Magazine des Femmes d'Aix en Provence

Société

Est-ce une migraine ?
6 millions de Français souffrent de migraine. Et pourtant 80% ne consultent pas leur médecin. Une erreur car la migraine, contrairement aux idées reçues, peut être vaincue dans la grande majorité des cas!


MAL DE TETE ET MIGRAINE : HALTE AU CASSE-TETE !
Les facteurs déclenchants

Certains facteurs déclenchent la migraine : l'anxiété, les soucis, la fatigue, l'alcool et le tabac, le café et les excitants…
Agir sur les facteurs déclenchants
Qu'ils s'agissent de maux de têtes, de céphalées de tension ou de migraines, dans plus de la moitié des cas, certains facteurs déclenchent ou aggravent la douleur.
Incriminés notamment : l'anxiété, les soucis, la fatigue, l'alcool et le tabac, le café et les excitants, une diète prolongée ou au contraire la consommation de certains aliments.
Beaucoup de migraineux par exemple redoutent le chocolat, les poissons fumés, les agrumes.

Attention également à l'abus de médicaments : prendre un antalgique sans effet de façon répétées peut déclencher une céphalée continue quotidienne.
Un mauvais sommeil, une activité physique intense alors que vous n'en avez pas l'habitude peut aussi déclencher des maux de tête.

Les conditions climatiques aggravent également parfois la situation.
Certains traitements peuvent aussi provoquer des céphalées notamment : vasodilatateurs (médicaments qui augmentent le calibre des vaisseaux, ils sont principalement utilisés contre l'hypertension artérielle et l'insuffisance cardiaque), les anti-hypertenseurs, certains anti-infectieux urinaires, ou le THS.

A vous de déterminer vos propres facteurs déclenchants pour tenter de les éviter.
• Prévenir plutôt que guérir : un environnement apaisant
Faites de votre maison un havre de paix pour éloigner les maux de tête.
Bien aérée (attention notamment aux odeurs de produits ménagers) tout en évitant les courants d'air, maintenez une température douce de 19°.
Evitez les lumières trop violentes, optez plutôt pour un éclairage tamisé.
A proscrire : la télé ou la radio en permanence en bruit de fond. Une bonne hygiène de vie et des horaires réguliers de repas vous aideront aussi à éviter la survenue de céphalées.
Pratiquer une activité physique douce quotidiennement au grand air (comme la marche à pied).

Les symptômes de la migraine
Il existe deux types de migraines différentes, avec ou sans aura.
Il est important de les distinguer car la façon de prendre les médicaments sera différente.

La migraine sans aura :
Sans médicament, votre mal de tête dure de 4 à 72 heures et possède au moins deux des caractéristiques suivantes :
- vous avez mal d'un côté seulement,
- la douleur est pulsatile,
- elle est modérée ou sévère,
- elle est aggravée par les mouvements de la tête, la toux et les activités physiques.
Quand la douleur s'installe, vous souffrez également de nausées et/ou de vomissements et/ou vous ne supportez plus la lumière ni le bruit.

La migraine avec aura:
La douleur migraineuse est précédée par l'un des symptômes suivants :
- la vue se trouble, vous percevez des tâches lumineuses scintillantes ou colorées sous forme de flashs ou d'étoiles, de trous (aura visuelle)
- vous ressentez des fourmillements, un engourdissement d'une partie du corps (aura sensitive).
- Vous trouvez difficilement vos mots (aura aphasique).
- Vous êtes transitoirement paralysé d'un côté (aura motrice qui est exceptionnelle).
Des médicaments adaptés
"Nous disposons aujourd'hui d'une large palette de médicaments.
D'abord pour apaiser la douleur lors des crises en moins de deux heures.
Les triptans sont très efficaces à condition d'être pris dès le début de la douleur (juste après l'aura lorsqu'elle existe).

Si un médicament ne fait pas effet, cela ne veut pas dire que les autres n'agiront pas.
Au contraire, il faut retourner voir son médecin au bout de trois essais non concluants qui vous prescrira un autre médicament
Par contre continuer de prendre un médicament, quel qu'il soit, en augmentant les doses parce qu'il ne fait pas effet risque de conduire à un abus médicamenteux.
Les récepteurs à la douleur deviennent plus sensibles, le seuil de la douleur s'abaisse, le mal de tête devient quasi permanent (plus de 15 jours par an) et nécessite un sevrage des antalgiques prix excessivement parfois en milieu hospitalier. "

Plusieurs traitements possibles

Il n'y a pas un mais des traitements de la migraine.
Il faudra en effet deux traitements chez certains patients invalidés par leur maladie migraineuse : l'un pour vous empêcher de souffrir au moment des crises et l'autre, le traitement de fond, vise à espacer et diminuer l'intensité des crises.
De plus votre douleur à nulle autre n'est pareille et nécessite un traitement personnalisé.
C'est bien là la difficulté car trouver le bon remède suppose parfois de tâtonner durant plusieurs crises mais le jeu en vaut la chandelle !

• Traiter la crise : AINS puis triptans
Quel que soit le traitement choisi, plus il est débuté tôt et plus il a de chance d'être efficace.
Lorsque les antalgiques (aspirine, paracétamol) sans ordonnance ne font pas effet ou trop lentement (plus de deux heures), votre médecin vous prescrira un anti-inflammatoire non stéroïdien (naproxène, ibuprofène, kétoprofène ou diclofénac).
Si les AINS ne sont pas efficaces, les triptans, médicaments spécifiques de la crise migraineuse viendront à votre secours.

Il en existe cinq : l'almotriptan, l'élétriptan, le naratriptan, le sumatriptan et le zolimitriptan.
Là encore, si au bout de trois crises, vous n'êtes pas soulagé dans les deux heures, un autre triptan pourra vous soulager.

Traitements de fond : préparer l'avenir
Si vos crises sont fréquentes ou nécessitent plus de 6 à 8 prises de médicaments par mois depuis plus de trois mois, un traitement de fond est nécessaire.
Pris tous les jours de manière préventive, il vous permettra de réduire d'au moins la moitié la fréquence de vos crises et bien souvent d'en diminuer la violence.
Mais, soyez patient… Il vous faudra attendre deux à trois mois après son instauration pour savoir s'il vous convient.
Là encore, si l'un des médicaments existants ne vous fait pas effet, un second traitement pourra être très efficace.
A savoir : Quatre molécules sont couramment utilisées, il s'agit du métoprolol et du propranolol qui sont deux bêtabloquants, de l'oxétorone et de l'amitriptyline
(cette molécule est un antimigraineux à très faible dose et un antidépresseur à dose plus importante).
D'autres traitements comme certains antiépileptiques, les dérivés de l'ergot de seigle sont aussi prescrits.

Pour avoir plus d’informations :


Sylvie Louis
Rédigé par Sylvie Louis le Jeudi 4 Mai 2006 à 06:57