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Notre démarche ne vise pas à rédiger d'une manière exhaustive la biographie du disparu mais, de saisir cet excellent moyen de communication qui est la toile pour célébrer le parcours d'une personne qui a travers ses aventures, ses mésaventures, son évolution, ses joies, sa courtoisie, sa philosophie, ses conseils, sa vie… avait su marquer les esprits de ceux qui le pleurent encore aujourd'hui.


Après la difficile période solennelle de deuil, de larmes et des hommages rendus à la mémoire de l'illustre disparu, l'occasion est bien indiquée pour nous de parler un peu du regretté Professeur Babikir Ismail Maïkambo.

Notre démarche ne vise pas à rédiger d'une manière exhaustive la biographie du disparu mais, de saisir cet excellent moyen de communication qui est la toile pour célébrer le parcours d'une personne qui a travers ses aventures, ses mésaventures, son évolution, ses joies, sa courtoisie, sa philosophie, ses conseils, sa vie… avait su marquer les esprits de ceux qui le pleurent encore aujourd'hui.

Nous voulons par cette plume laisser son empreinte sur les esprits et à s'assurer que sa mémoire sera préservée pour les générations futures qui, sauront dans les annales de l'histoire tumultueuse de notre pays qu'un humble homme, charismatique et aimant sa patrie comme les prunelles de ses yeux, avait consacré sa vie, offert sa vie pour un Tchad nouveau.

Le regretté professeur Babikir Ismail Maïkambo est né en 1947 à Biltine, de père Aboucharib de la région d'Amzoer et de mère Ouaddaïenne.
Dès l'âge de 16 ans, suite à la répression contre les populations civiles par le gouvernement de l'époque après les événements sanglants de 1963, le jeune Babikir fuit le pays à pieds avec ses parents pour trouver refuge au Soudan voisin où il commença ses études primaires.

Le défunt était marié et père de dix (10) enfants, sa fierté car, parmis sa progéniture, trois (3) filles dont une étudiante en médecine et deux (2) garçons titulaires de maîtrise. Il avait donné son amour paternel, les fruits de son travail, sa patience et son courage comme gage de la réussite de ses nombreux enfants.

Le professeur Babikir Ismail Maïkambo était affectueusement appelé « Abba Babikir » par ceux qui le respectaient pour sa sagesse et sa grandeur d'âme, « Oustaz : professeur » pour les intimes et les collègues du travail en signe de reconnaissance pour la probité et l'intégrité morale du défunt professeur Babikir. Nous n'avons aucune idée si le professeur Babikir a écrit ses mémoires ; avec le temps, notre curiosité de mieux connaître les méandres de la vie de cet homme hors commun sera peut satisfaite par sa famille. Car notre plus grand souhait est d'accoucher par les sublimités de la plume son passé, rassembler ses souvenirs et les partager avec tous ceux qui l'ont connu physiquement et à travers les media. N'est ce pas les mémoires peuvent servir à raconter un voyage, un fait marquant, un message, un combat, une qualité, une philosophie, un martyr, une souffrance, une agonie, une joie, une douleur... Une vie ?

Est-il possible et facile de tracer une ligne dans cette vie pleine d'enseignements, de dégager une cohérence sans trahir la mémoire du défunt sous ces événements dispersés de l'histoire de notre pays où le professeur Abba Babikir est l'un des témoins privilégiés ?

Le Professeur Babikir Ismail MAIKAMBO décédé le 24 septembre 2006, rejoint ainsi l'un des compagnons d'armes du Président actuel, en la personne de Monsieur Ousman Gam décédé en exile le 15 février 2001 à Cotonou, au Bénin. Est-ce que cette mort regrettable du professeur Babikir mettra t-elle fin au calvaire des Tchadiens vivant en exile en éveillant les consciences pour les retrouvailles véritablement pour le dialogue national ?

Une question qui trottine dans nos esprit est la suivante : est ce que le professeur Babikir est-il décédé de mort naturelle ou a été victime d'une mort provoquée ?
Ferons nous l'hypocrisie de qualifier la vie de cet homme qui a été un véritable marathon de probité, d'amour pour la mère patrie a un sprint de cent mètres couru dans un stade de la délation, de la fourberie, de l'animosité ?

