo tire l'essentiel de ses voix de l'ethnie Peul; Condé est lui porté par l'ethnie Malinké. Des heurts ont déjà éclaté entre membres de ces groupes de population et l'Onu craint que la situation s'aggrave.(Reuters)
Source Yahoo Actualités
Comment opérer face à Aqmi, qui détient les Français enlevés au Niger? Le politologue Jean-François Bayart juge vaine l'option du "tout-militaire". Sept employés d'Areva et de la Satom - filiale de Vinci - dont cinq Français, ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, dans le nord du Niger. Le rapt a été revendiqué par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Trois marins, français eux aussi, travaillant pour l'industrie pétrolière, ont été kidnappés une semaine plus tard au Nigeria, au coeur d'un delta où opère une rébellion adepte de la prise d'otages.Les deux opérations obéissent à des logiques distinctes, mais leur concomitance appelle le décryptage de Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences po-Ceri) et auteur de L'Islam républicain. Ankara, Téhéran, Dakar (Albin Michel).Que vaut à la France son statut de cible prioritaire d'Aqmi? Elle paie d'abord la politique de Nicolas Sarkozy. D'une part, l'engagement dans la guerre d'Afghanistan et la nette inflexion de sa politique proche-orientale en faveur d'Israël. D'autre part, les positions de l'exécutif quant à l'islam. Le port du voile ou celui de la burqa constituent des enjeux symboliques qui alimentent dans l'opinion musulmane une fantasmagorie plus ou moins paranoïaque. Vous jugez absurde la stratégie française. Pourquoi?Paris commet l'erreur d'ériger Aqmi en adversaire majeur, alors qu'il ne s'agit que d'un groupe marginal, doté sur le terrain de quelques centaines de combattants certes aguerris, mobiles et bien armés à l'échelle d'une oasis saharienne, mais qui ne peuvent opérer que grâce à la complicité active des Touareg. Or la France court le risque de cimenter l'alliance conjoncturelle et commerciale passée entre ces autochtones, qui réclament avant tout leur part du gâteau de l'uranium, et les islamistes algériens.(L'Express)
Appel des casques bleus d'Afrique de l'Ouest à la Guinée
Les chefs des différentes missions de maintien de la paix de l'Onu en Afrique de l'Ouest ont appelé mercredi les deux candidats à la présidence de la Guinée à faire en sorte que l'élection se déroule sans heurts.Le deuxième tour de l'élection présidentielle, déjà différé, est censé se tenir le 10 octobre mais cette nouvelle date est incertaine du fait d'un litige sur la composition de la commission électorale indépendante."Nous appelons les dirigeants de la Guinée, et les deux candidats en particulier, à tout faire pour surmonter les difficultés présentes entourant la direction de la commission nationale des élections", a dit Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, pour l'Afrique de l'Ouest.L'émissaire de Ban a noté qu'il n'y avait à l'heure actuelle aucun "conflit ouvert" dans cette région de l'Afrique, ensanglantée par de violents conflits ethniques dans les années 1990. "Nous devons faire en sorte que cela reste le cas", a-t-il ajouté.Le diplomate s'exprimait à l'issue de discussions à Dakar avec les chefs des missions onusiennes en cours au Liberia, en Guinée-Bissau, en Côte d'Ivoire et au Sierra Leone.Outre la Guinée, la Côte d'Ivoire, théâtre d'une guerre civile en 2002-2003, doit aussi voter cette année, normalement le 31 octobre, pour un scrutin présidentiel déjà reporté à six reprises. Les Libériens se rendront eux aux urnes fin 2011.Ce calendrier électoral chargé est "considéré comme un facteur d'instabilité et une menace contre la paix sociale", ont ajouté les dirigeants onusiens.La Guinée est la première à entrer en lice. Au premier tour, fin juin, l'ancien Premier ministre Celou Dalien Diallo est arrivé en tête avec près de 44% des voix. Il sera opposé au second tour à Alpha Condé (18% au premier tour).Vu les difficultés d'organisation du second tour, entre accusations d'irrégularités et condamnation de l'ancien président de la commission électorale nationale, l'Onu redoute que le processus censé rétablir un pouvoir civil en Guinée ne tourne mal.Diallo tire l'essentiel de ses voix de l'ethnie Peul; Condé est lui porté par l'ethnie Malinké. Des heurts ont déjà éclaté entre membres de ces groupes de population et l'Onu craint que la situation s'aggrave.(Reuters)
Source Yahoo Actualités