Dès sa prime jeunesse, le défunt professeur Babikir, avait été envoûté et obnubilé par le pouvoir d'évocation contre la souffrance d'autrui, l'arbitraire et l'injustice, c'est pourquoi, le regretté s'est inspiré d'un mode de vie sobre et le plus simple possible en intégrant dans son aura le langage de la tolérance, de la fraternité, du respect d'autrui et de son vivant avait su si habilement trouver lors des situations difficiles des mots qui vibraient dans les cœurs des autres, blessant par la vérité et son éloquence les âmes de ses interlocuteurs jusqu'au sanglot par sa précision, sa chaleur et sa franchise.

Le professeur Babikir par la grandeur de son âme et sa bienfaisance avait su métamorphoser l'esthétique verbale en véritable arme prise comme moyen de tisser des liens avec les autres, certainement pas pour parvenir à une fin. Pour le défunt, le bonheur des autres était une véritable source de joie pour lui. Celui qui était appelé avec révérence par ceux qui ont eu à le côtoyer, Oustaz Babikir, Professeur Babikir, Alchaïbani (le vieux) et Abba Babikir par les combattants au maquis, était l'exemple même de la sobriété, de la tolérance et de la vie en société.

De son origine tribale, le défunt n'aimait guère en faire allusion et est moins prolixe à ce sujet d'où l'occasion saisie par les Hommes de mauvaise presse pour lui prêter une étiquette de Ouaiddaien, l'humilité et la patience, c'est ce qui fait la force d'estime de l'homme qui est adulé et respecté par ses compagnons que par ses adversaires qui sont moins nombreux d'ailleurs.

Le Tchad a perdu un homme de grande qualité qui nous avait laissé des souvenirs indélébiles et nous éprouverons aussi longtemps que possible des sentiments de regrets profonds pour sa brusque disparition au moment où l'on a encore grand besoin de ses sages et édifiants conseils.

Pour mieux connaître l'homme, il faut jeter un regard inquisiteur sur son fabuleux parcours.

Spécialisé dans l’éducation, à partir, de 1978, le professeur Babikir devenait enseignant avant de travailler comme coopérant dans plusieurs pays arabes où il passa à Yémen cinq (5) ans de 1985 à 1990.

Très jeune, le professeur Babikir était envoûté par l'appel pour la lutte d'une émergence d'un Tchad nouveau, il s'engagea dans le Frolinat puis devint en 1983 membre fondateur du Front National du Tchad (FNT) du docteur Alharis Bachar. Très vite, il gravit les échelons du mouvement. Conseiller puis Secrétaire Général du Dr. Alhariss Bachar, en 1994, il devint le Secrétaire Général après la destitution du Docteur Alharis.

En avril 1996, le Front National du Tchad (FNT) se scinde et émerge un nouveau courant dénommé Front National du Tchad Rénové (FNTR). Début 1997, le Soudan l’a menacé de le remettre au régime tchadien ; il fut arrêté à Khartoum puis mis en résidence surveillée suite à des pressions du régime du président tchadien Idriss Déby. Le Soudan le somme en septembre 1997 de faire le choix entre une réconciliation avec Idriss DEBY ou quitter son territoire. Abba Babikir s'engagea solennellement à fumer le calumet de la paix avec DEBY et se fait accompagner par le ministre Soudanais de l'intérieur et une délégation du Front National du Tchad (FNT) à N'djamena pour sceller la paix avec DEBY. L'Histoire nous a toujours dit qu'un accord de paix n'a été respecté par DEBY qui était à l'époque au plus fort de sa beuverie.

Fort de sa fourberie et de sa duplicité légendaire, DEBY laissa moisir dans les chambres de hôtel « La Tchadienne », les délégations des cinq (5) mouvements politico-militaires venues à N’djamena sous la pression soudanaise. Après une période de plusieurs jours de crainte, de découragement et de suspicion, les délégations furent enfin reçues par le Président DEBY en état d'ébriété qui les abreuva copieusement d'injures et d'insanité que seul un esprit retors peut les proférer à l'endroit d'un être humain. Nullement impressionné par les liasses que DEBY a tendance à donner à tous ceux qui négocient avec lui et profondément déçu par le comportement asocial et moyenâgeux du despote, le professeur Abba Babikir, reprend contact avec le médiateur Soudanais pour assurer son départ du Tchad.

Après l'éclatement en avril 1996 en deux (2) tendances, sous les auspices et les bons offices du professeur Babikir et de Salahadine Mahadi, le FNT et le FNTR se rapprochent et font
fusionpour prendre une seule dénomination « Front National du Tchad Rénové (FNTR) » avec comme Secrétaire Général le professeur Makaimbo.


De la création du Front uni pour le changement démocratique, FUC, le professeur Babikir s'est profondément investi pour faire adhérer au sein de la coalition plusieurs mouvements armés oeuvrant pour le changement au Tchad, c'est sans compter des velléités belliqueuses de Mahamat Nour Abdelkerim et fort de la crise au sein de la coalition en janvier 2006, le défunt professeur avait prôné la retenue et toute déclaration visant à envenimer les esprits.

(...)

Au four et au moulin pour remodeler un FUC ayant une image de respectabilité, le professeur Babikir Ismail Maïkambo, fut profondément déçu dans son âme et sa conscience par la liquidation des frères Abdelchakour, l’assaut contre l’Etat major du Fuc et aussi bien le communiqué annonçant la création du Rassemblement National Démocratique (RND) avec à la clé le retrait d'un certain nombre d'officiers. L'illustre Chaïbani stoïque, fort de son aura et de son charisme, avait su convaincre les responsables de l'aile dissidente du FUC pour honorer de leur présence à la dernière réunion du 23 septembre. Malheureusement, le sage n'a pu voir les fruits de son travail fédérateur au sein de l'opposition armée et meurt tragiquement d'une « crise cardiaque » le dimanche 24 septembre 2006 à l'orée de la ville soudanaise d'ELDJINEINA, frontalière de son Tchad natal qu'il a tant aimé. Selon les témoignages de ses collègues du Fuc, le professeur Babikir a clôturé la réunion, puis accompagné certains de ses camardes, avant de s’éteindre.

Le professeur Babikir meurt tragiquement sans qu'on sache exactement les causes de cette mort brusque et étonnante, laissant derrière lui une nombreuse progéniture et tenez vous bien pour la surprise: environ 120 dollars US seulement dans son compte bancaire !

Le professeur Babikir a-t-il encore avant sa mort le remord de cet enfant blessé le 13 avril a Adré par une balle assassine qu'il a tenté de sauver et qui a rendu l'âme dans ses bras impuissants ?

Le défunt n'avait jamais voulu dire pourquoi il a faillit perdre la vie ce 13 Avril où son chauffeur s'est volatilisé dans la nature avec sa voiture et des effets personnels (thuraya, document, etc.) ? Le comportement du chauffeur est -il lié à quelque chose ?

(...)

Son mouvement, le Front National du Tchad Rénové (FNTR), lui a rendu un vibrant hommage avec le déplacement remarqué d'une forte délégation qui s'est rendue de Khartoum à Algadarif où trois jours de recueillement et de prières à la mémoire du défunt ont été organisés. Des cérémonies similaires ont été célébrées du 1er au 02 octobre par les nombreux militants de l’organisation vivant en Libye. En France, au domicile de son vaillant compagnon de lutte Ahmat Yacoub une grandiose cérémonie de prière a également été célébrée le 30 septembre. En Arabie Saoudite, comme en Angleterre, des cérémonies ont eu lieu pour le repos éternel de cet illustre disparu.
« Inna li lahi wa inna illeya radjioune » !

Les lettres de condoléances et d'hommage sont parvenues de partout aux amis et proches du défunt et une reliure d'une trentaine de pages sera remise à sa famille aux fins et c'est avec une profonde amertume et résignation que nous déplorons la disparition ce grand combattant de la liberté a qui pour rendre hommage a témérité et sa grand valeur, les instances suprêmes du Front National du Tchad Rénové (FNTR), se sont engagées pour le transfert des restes du défunt une fois la paix restaurée et un monument sera érigé en son honneur.

Beyadji Moussa

Source Alwihda - www.alwihdainfo.com

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